Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth;
Then took the other, as just as fair,
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there
Had worn them really about the same,
And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.
I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I—
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.
Robert Frost – Mountain Interval – 1920.
Deux routes divergeaient dans un bois jaune
Et, désolé de ne pas pouvoir prendre les deux
Et n’être qu’un seul voyageur, je suis resté longtemps
À regarder l’une des deux aussi loin que je ne le pouvais
Jusqu’au point où son virage se perdait dans les broussailles ;
A lors j’ai pris l’autre, tout aussi séduisante
Et peut-être encore plus justifiée
Parce que herbeuse et manquant quelque peu d’usure
Bien que, franchement, les passages
Les aient usées à peu près de façon identique,
Et toutes les deux se reposaient, ce matin-là,
Sous des feuilles qu’aucun pied n’avait noircies.
Ah, j’ai gardé l’autre pour un autre jour !
Sachant, pourtant, comment un chemin nous mène à l’autre,
Je doutais que jamais je n’y revienne de nouveau.
Un jour je me trouverai à raconter en soupirant
Quelque part dans un lointain avenir que
Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J’ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et que c’est cela qui a tout changé.
Traduction de Roger Asselineau (1915-2002)
Je viens de lire le poème pour la deuxième fois.
Il n’y a pas encore de commentaire. Pourquoi ?
J’ai cherché une image de routes divergentes, je n’ai rien trouvé.
Mes contributions, tu le sais, ne se limitent jamais à une phrase comme : bravo ! encore !
Il est possible que le texte original rebute certains lecteurs. Pourtant, ce qui est intéressant dans ce poème, c’est la liberté des rimes. A la simple lecture, ça passe ; à la lecture à haute voix, c’est curieux.
Ceux qui, comme moi, auront cherché “routes” ou “voies” divergentes auront trouvé de belles pages sur des candidats ou candidates aux prochaines élections, des candidats dont les voies ou les voix divergent. Internet, c’est tout un poème : – )
Je ne sais pas, c’est un poème, cela rebute parfois les gens… et en anglais de surcroit 🙂
J’aime beaucoup ce poème. Je l’ai découvert dans le film Dead Poet Society et il m’avait beaucoup marquée à l’époque.
Oui je viens de découvrir ce poète et il me plait beaucoup 🙂