Murder on the Orient Express

murderAprès une enquête en Syrie, menée comme d’habitude avec le plus grand succès, Hercule Poirot sur le chemin du retour, emprunte le très célèbre et très select Simplon Orient Express, le fameux train qui relie Istanbul à Paris puis Londres. Malgré l’époque hivernale, le train s’avère étonnamment plein, et le détective peine à y trouver place, pire deux jours après le départ, on découvre le cadavre d’un voyageur de première classe alors que d’énormes congères bloquent le train en rase campagne…
Pourquoi choisir l’Orient Express plutôt qu’un autre de mes romans favoris de Dame Agatha ? Tout à commencé – un jour jusque là ordinaire – par l’audition d’un audiobook. (figurez-vous que j’ai tendance à m’ennuyer au volant et que j’écoute des livres pour éviter de m’endormir). Bref ce jour-là, j’insère dans l’appareil le premier CD du crime de l’orient express avec une certaine gourmandise et au bout de deux phrases (à peine) drame ! honte ! scandale ! Qu’est-ce que c’est que cette traduction infâme ? Je persiste un peu, grince des dents et finis par couper le sifflet à Denis Podalydès au bout d’un quart d’heure. Inécoutable. Tout l’esprit, la verve et l’humour de la dame effacés jusqu’au dernier mot. Et là un doute m’assaille, je n’ai encore jamais lu Murder on the Orient Express en anglais, est-il possible que cette abominable version soit une traduction fidèle ? Je n’en crois rien mais enfin, le soir même je me précipite et, soulagement sans nom, je retrouve l’esprit inimitable de ma très chère et très aimée Agatha. Comme quoi, les anciennes traductions (celle de Louis Postif date de 1934 semble-t-il) ne sont pas toujours mauvaises ni les nouveaux projets fidèles (l’audiobook date de 2012).
C’est qu’au delà du roman policier en wagon clos devenu un classique par son audace, l’un de ceux que j’appelle les exercices de style de dame Agatha (avec le meurtre de Roger Ackroyd et Dix petits nègres), ce qui fait tout le charme de ce récit (oui même si l’on connait la fin), c’est cet esprit que l’auteure a toujours su insuffler à ses personnages comme à ses dialogues. Car voilà, je l’affirme ici, ce roman est plein d’humour – oui même dans les tout premiers paragraphes tandis que Poirot et le lieutenant Dubosc se gèlent avec toute la politesse requise sur le quai verglacé de la gare d’Alep, l’intrigue est évidemment astucieuse – l’auteur fait un usage inspiré – à la limite de la parodie – des clichés nationaux dans lesquels elle tombe si souvent, le rythme est enlevé, l’ambiance délicieusement exotique qui fait revivre pour nous un monde définitivement révolu. Bref c’est un chef d’oeuvre à lire dans la langue christienne ou tout au moins dans une bonne traduction (celle avec humour). Incontournable !
Murder on the Orient Express – Agatha Christie – 1934
PS : Finalement je me dis que Dame Agatha serait une bonne façon de me mettre aux audiobooks en anglais, j’ai déjà essayé mais je n’arrivait pas à suivre le débit – pourtant mélodieux j’en conviens – du très séduisant David Tennant, au moins là, je connaitrais les histoires, et en détails.
moisanglaisC’est le mois anglais, les gens, celui des so british Titine, Lou et Cryssilda. Enjoy !

Ce contenu a été publié dans Polar, roman britanique. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

25 réponses à Murder on the Orient Express

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *