Dans un monde brulé par les radiations solaire, l’humanité s’est réfugiée dans le confort de bulles océanes douillettement aménagées et protégées des rayonnements mortels. Momo, une esthéticienne reconnue, vit tranquille quoique un peu solitaire, jusqu’à ce que Maman, qu’elle n’a pas revue depuis l’enfance, lui propose de la revoir. Pourquoi maintenant ? Que peut-elle signifier dans l’existence heureuse d’une jeune femme accomplie comme Momo ? Pourquoi la mémoire de cette dernière s’obstine-t-elle à revenir en boucle sur le passé, ses ombres, ses déceptions, ses questionnements restés sans réponses ?
On m’avait annoncé un livre atypique et il l’est, mais ce fut avant tout un beau moment de lecture. Sous couvert d’un roman de science-fiction tout à fait classique, désastre écologique, technologie envahissante, modifications corporelles, guerre par androïdes interposés, Membrane est en fait une réflexion sur l’identité ; identité propre, identité de genre, identité familiale… Le lecteur prend peu à peu conscience du rapport au corps et à la réalité qui prévaut dans ce monde, jusqu’à ce se poser la vraie question, celle de ce qui fait de nous des êtres humains. La construction par petites touches, petite boucles, est astucieuse, conduisant le lecteur tout en douceur et délicatesse là où il ne pensait pas aller. Le style un peu froid peut déranger mais j’y ai vu plutôt une forme de poésie distanciée tout à fait en harmonie avec le sujet. Sophistiqué !
Membrane – Chi Ta Wei – 1996 – Traduit du chinois (Taiwan) par Gwennael Gaffric – 2015- L’asiathèque
Les avis de Lhisbei, ActuSf et Ann
Encore un roman jackpot pour le défi Sfff et diversité de Lhisbei (et je ne l’ai même pas fait exprès, je l’avais emprunté avant, comme quoi ce devait être dans l’air) il entre dans les catégories 4, 10 et 18, l’auteur étant Taiwanais, 13, c’est une personnalité du mouvement de défense de la cause gay et queer (Membrane est d’ailleurs considéré comme un roman militant à Taiwan car novateur à l’époque de sa parution – c’est fort bien expliqué dans la postface du traducteur), 14, le monde mis en place est issu d’une catastrophe écologique d’ampleur, 15, c’est un roman qui gomme clairement les genres, 17, les IA y occupent une place importante et 20, il y est bien question de transhumanisme. En tout huit catégories topées, si j’enlève les doublons d’avec La Terre bleue de nos souvenirs, cela me fait un score de 10/20. Bon au moins j’aurais la moyenne.
Combo power.
Atypique, oui. Sophistiqué ? Oui je crois que ce qualificatif fonctionne bien sur ce roman 🙂
Oui j’ai cherché un moment le dernier mot de l’affaire et j’en suis assez contente 😀
Du Chinois SF, ça peut me plaire. Je n’oublie pas Farmer le 13 mars.
Voilà de la SF originale 🙂
ça a l’air étrange mais, du coup, ça m’intrigue ! Tant mieux si la barre est haute ! 🙂
C’est court en même temps, donc ça se tente 🙂
c’est vrai que le titre paraît un peu bizzare pour moi, mais j’ai adoré la lecture. Merci.
Tu l’as lu ? je n’ai pas trouvé ton billet 🙂
Je note membrane dont je n’avais pas du tout entendu parler mais envie de découvrir davantage d’auteurs ou d’ouvrage de SF. J’aime bien leur questionnement
C’est le dépaysement totale la SF et une excellente façon de mettre en scène les questions de société, les utopies et toutes sortes de réflexions en effet
Tentant !
Le Papou
certes quoique fort étrange 🙂
Aaaaah il est dans ma PAL récente !!! Je reviendrai te lire quand je l’aurai lu du coup. J’ai juste aperçu le mot “sophistiqué”. Ça me va.:-)
J’évite toujours de trop en dire promis mais sophistiqué reflète bien mon impression de lecture 🙂