Trois romans pour le prix d’un, c’est cadeau… Je sais ne me remerciez pas. Comme j’ai lu ces trois romans à la suite (quasiment sans respirer entre deux) pour la bonne raison qu’il se suivent (Il y en a d’autres mais ce sont les trois seuls traduits en français pour le moment) faire trois billets se serait révélé bien artificiel et pour tout dire on risquait la redite voire la reredite.
La rivière Madison dont il est question dans le titre du premier Opus est donc l’une des plus célèbres rivières à truites des États-Unis. Les amateurs viennent de partout tremper leurs mouches et faire marcher le commerce local, y compris – surtout peut-être – les très (très) riches amateurs. Autant dire que quand l’un d’entre eux pêche inopinément au lieu d’une belle truite un triste cadavre incontestablement humain à la lèvre inférieure piquée d’une superbe Royal Wulff (oui une de ces mouches compliquées que l’on noue au bout des cannes au lancer) cela peut se révéler très mauvais pour les affaires et justifie amplement – s’il en était besoin – la mauvaise humeur de la shérif Martha Ettinger. Humeur au reste assez habituelle chez elle, ce qui ne l’empêche pas de savoir s’entourer et de mener efficacement ses enquêtes…
Le grand atout de cette série de romans – les enquêtes de Sean Stanahan je crois (oui je ne vous ai pas encore parlé de lui, c’est pour le mystère) – ou disons les deux grands atouts, sont le cadre – sublime – et les personnages. Pour le cadre nous sommes dans la droite ligne du très regretté W. G. Tapply (dont je ne saurais trop vous recommander la lecture), la nature sauvage ou presque, les rocheuses à l’ouest, la forêt partout, les lacs et les rivières pour le plaisir autant du pêcheur que de l’amoureux de la nature ou de la méditation, le tout servi par une écriture lumineuse… D’autant qu’il y a quelque chose de très poétique dans l’art de la pêche à la mouche, en tout cas décrit comme cela, même moi j’ai eu envie d’y aller voir et pourtant la seule chose que j’emmène à une partie de pêche c’est un bouquin (et le pique-nique éventuellement). Mieux, dans ce cadre somptueux les personnages sont pleins d’intérêt, l’épineuse shériff Ettinger, le peintre-enquêteur-malgré-lui Sean Stranahan, le pisteur Blackfeet Harold Little Feather, le guide de pêche Rainbow Sam tous sont attachants et tous évoluent de livre en livre… un rien succincts au départ, il s’approfondissent et leurs relations se construisent pour notre plus grand plaisir. Les intrigues sont bien menées, assez retorses ma foi avec juste assez d’action (C’est rarement ce que je préfère dans un polar) pour donner du piment. Bref de l’excellent nature writing dans la veine noire. Rafraichissant !
Meurtre sur la Madison (2012) – Les morts de Bear Creek (2013) – La vénus de Botticelli Creek (2014) – Keith McCafferty – Traduit de l’anglais (états-unis) par Janique Join-de Laurens – Gallmeister
PS : Je trouve que les titres anglais (The Royal wulff murders pour le premier – et voici à quoi ressemble une royal wulff pour les curieux) des trois premier opus sont bien trouvés avec leur nom de mouches, bien que évidemment je ne l’ai compris qu’après lecture…
PPS : avoir fait du personnage central un peintre m’a bien plu aussi, ça cadre bien avec le côté contemplatif (ai-je assez piqué votre curiosité sur ce Sean pêcheur-peintre-détective ou non ?)
PPPS : Craig Johnson, le créateur du célebrissime shériff d’Absaroka dans le Wyoming, Walt Longmire, est fan aussi… ça compte non ?
PPPPS: attention aux Grizzlis
Merci pour l’info bien que je devrais peut-être m’abstiendre d’acheter. Quoi que…
les livres ça ne compte pas pour des folies 😀
Tu vas pouvoir maintenant reprendre ton souffle après avoir enchainé ces trois lectures.
je suis en train de relire les Longmire du coup, j’en suis au 7e 😀
Si tu fais référence à Tapply, je suis cuite .. J’ai adoré ses livres.
tu risques d’apprécier ceux-ci alors 😀
J’ai lu le premier, j’ai adoré, j’attends la sortie en poche des suivants pour que ma bibli soit raccord. Et je note Tapply, merci.
un peu de nature sauvage dans ce monde de brutes 😀