Le temps de vivre

Bien changement d’époque et de poète, que diriez-vous d’un petit tour chez Boris !

 

Il a dévalé la colline

Ses pieds faisaient rouler des pierres

Là-haut entre les quatre murs

La sirène chantait sans joie

 

Il respirait l’odeur des arbres

Avec son corps comme une forge

La lumière l’accompagnait

Et lui faisait danser son ombre

 

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il sautait a travers les herbes

Il a cueilli deux feuilles jaunes

Gorgées de sève et de soleil

 

Les canons d’acier bleu crachaient

Des courtes flammes de feu sec

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il est arrivé près de l’eau

 

Il y a plongé son visage

Il riait de joie il a bu

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il s’est relevé pour sauter

 

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Une abeille de cuivre chaud

L’a foudroyé sur l’autre rive

Le sang et l’eau se sont mêlés

 

Il avait eu le temps de voir

Le temps de boire à ce ruisseau

Le temps de porter à sa bouche

Deux feuilles gorgées de soleil

 

Le temps de rire aux assassins

Le temps d’atteindre l’autre rive

Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre

 

Boris Vian

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7 réponses à Le temps de vivre

  1. mango dit :

    Je ne connaissais pas. J’aime beaucoup!

  2. Le Papou dit :

    Plutôt noir le Boris, je préfère la madame d’avant

  3. Plutôt noir le Boris, je préfère la madame d’avant   Je suis aussi

  4. ed hardy hoodies dit :

    bonne pause à toi, tu as raison, ça fait du bien de couper un peu cette machine qui nous mange notre temps et nous isole quoi qu’on en dise du reste de la famille… je vais faire de même, juste mettre les livres lus sur le blog histoire de ne pas prendre du retard mais plus de surf …

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