La sincère

 

Et si nous reprenions un brin de Marceline, cela fait trop longtemps…

Ah ! c’est vous que je vois

Enfin ! et cette voix qui parle est votre voix !

Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres ?

J’ai tant besoin de vous pour oublier les autres !

Victor Hugo.

 

Veux-tu l’acheter ?

Mon cœur est à vendre.

Veux-tu l’acheter,

Sans nous disputer ?

 

Dieu l’a fait d’aimant ;

Tu le feras tendre ;

Dieu l’a fait d’aimant

Pour un seul amant !

 

Moi, j’en fais le prix ;

Veux-tu le connaître ?

Moi, j’en fais le prix ;

N’en sois pas surpris :

 

As-tu tout le tien ?

Donne ! et sois mon maître.

As-tu tout le tien,

Pour payer le mien ?

 

S’il n’est plus à toi,

Je n’ai qu’une envie ;

S’il n’est plus à toi,

Tout est dit pour moi.

 

Le mien glissera,

Fermé dans la vie ;

Le mien glissera,

Et Dieu seul l’aura !

 

Car, pour nos amours,

La vie est rapide ;

Car, pour nos amours,

Elle a peu de jours.

 

L’âme doit courir

Comme une eau limpide ;

L’âme doit courir,

Aimer et mourir.

 

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Les pleurs

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Palais d’été 颐和园

Voici donc quelques photos du palais d’été, en chinois Yíhéyuán, jardin de l’harmonie préservée 颐和园, dernière visite pékinoise avant le grand départ vers le sud-ouest, et oui nous n’en sommes qu’à la première de nos six étapes chinoises… je suis lente je le sais bien. Le palais d’été comme son nom l’indique était la résidence estivale de la famille impériale sous la dynastie mandchoue des Qing (Pour ceux et celles qui ont lu Impératrice de Chine de Pearl Buck, c’était la résidence favorite de l’impératrice Tseu-hi ou Cixi, impératrice douairière de Chine de 1861 à 1908, l’orchidé du roman mais passons…) Le palais s’étend sur les bord d’un immense lac artificiel et il est réputé pour sa beauté, malheureusement il est plutôt mal entretenu selon nos critères et le temps était étrange mais ce fut tout de même une jolie balade.

palaisDEteTulipier

Accessoirement c’est un des rares endroits, dans un Pékin ravagé par la sècheresse, où nous avons vu quelques fleurs.

 

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Autoportrait de l’auteur en coureur de fond

A l’aube de ses trente ans, Haruki Murakami décide de revendre le club de jazz qu’il dirige depuis sa sortie de l’université pour écrire des romans. Rapidement cette nouvelle “sédentarité” alliée à une soixantaine de cigarettes quotidiennes,  quelques bières fraîches et la prise de poids qui en découle le conduisent à revoir de fond en comble son hygiène de vie. Le noctambule se met à se coucher tôt, se lever de même, arrête de fumer, de manger de la viande et commence à courir. Et comme toujours lorsqu’il décide de se consacrer à quelquechose, il le fait sérieusement – dix kilomètres ou plus par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Pourtant ceci n’est pas vraiment un livre sur la course à pied, l’auteur court certes mais quand il parle de souffrance, de ténacité, de régularité ou de discipline, de quoi s’agit-il exactement, de course ou d’écriture ?

