Sur le rivage des flots déserts,
Debout, pensif et solitaire,
Il regardait vers le lointain
Devant, le fleuve puissant roulait,
Une frêle barque s’y dépêchait
Le long des berges moussues, herbeuses ;
Chaumières noircies, de-ci, de-là,
Refuge de misereux finnois
Et la forêt, où nul éclat
D’un pâle soleil ne pénétrait,
Autour bruissait…
Et il songeait :
D’ici nous menaceront la Suède,
Ici, une ville s’élèvera
Pour narguer l’impudent Suédois,
Nous percerons, d’un seul élan
Une fenêtre vers l’Occident,
Sur la mer nous nous ancrerons.
Alors, portés par des vagues neuves,
Les pavillons du monde entier
viendront avec nous festoyer.
Le cavalier de bronze (extrait) – Alexandre Pouchkine – 1833
Pouchkine, connais pas mais c’est beau !
Le Papou
très beau Pouchkine, très beau !!!