Une fois n’est pas coutumes et en l’honneur du mois anglais de Titine, Lou et Cryssilda, j’ai décidé de parler un peu de cinéma, la programmation s’y prêtant grâce à cette très belle adaptation d’un roman du très victorien Thomas Hardy.
Dans la campagne anglaise du XIXe siècle, une jeune femme tente de préserver son indépendance en exploitant elle-même la ferme dont elle a hérité et se laisse courtiser par trois hommes très différents, un ancien propriétaire de troupeaux redevenu berger à la suite de revers de fortune, un riche propriétaire terrien et un sergent impécunieux mais beau parleur. De son choix qu’elle souhaite personnel et non de convenance, dépendent bien des choses, son bonheur de femme sans doute, l’avenir de sa ferme et donc le sien surtout…
Thomas Vinterberg, fidèle à l’oeuvre de Hardy (j’ai vérifié, la fin surtout m’interrogeais et j’ai filé la lire directement en sortant du cinéma), brosse ici un étonnant portrait de femme, à la fois tout à fait vulnérable et extrêmement forte : Vulnérable à la fois de part une certaine innocence et de part les conventions attachées aux sphères séparées dans l’Angleterre victorienne, réservant toute activité publique aux hommes – serait-ce la simple vente de grains – mais forte de son désir d’indépendance, de son courage physique et d’une intelligence éminemment pratique. Une femme moderne en somme, avec ses défauts, ses choix parfois mal inspirés et qui peine à savoir ce qu’elle veut vraiment mais n’en est que plus attachante. (Quoiqu’il puisse arriver qu’on ait envie de la secouer un tantinet je l’avoue, la distance historique ne fait pas tout, Bathsheba, Bathsheba, (Bathsheba Everdene c’est son nom) mais ouvre les yeux enfin…).
Les images de cette adaptation très classique dans sa forme sont absolument magnifiques – j’aime qu’un réalisateur sache exprimer tout un contexte par la subtilité d’une image ou d’un costume, la reconstitution d’époque semble parfaite, le rythme est impeccable et l’interprétation tout en finesse des différents acteurs excellente. Que dire de plus sinon que j’ai passé un excellent moment et découvert Matthias Shoenaerts ce qui ne gâche rien. A voir !
Far from the madding crowd – Loin de la foule déchainée – film américano-britanique de Thomas Vinterberg avec Carey Mulligan, Matthias Shoenaerts, Michel Sheen et Tom Sturridge – 2015, d’après le roman éponyme de Thomas Hardy 1874
PS : D’aucuns prétendent (mais j’ai oublié où je l’ai lu hélas) que le nom de Bathsheba Everdene aurait inspiré celui de Katniss Everdeen l’héroïne de Hunger Games, ma foi pourquoi pas…
PPS : Du coup, je vais le lire bien sûr. j’ai essayé déjà de faire connaissance avec Hardy et ses Forestiers mais nous ne nous sommes pas entendus, avec Loin de la foule déchainée j’ai bon espoir, si, si…
PPPS : Vous doutez encore tsss, aller voir le bande annonce par ici
PPPPS : Est-ce que vous avez une idée de la difficulté qu’il y a à écrire Bathsheba toujours de la même manière ? non ? C’est terrible, j’ai dû inventer au moins quatre orthographes différentes et je me suis relue dix fois !
Tu sais à quel point j’avais aimé cette adaptation! Comme toi, j’ai été vérifier la fin, dès le lendemain du visionnage.
Et je pense que je me lancerai bientôt dans le roman…
oui… ça paraissait un peu trop… pour du Hardy mais non, comme quoi 🙂
Les images semblent très belles, pourquoi pas donc…
Un vrai plaisir pour les yeux 🙂
Hardy m’intrigue. Mais j’ai un peu peur de son oeuvre, qui ne me semble vraiment pas très joyeuse. C’est dépravation et tristesse en pagaille j’ai l’impression. Du coup, je me dis que j’irais peut être voir cette adaptation histoire de faire une première connaissance.
Je ne connais pas vraiment bien Hardy mais disons que cette oeuvre là et clairement moins sombre de Tess par exemple… Donc une bonne façon de l’aborder peut être 🙂