Haruki Murakami est un auteur que j’apprécie énormément, j’ai donc été séduite à l’idée d’entrevoir, même de façon très fragmentaire, un peu de sa “vraie” vie et finalement j’ai apprécié l’excursion. Certes on est loin de l’univers à la fois légèrement onirique et si rigoureux de ses romans, cet ouvrage se présente plutôt comme une suite de méditations parfois un rien décousue autour de la course de fond, de l’effort, de la discipline, autour aussi du lien entre sa personalité, ses motivations et ses méthodes d’entrainement à moins que ce ne soit d’écriture, autour des rapports particuliers, on pourrait presque parler de dialogue interne, qu’il entretien avec son corps, ses genoux, ses muscles comme autant de parties de lui-même qui devraient avoir droit à de la parole et suffisament d’attention sous peine de se révolter. Pour autant cela n’a rien d’une autobiographie, plutôt une réflexion autour de la question : mais pourquoi tout cela? pourquoi tant d’efforts? Le style est bien là toujours visuel, d’une précision méticuleuse, on retrouve tellement Murakami que cela m’a donné envie de repêcher dans ma pal les deux romans qui y décantent depuis bien trop longtemps. A réserver peut être à ceux qui apprécie déjà l’auteur. Différent !


Autoportrait de l’auteur en coureur de fond – Haruki Murakami – 2007 – traduit du japonais par hélène Morita – Belfond – 2009


L’avis, réservé, de Cachou celui plus positif de Mango   


J’ai déjà parlé de Haruki Murakami…

Kafka sur le rivage
La ballade de l’impossible

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil



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Succubus blues

Georgina Kincaid aime la littérature, travaille dans une librairie, donne des cours de danse à ses collègues, a des amis un rien pénibles et des problèmes sentimentaux. Rien de bien original donc, sinon que Georgina est en fait un succube et que ses problèmes sentimentaux tiennent essentiellement au fait qu’elle refuse de fréquenter les hommes qui lui plaisent de peur d’absorber leur énergie vitale. Un succube rebelle en quelque sorte qui ne chasse pour l’enfer que quand les âmes sont déjà quasiment perdues, au grand dam de son démon de patron. Enfin tout fonctionne a peu près dans sa vie jusqu’à ce qu’elle rencontre son auteur préféré et que les immortels autour d’elle se mettent à tomber comme des mouches…

Et oui encore de la bit-lit au menu, cette fois ce sont les créatures du ciel et de l’enfer qui se partagent la vedette, les vampires n’y tenant qu’un rôle assez modeste. Le personnage de Georgina est drôle et rafraichissant ; bien qu’elle dispose de tout ce qui peu se rêver, beauté, jeunesse éternelle, charisme irrésistible et possibilité de changer de corps à volonté, ses rêves sont bien trop normaux et romantiques pour son état. Elle compense donc par l’humour, une langue bien pendue et la vie commune avec un chat. Les personnages qui l’entourent, humains ou immortels sont attachants et plutôt bien campés, les quelques flashbacks qui explorent le passé de notre succube sont très bien vus et l’intrigue ma foi plutôt bien ficelée. C’est léger, frais, pétillant, fantastique et on y parle de librairies.. franchement que demander de plus ? Réjouissant !


PS : j’ai bien entendu commandé les deux tomes suivants, la chair est faible et puis c’est un succube donc irresistible… CQFD !


Succubus blues – Richelle Mead – 2007 – traduit de l’anglais par Benoit Domis – Bragelonne

 

Les avis enthousiastes de Celsmoon et Fashion (j’avais perdu le souvenir de ce dernier et my bad je crois que nous disons passablement la même chose sauf qu’elle le dit mieux soupir !)

Publié dans SFFF | 22 commentaires

Sonnet 2

When forty winters shall besiege thy brow,
And dig deep trenches in thy beauty’s field,
Thy youth’s proud livery so gazed on now,
Will be a totter’d weed of small worth held:
Then being asked, where all thy beauty lies,
Where all the treasure of thy lusty days;
To say, within thine own deep sunken eyes,
Were an all-eating shame, and thriftless praise.
How much more praise deserv’d thy beauty’s use,
If thou couldst answer ‘This fair child of mine
Shall sum my count, and make my old excuse,’
Proving his beauty by succession thine!
This were to be new made when thou art old,
And see thy blood warm when thou feel’st it cold.

