
Condamnée à mort pour tentative de vol, hérésie et surtout falsification, Shaï se voit proposer un marché qu’elle ne peut refuser – falsifier une âme dans le plus grand secret. Ce qui est non seulement un crime majeur, mais une falsification inédite et peut-être bien impossible d’autant qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle âme. Cent jours pour s’imprégner de la personnalité d’un homme qu’elle n’a jamais vu, enfermée dans une petite pièce dont elle n’a jamais le droit de sortir – et tout en trouvant un moyen de s’échapper. Car Shaï ne s’y trompe pas, qu’elle réussisse ou échoue, elle n’en sortira pas vivante à moins que…
Brandon Sanderson est plutôt un habitué des pavés dit-on mais c’est par une novella que j’ai choisi de faire sa connaissance – tout juste 195 pages et menée de main de maitre. On y découvre un empire, ses intrigues, son art, sa philosophie à travers un huis-clos absolu – jamais Shaï ne sort de sa prison mais elle parle. En fait elle parle beaucoup, du moins chaque fois qu’elle en a l’occasion car la falsification suppose la connaissance et pour manipuler ses geôliers, il lui en faut beaucoup. C’est fin, subtil, teintée d’Extrême-Orient, le système magique est à la fois très technique, quasi scientifique et étrangement poétique. Les quelques personnages sont complexes voire ambigus, l’intrigue est fort bien menée avec d’agréables zones d’ombre (je déteste qu’on m’explique tout), une bonne dose de dilemme et une pincée de suspens. Ciselé !
L’âme de l’empereur – Brandon Sanderson – 2009 – traduit de l’anglais (USA) par Mélanie Fazi – 2012 – Le livre de poche – Prix hugo 2013 du roman court


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