Depuis l’odyssée de Pénélope, j’avais très envie de tenter autre chose de Margareth Atwood. Par la grâce de la bibliothèque mon choix, si l’on peut dire, s’est porté sur Le dernier homme et je dois dire… merci la bibliothèque ! Quel roman !“Sur la plage blanche tout en coraux pulvérisés et ossements brisés, certains des enfants se promènent. Ils ont dû se baigner, ils sont encore mouillés, la peau luisante. Ils devraient se montrer plus prudents : allez savoir ce qui peut infester le lagon ! Mais ils n’ont pas une once de méfiance ; contrairement à Snowman qui n’y tremperait pas un orteil, même de nuit quand le soleil ne risque pas de l’agresser. Rectification : surtout la nuit“ Snowman est le dernier homme, depuis longtemps maintenant. Du moins il le pense mais il n’a pas vraiment de certitude, l’idée de mesurer le temps s’est évanouie avec beaucoup d’autres. Les crackers ne mesurent pas, ils vivent. Les Crackers ! Crack ne les appelait pas comme ça mais quel autre nom leur donner, pas humains tout de même ? Né dans un monde déjà largement contaminé écologiquement et politiquement, Snowman a tout vu, tout vécu en temps réel et il se souvient, tout en survivant au jour le jour confronté aux abbérations survivantes d’un univers disparu, le sien… Oui il a tout vu, en fait on pourrait même dire qu’il était aux premières loges si une telle expression avait encore un sens. Quand j’étais ado, j’étais une inconditionnelle des romans postapocalyptiques. Mes préférés étaient Fausse aurore de Chelsa Quinn Yarbro (traduit par Elizabeth Vonarburg excusez du peu !) et Les prédateurs enjolivés de Pierre Christin. La fin du monde version atroce. Catastrophe écologique, retombées nocives, contaminations chimiques, mutations anarchiques… Je devais aimer me faire peur et puis c’était dans l’air du temps. Je pensais que le goût m’en était définitivement passé pourtant dans ce dernier homme j’ai retrouvé la même fascination qu’autrefois et je vais vous dire ce qui fait le plus frémir, au delà du style lumineux, de l’humour corrosif et de la maîtrise narrative de Margareth Atwood (j’ai déjà acheté le prochain, quel écrivain !) c’est que c’est tellement vraisemblable que ça a déjà commencé. No futur !
Le dernier homme – Margaret Atwood – 2003 – Traduit de l’anglais (Canada) par Michèle Albaret-Maatsch – Robert Laffont 2005


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