 

Traduction en anglais moderne

When forty winters have attacked your brow and wrinkled your beautiful skin, the pride and impressiveness of your youth, so much admired by everyone now, will be have become a worthless, tattered weed. Then, when you are asked where your beauty’s gone and what’s happened to all the treasures you had during your youth, you will have to say only within your own eyes, now sunk deep in their sockets, where there is only a shameful confession of greed and self-obsession. How much more praise you would have deserved if you could have answered, ‘This beautiful child of mine shall give an account of my life and show that I made no misuse of my time on earth,’ proving that his beauty, because he is your son, was once yours! This child would be new-made when you are old and you would see your own blood warm when you are cold.

 

Traduction française de Robert Ellrodt (sonnets william shakespeare acte sud babel 2007) Cette fois, j’ai trouvé les sonnets en version bilingue à la bibliothèque. Bon j’avoue je n’aime pas beaucoup cette traduction, le dernier vers par exemple ne me parle pas en français, alors qu’en Will !!! je vous laisse juge… et puis ça aide à comprendre ce qui est le but.


Lorsque quarante hivers assiègeront ton front,

Creusant de lourds sillons au champ de ta beauté,

Le fier habit de ta jeunesse, tant admiré

Ne sera que haillon, tenu pour sans valeur

Alors, à qui demande où ta beauté demeure,

Où sont tous les trésors de tes vertes années,

Dire qu’on les retrouve en tes yeux enfoncés

serait éloge creux et dévorante honte.

Combien plus on louerai l’emploi de ta beauté

Si tu pouvais répondre : “ce bel enfant de moi

Apurera mon compte, justifiant ma vieillesse”

Prouvant que sa beauté par succession est tienne.

Ce serait recréer ton être vieillissant

et réchauffer ton sang que tu sentiras froid

 

Et une lecture par la chocolate-voice, à la magnifique diction, de David chou Tennant himself !

Publié dans poèmes | 12 commentaires

La nuit la neige

Un soir glacé de décembre 1714, deux femmes se croisent. L’une, 72 ans et toute puissante conseillère de Philippe V de Bourbon roi d’Espagne, vient accueillir l’autre, 22 ans, nouvelle épouse dudit, choisie soigneurement par la première pour règner, sagement guidée, sur son époux et sur le royaume. Du moins est-ce qui est prévu. Mais quelques heures plus tard, Anne-Marie de la Tremoille, princesse des Ursins sera en route pour l’exil et la jeune Elizabeth Farnèse, restera maitresse du terrain, persuadée d’avoir assuré son trône. Cette brève rencontre, peut être improvisée, peut être manigancée, influera sur l’histoire de l’Europe et sans aucun doute hantera longtemps celles qui l’ont vécue…

Encore une fois j’ai passé un excellent moment avec la plume de Claude Pujade-Renaud dont je m’étais déjà régalée avec Belle-mère, Le désert de la grâce et même Septuor qui dans un autre genre m’avait beaucoup amusé. L’auteure aime décidément cette période et la fait revivre avec verve, élégance, humour parfois et une érudition discrète, distillée à travers les méditations tant personnelles que politiques, mais y a-t-il une différence à ce niveau, de personnages hauts en couleur. Ces acteurs sont d’ailleurs pour la plupart parfaitement réels, où du moins l’ont-ils été, et si l’auteure a brodé en les faisant parler, elle l’a fait de belle façon. On y croit donc et c’est délicieux. Une bien agréable plongée dans l’Espagne du XVIIIe siècle et une très belle histoire de femmes. Historique !


PS : Evidemment j’ai été obligée (OBLIGEE !) de faire des recherches sur les personnages ensuite… c’est impardonnable mais je ne connais pas grand chose à l’Histoire espagnole en fait.


