1903, la jeune Mary Mackenzie – tout juste vingt ans – s’embarque pour la Chine où l’attend son fiancé, jeune attaché militaire qu’elle connait à peine mais qui a su l’éblouir. Élevée dans l’atmosphère rigoriste et corsetée de l’Écosse presbytérienne, Mary allie une innocence à peu près totale à une naïveté de petite fille protégée mais sous les bonnes manières et l’inexpérience se dissimule un esprit curieux et une force de caractère qui sont loin d’être un atout dans son milieu. Fascinée par la Chine, où la communauté européenne se remet à peine de la révolte des boxers, Mary se sent rapidement étouffer dans le carcan qu’on lui impose…
Le journal intime de Mary Mackenzie, entrecoupé de lettres envoyées ou reçues, couvre quarante ans de sa vie. Quarante ans en Extrême-Orient – Chine et Japon, dans la tourmente et les changements du début du XXe siècle. Quarante ans qui verront la jeune écossaise naïve se confronter à des cultures qui lui sont totalement étrangères, y vivre, y souffrir, murir enfin jusqu’à trouver un équilibre serein quoique toujours précaire dans un monde où sécurité et stabilité ne sont jamais acquises. Une Odeur de gingembre est un roman singulier, original et d’une incroyable justesse de ton. La maîtrise de sa construction et de son écriture sert admirablement l’évolution du personnage principal et la finesse psychologique avec laquelle elle est montrée. Mary Mackenzie, femme forte, dépourvue de tout sentimentalisme mais dotée d’un ressort et d’une capacité d’adaptation hors normes est de ces personnages de papier inoubliables qui s’installent à demeure dans l’esprit du lecteur. Éblouissant !
Une odeur de gingembre – Oswald Wynd – 1977 – Traduit (admirablement) de l’anglais (écosse) par Sylvie Servan Shreiber
Lu dans le cadre du mois Kiltissime de la so scottish dame Cryssilda (que je remercie dix mille fois d’avoir organisé une LC autour de ce roman)



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