La reine Victoria – Her majesty Mrs Brown

victoriaVictoria a régné de 1837 – elle avait 18 ans – à sa mort en 1901 : Soixante trois ans d’un règne qui a fini par donner son nom au siècle. Un règne sans doute moins stable qu’on ne pourrait le croire vu de France, où les régimes et les révolutions se succédèrent tout le long du XIXe siècle mais où sa présence, son prestige, sa réelle influence – quoique limitée – sur les cours d’Europe, contrebalancèrent une instabilité gouvernementale parfois problématique. Alors même que la légitimité du trône était sans cesse remise en balance par la tentation républicaine, qu’elle fut la cible de multiples attentats tout au long de son règne, l’empire britannique à son apogée la couronna impératrice des Indes, reine du Canada et de l’Australie tandis que les visiteurs étrangers s’émouvaient de la misère sordide qui prévalait dans les bas-fonds de la capitale de l’Empire. Un destin pour le moins hors du commun dans un siècle qui ne l’était pas moins…
J’aime les biographie, c’est entendu, et pourquoi pas Victoria symbole d’une période anglaise – ou disons britannique – des plus passionnantes tant socialement et politiquement que sur le plan culturel ou littéraire (la liste des écrivains victoriens de talent (et des deux sexes) est une mine dont je ne vois pas la fin, ce qui, au reste, me ravit). De ce point de vue, la biographie de Jacques de Langlade m’a laissée un tant soit peu sur ma faim, j’aurais aimé par delà les dates importantes et le déroulé du règne, plus de chair sur le personnage, plus de largeur dans l’analyse d’une reine dans son siècle, plus de profondeur dans l’appréhension de la femme derrière la souveraine. L’ouvrage est intéressant et fort documenté, notamment par d’assez nombreux extraits de l’énorme correspondance de Victoria – infatigable épistolière et rédactrice – mais plus comme un cadre à mon sens que comme une vraie réflexion.

mrsbrownA l’opposé de cet ouvrage très classique, j’ai apprécié les partis pris du film Mrs Brown de John Madden qui s’intéresse à la relation particulière que Victoria entretint avec un domestique écossais – John Brown – et qui devait durer plus de vingt ans. Bien que la controverse soit encore ouverte sur la nature de cette amitié, le film montre avec finesse l’étrangeté de cette situation : une relation forte, profonde, éminemment choquante entre un homme un peu frustre et une reine éprise de bienséance mais femme aussi, et seule, isolée tant par sa position que par la perte d’un mari bien aimé. Un fort bon film,  excellemment interprété par Judy Dench et Billy Connolly dans les rôles principaux.

La reine Victoria – Jacques de Langlade – 2009 – Perrin
Her Majesty Mrs Brown – John Madden – 1998
Lu et vu dans le cadre du royal british month des impériales Titine, Lou et Cryssilda

moisanglais

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