« So. In the beginning, there was nothing. Just the water »
Quelque part il y a Coyote qui apprend l’origine du monde. Quelque part il y a quatre vieux indiens qui porte des noms bien trop célèbres. Quelque part il y a Blossom, Alberta* – une de ces petites villes où il ne se passe pas grand chose mais où on peut déguster toute sorte de recettes à base de chien – ou de boeuf, aller savoir – au Dead dog café ; où une jeune femme se demande comment avoir un enfant sans céder au mariage, où Lionel voudrait bien être quelqu’un, Charlie qu’on le reconnaisse et Elie qu’un barrage disparaisse… Chacun affronte le monde et le temps à sa façon mais un soir, à l’approche du solstice d’été, Elie prend quatre vieillards en stop, quatre vieillards aux noms improbables et au propos décousus pendant que dans un hôtel psychiatrique tout aussi improbable, on s’interroge sur la disparition de quatre patients beaucoup trop vieux pour baguenauder et que quelques voitures sombrent lentement dans des flaques…
Dis comme cela, L’herbe verte, l’eau vive (allusion au terme des traités signés au XIXe siècle avec les tribus amérindiennes**) pourrait paraitre loufoque d’accord mais non c’est plutôt un conte qui tisse ensemble des histoires qui finissent par former la trame même du monde. Du moins tel qu’on le vit à Blossom à deux pas de la réserve Blackfoot ou bientôt va se tenir la Danse du soleil qui célèbre, régénère, rappelle la continuité de toute chose, les saisons, le temps, la vie, la mort. Une construction au cordeau, une poésie du quotidien, une écriture prenante, Thomas King signe un roman aussi fascinant et attachant que Medicine river qui m’avait charmée, c’est drôle, cruel, fantaisiste, très contemporain avec la touche de magie qui enchante tout. Réjouissant !
L’herbe verte, l’eau vive – Thomas King – 1993 – Traduit de l’anglais pat Hugue Leroy – 2005 – Albin Michel
*Canada oui oui
**There, beyond the limits of any State, in possession of their own, which they shall possess as long as Grass grows or water runs. I am and will protect them and be their friend and father.”
Président Andrew Jackson, USA, 1829
Je ne suis pas certaine que je comprends de quoi il s’agit… mais je vais te faire confiance!
hihi on pourrait dire que ce sont des histoires tout ce qu’il y a de plus prosaïques mais qui se mêlent à un conte amérindien 🙂
Le Thomas King de La femme tombée du ciel? Oh là ça me va!
Je ne l’ai pas lu celui-là, seulement medicine river et l’herbe verte l’eau vive 🙂 Il faut alors ?
Plutôt, oui! ^_^
C’est noté 🙂