La nuit la neige – Claude Pujade-Renaud – 1996 – Acte sud

 

L’avis, enthousiaste, de Keisha

Publié dans roman français | 26 commentaires

La grande muraille 長城

Avant de quitter Pékin, les touristes passent toujours par la Grande Muraille, c’est LE monument qui fait rêver, le seul fabriqué de mains d’hommes visible depuis la lune, enfin tout ça… L’endroit le plus couru, pour une balade sur une petite portion des quelques 7000 kilomètres de la muraille, se nomme Badaling, très courru Badaling, légèrement brumeux et terriblement pentu…

Au retour, on vous propose habituellement une visite des tombeaux Ming. La plupart des gens sont, dit-on, déçus par ce site, moi pas ! Après le bain de foule de  Pekin et Badaling, j’ai même trouvé l’endroit très zen…

 


Publié dans Voyage en Chine | 27 commentaires

Juliet, naked

juliet-nakedAnnie et Duncan vivent ensemble depuis 15 ans dans une petite station balnéaire en décrépitude du nord de l’angleterre. Persuadés à leur arrivée d’être tombés dans un désert culturel, il se sont construit une petite bulle d’ennui confortable que Duncan anime de sa passion pour Tucker Crowe, un rocker confidentiel des années 80 ayant totalement cessé de produire depuis plus de 20 ans. Avec l’avènement d’internet cependant, la passion de Duncan s’est retrouvée amplifiée au delà du rationnel et Annie commence à se poser des questions sur Duncan, le forum de pinailleurs obsessionnels qu’il anime, son couple figée dans une stase post-ado, son horloge biologique qui tourne sérieusement, son boulot qui l’ennuie… Un nouvel album de Tucker Crowe va venir bouleverser la vie Annie de surprenante façon.

Voici déjà plusieurs années que j’ai des Hornby en patiente attente dans mes piles, mais avec la logique qui me caractérise c’est par le dernier paru que j’ai finalement fait la connaissance de cet auteur, et ceci pour mon plus grand plaisir. Juliet, Naked est un roman riche, drôle,  inquiétant d’un certain point de vue, animés de personnages attachants et insupportables mais terriblement vraisemblables; l’affreux Duncan dont la culture et la passion ont viré à une maniaquerie vaine qui confine à la stupidité, Annie fine et pleine d’humour mais si passive et enfin Tucker, l’ancien rocker, à mille lieues de l’image que s’en font ses admirateurs, rongé par la haine de soi, profondément convaincu d’être inepte en tout, oisif impénitent, alcoolique repenti, grand lecteur, persuadé d’être un père désastreux mais ayant tout misé sur son plus jeune fils…

En filigrane des thèmes multiples se croisent, les effets d’internet sur la notoriété, l’oubli et le sens des proportions, Dickens, la musique et sa signification, les bulles de solitudes dans lesquelles s’enferment parfois des êtres pourtant plein de possibilités, les raisons bancales qui fondent la longévité des couples, la maturité qui tarde parfois à se manifester, le temps qui passe et la vie qui file… Réjouissant !


Juliet, naked – Nick Hornby – 2009 – 10/18


Les avis (plutôt enthousiastes) de Cuné,  Fashion, Tamara, Ys, Lili Galipette

Publié dans roman britanique | 32 commentaires

Sonnet 29

Encore un beau dimanche avec Will…

 

When in disgrace with fortune and men’s eyes
I all alone beweep my outcast state,
And trouble deaf heaven with my bootless cries,
And look upon myself, and curse my fate,
Wishing me like to one more rich in hope,
Featured like him, like him with friends possessed,
Desiring this man’s art, and that man’s scope,
With what I most enjoy contented least;
Yet in these thoughts my self almost despising,
Haply I think on thee, and then my state,
Like to the lark at break of day arising
From sullen earth, sings hymns at heaven’s gate;
For thy sweet love remembered such wealth brings
That then I scorn to change my state with kings.


