Dans la vie de Rachel, embrumée d’alcool, il reste peu de points de repère. Le train de 8h04 en est un, avec ses habitués, ses secousses et son presque inévitable arrêt à un feu de signalisation, juste derrière les maisons de Bleinheim road, où elle habitait autrefois. Mais elle ne regarde pas son ancien chez elle, non plus maintenant, elle préfère regarder une autre maison. Depuis sa place, elle a une vue plongeante sur le jardin, le faux balcon, les fenêtres et, évoluant dans ce cadre, sur le couple idéal. Ils sont beaux, jeunes et ils s’aiment, elle en est sûre. Elle les a même baptisés, Jess et Jason et elle leur imagine une vie de rêve et d’amour. Jusqu’à ce qu’elle voit, un matin, Jess embrasser un inconnu, et que cette même Jess – qui s’appelle en fait Megan – disparaisse quelques jours plus tard. Rachel est persuadée que la police soupçonne son mari mais savent-ils pour l’amant ? D’un autre côté est-ce bien à elle de s’en mêler d’autant que cette maison est quand même très proche de celle de son ex et de sa nouvelle famille…
Je me souvenais bien du succès de ce roman à sa sortie, mais – Tolkien sait pourquoi – je n’avais jamais pris le temps de le lire. Heureusement, fille ainée veillait, et fille ainée a dit qu’il fallait. Dont act ! Au départ j’ai eu un peu de mal à entrer dedans, le personnage de Rachel me gênait, trop geignarde, trop apitoyée sur elle-même dans ce type d’ambiance glauquissime dont les romans anglais ont le secret. Sauf que j’avais tout faux bien sûr et que l’autrice est bien plus retorse qu’il n’y parait. Oh certes il y a bien quelque chose qui cloche chez Rachel mais ce n’est pas ce que l’on croit. J’ai beaucoup aimé La construction parfaitement maitrisée du roman, polyphonique – ou plutôt triphonique (comment dit-on à trois voix ?) et éclatée dans le temps, elle nous entraine au coeur des pensées de trois femmes qui ne se reconnaissent guère de point commun, ce en quoi elles ont tort. C’est noir et quelque peu cruel, les personnages ne sont peut-être pas très sympathiques mais on les comprends, on les comprends de mieux en mieux – à notre corps défendant parfois – et c’est terriblement bien fait. Ferroviaire !
La fille du train – Paula Hawkins – traduit de l’anglais par Corinne Daniellot – Sonatine – 2015
Malgré quelques longueurs au démarrage et quelques atermoiements éthyliques de Rachel assez répétitifs, j’ai été happée par ce récit !
Voilà au début j’ai eu cette impression avant de me rendre compte que finalement ce qui était gênant c’était qu’elle se conduisait moins comme une alcoolique que comme une (mais zut je veux pas le dire ici pour pas spoiler) bon ça aurait peut-être pu être moins répétitif mais je comprends l’intention 🙂
Tout à fait, on comprend le pourquoi au bout du compte et on comprend qu’on s’est un peu fait manipulé, et ça c’est chouette ! 🙂
exactement 🙂
il me donne envie ce roman j’imagine très bien le point de départ.
laisse toi tenter 🙂
Toujours à lire pour oi aussi, tu n’es pas la seule 😉
c’est impossible de tout lire finalement, parfois un peu d’attente ne nuit pas 🙂
Je laisse tomber beaucoup de livres en ce moment… celui-là me tiendrait-il jusqu’au bout… ?
ça se tente, moi qui n’ai quasiment fait que des relectures depuis le début du confinement (tout Ellis peters, tout fred vargas et quelques autres), j’ai lu celui-ci avec plaisir 🙂
J’avais décidé de laisser tomber après plusieurs critiques négatives… mais là, tu me donnes prsque envie! Après le mois de la fantasy!
Ah j’avoue je serais curieuse de voir ce que tu en penses 🙂
Une lecture sympathique que j’avais bien aimé.
oui pas mal du tout 🙂
Les thèmes sont très intéressants, mais je m’étais beaucoup ennuyée sur la fin il me semble.
Ah vraiment, tu m’étonnes un peu car si je l’ai trouvé un peu lent à se mettre en place, la seconde moitié a un rythme nettement plus soutenu et l’intrigue avance bien… jusqu’ à sa conclusion.
Tout le boucan fait autour du livre, puis du film, n’avait que réussi à me faire fuir…
Mais si fille aînée a dit, et que fille aînée avait raison, alors je vais… un de ces jours 🙂
voilà il faut au moins ça 🙂
Je me demande même s’il n’est pas quelque part dans les tréfonds de ma PAL 🙂
On en avait pas mal parlé quand il est sorti 🙂
Je l’ai lu en audio et j’avais beacoup aimé!
l’audio c’est souvent sympa aussi
Rho, mais je n’avais pas vu que la lumière s’était rallumée par ici, quelle bonne surprise ! J’avais aimé cette lecture, centré pour une fois sur une héroïne (en tous cas Rachel) parfaitement imparfaite .. et cette confusion qui l’habite tout au long du récit.
Oui c’est très sympa de voir l’évolution du regard porté sur ette imparfaite tout le long du récit 🙂