Un matin comme un autre, en quête de son matutinal café, Laurent trouve un très beau sac de femme en cuir mauve posé sur une poubelle. Alerté par l’étrangeté, quoique divorcé il en connait assez sur les habitudes féminines, et persuadé que l’objet a été abandonné après une agression, il décide de l’amener au commissariat. Mais l’attente est longue et rebuté il finit par le ramener chez lui et faire ce qu’il n’a pas encore osé, l’ouvrir et en examiner le contenu : un miroir ancien, trois photos, une pince à cheveux, une pochette de maquillage, un livre de Modiano dédicacé (le libraire en lui frétille), un ticket de pressing (il se sent devenir détective) et surtout un carnet de moleskine rouge, contenant en vrac, pensées fugitives, réflexions et diverses listes mais ni nom, ni adresse… Assez pour retrouver la femme au carnet rouge admiratrice de Modiano ? Il l’ignore mais il va essayer…
Quel joli roman ! Plein de douceur et de délicatesse, il nous fait entrer à pas de chat dans la vie de ses deux personnages et nous les rend étrangement vivants et attachants. Laurent a baptisé sa librairie le Cahier rouge, Laure (rassurez-vous, on apprends son prénom dès les premières pages) se confie à un moleskine de même nuance, la connexion est-elle suffisante ? Qu’importe quand la curiosité s’éveille et que chaque pas accroit l’intérêt que l’on porte à l’inconnu. Un très joli chassé croisé parisien et littéraire, léger sans doute mais qui fait du bien à lire. Sensible.
La femme au carnet rouge – Antoine Laurain – Flammarion – 2014


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