William Shakespeare (1564-1616)


Traduction en anglais moderne

When my luck has failed and no-one gives me any sympathy, I sit all alone and cry about being an outcast, and bother the deaf ears of heaven with my useless cries; and examine myself and curse my fate, wishing that I was like someone with good prospects; or that I looked like another, or had friends like yet another, coveting this man’s skill, and that man’s range – totally dissatisfied with the things I usually enjoy. Yet, as I’m thinking these thoughts, almost believing myself despicable, I think of you by chance and then my soul, like the lark rising from the glum earth at daybreak, sings hymns at heaven’s gate. Because when I remember your sweet love, the thought brings such wealth that I’d then refuse to change places with kings.


Traduction en français libre et approximative par ma toujours aussi indigne personne pour celles et ceux qui auraient quelque ennui avec la langue de Will. Juste pour la compréhension…

Quand abandonné de la fortune et des hommes, je pleure solitaire mon état de paria, et importune de mes cris inutiles le ciel sourd à mes plaintes, je me regarde et maudis mon destin, souhaitant être un autre, plus riche d’espoir, avoir son allure, avoir des amis comme lui, désirant les savoir-faire de cet homme et son envergure, ce qui me plait le plus me satisfaisant le moins, Encore plongé dans ces pensées, me croyant presque méprisable, je pense à toi par chance et mon esprit, comme l’alouette à l’aube s’élève de la terre triste, chante alors des hymnes aux portes du ciel. Car quand je me souviens de ton doux amour, cette pensée m’apporte de telles richesses que je refuserai d’échanger ma place avec des rois.


Et enfin lecture de ce merveilleux sonnet par The “chocolate voice”, Matthew MacFadyen : enjoy !

Publié dans poèmes | 20 commentaires

Enigma

Dans une Barcelone à mi-chemin entre réalité et onirisme, quatre personnages étranges voire dangereux vont se retrouver autour de la poésie, des livres, d’un ange aux rites cruels et d’un projet littéraire à la limite de l’iconoclaste.

Enigma est le second roman d’Antoni Casas Dos, malgré une première expérience peu convaincante avec son Théorème d’almodovar, je n’ai pu résister à l’intrigant billet de Ys et bien m’en a pris car j’ai beaucoup aimé celui-ci.

Les personnages tout d’abord m’ont séduite, trop beaux trop lisses pour être réalistes, ils révèlent peu à peu leur véritable nature à moins que ce ne soit leur fonction, se fondant ou se confondant avec  les personnages d’autres romans dans un emboitement littéraire réjouissant qui les conduira au delà de toutes limites. La langue ensuite précise et limpide, hormis quelques envolées lyriques, fait magnifiquement écho aux poèmes et citations qui hantent ces pages. Le décor enfin, une Barcelone nocturne, secrète, redoutable et puis les livres, toujours les livres, omniprésents à chaque étape de cette intrigue, en filigrane de chaque décor. Tout ce roman s’avère en fait une très belle déclaration d’amour aux personnages littéraires, dérangeante par certains aspect, étrange sans aucun doute mais que j’ai trouvé fascinante.

 

Enigma – Antoni Casa Ros – 2010 – Gallimard

 

Les avis de Ys, donc, que je remercie pour ce prêt et celui enthousiaste de Leilonna.

 

“J’avais confiance. Je savais qu’il était impossible qu’une telle passion pour l’écrit ne se mue pas un jour elle-même en littérature. Je connaissais déjà la joie de sentir des lignes pures émerger de ma chair tout entière. Je connaissais aussi l’amertume, la tension, la frustration lorsque rien ne venait. La lecture  était pour moi un usage des simples qui me reliait aux mots en me libérant de la frustration. J’étais un écrivain en devenir. Chaque instant de ma vie était envisagé comme une préparation à ce moment. J’implorais l’univers, je lui criais : je suis prête, que les mots pleuvent, que les idées coulent sur mon corps, je suis ouverte à tout, je veux bien me promener nue dans la ville si les mots pleuvent (…) Noircir des milliers de pages pour rien. tenter mille fois de toucher le mystère des choses. Décrire les événements les plus infimes. Exercer mon regard à entrer sous la peau, jusqu’à toucher le sang, les nerfs, le coeur.”

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