Pour la première fois depuis deux ans, Nastya retourne au lycée… un nouveau lycée où personne ne la connait, où elle ne connait personne et où elle a bien l’intention que cet état de fait perdure. Son idée, adopter un look qui fait peur, ignorer les autres et surtout continuer à se taire, encore et toujours comme elle le fait depuis 452 jours… Sauf qu’il y a ce garçon qui semble disposer d’un champs de force invisible qui éloigne tout le monde, sauf qu’il y a cet autre qui s’obstine à lui parler et à rire de son silence, sauf qu’à dix-huit ans la vie peut encore reprendre ses droits même quand la souffrance n’est jamais loin…
J’avais lu ce roman un peu avant l’été sur les conseils de ma bien aimée Karine et je savais que je le relirai et probablement pas qu’une fois.
Je lis peu de roman YA en général (young adult pour les néophytes, on pourrait traduire par jeunesse mais c’est encore une sous catégorie), n’ayant pas la patience de Karine – justement – pour les incongruités et incohérences que j’y vois souvent – simple opinion personnelle bien sûr mais quand trop de choses me semblent incroyables, je n’embarque pas – Mais rien de tout cela ici, ce roman est certes une variation sur la résilience mais puissant, construit, crédible, avec une véritable histoire qui prend le temps de s’installer tout comme les relations entre les personnages bien trop lacérés par la vie pour se livrer facilement – ils s’observent, s’entrouvrent, se referment, avancent à nouveau, reculent en courant, égocentriques et excessifs comme le veut leur âge, obsédés par le passé mais tellement en demande d’avenir… On peut sans doute parler de romance certes mais en mode réaliste alors, fondé sur l’amitié et la compréhension, il y est question d’amour familial aussi, si déchirant quand on a conscience de faire souffrir ceux qui nous aiment sans conditions – car les parents de Nastya ont bien du mal à supporter son silence – j’ai aimé cette complexité dans les relations qui blessent au lieu de réconforter malgré tout l’amour et la bonne volonté du monde, il y a l’amitié enfin qui arrive là où on ne l’attendrait pas forcément. Un très beau roman, solide, poignant, crédible, qui hante la mémoire longtemps après s’être refermé. Saisissant !
Tes mots sur mes lèvres – Katja Millay – Traduit de l’anglais par Juliette Lê – Fleuve éditions – 2014
L’avis enthousiaste de karine
PS : j’ai halluciné quand j’ai lu que la prof d’anglais obligeait ses élèves à trouver 5 synonymes des mots malsonnants qu’il leur arrive d’utiliser – je ne suis donc pas la seule à torturer les enfants à coup de synonymes 🙂
PPS : L’image de Josh assis sur son banc, seul au milieu d’une cour surpeuplée, isolé dans son champs de mort restera longtemps gravée dans mon esprit…
Tu sais que ça m’a fait plaisir que tu aimes aussi. C’est vraiment un bon roman jeunesse selon moi. Vraiment vraiment.
ah mais terrible, je pense que je le relirai encore tellement il me remue 🙂
Trouver 5 synonymes en langue correcte d’un terme… moins correct, n’est-ce pas un jeu que j’ai vu quelque part ? ; – )))
Si Nastya ressemble à sa photo et si elle est vraiment silencieuse (une femme très rare), je prends date.
C’est un jeu que je connais bien 🙂
l’héroïne n’est pas vraiment muette, elle refuse de parler, tu imagines la bombe en puissance… pas pour toi ça 🙂
Je suis comme toi, je lis très peu de YA mais il faut reconnaître qu’il existe de très bons romans dans le genre.
Oui et c’est un plaisir quand on trouve une pépite 🙂
Oui en jeunesse ou YA, on trouve une grande diversité 😉 Sur ces thèmes, je regarde d’abord les romans des auteurs ou éditeurs que je suis de près, mais pourquoi pas!
Heureusement qu’il y a les copains blogueurs pour parfois attirer notre attention sur de inattendu 🙂
Torturer à coup de synonymes ? Quelle idée saugrenue !
je fais ça à mes enfants, pour un mot malsonnant, cinq synonymes en langage châtié c’est la règle et dura lex sed lex 🙂 ça marche très bien… d’ailleurs ils l’appliquent eux-même à leurs infortunés copains qui, quand ils mangent à la maison pour la première fois, sont en général un tantinet désarçonnés… après ils s’habituent 🙂
J’ai vu plusieurs avis dont celui de Karine et je finirai par craquer 😉
Je conseille, je conseille 🙂
Et bien ! Ton avis donne envie ! 😉
C’est tout à fait l’idée ma Blue 🙂