Oh ! si j’étais…

Je ne crois pas pouvoir me lasser de Louise…

 

Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie
De celui-là pour lequel vais mourant ;
Si avec lui vive le demeurant
De mes courts jours ne m’empêchait envie ;

Si m’accolant, me disait : Chère Amie,
Contentons-nous l’un l’autre, s’assurant
Que jà tempête, Euripe, ni courant
Ne nous pourra déjoindre en notre vie ;

Si, de mes bras le tenant accolé,
Comme du lierre est l’arbre encercelé,
La mort venait, de mon aise envieuse,

Lors que souef* plus il me baiserait,
Et mon esprit sur ses lèvres fuirait,
Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.

 

Louise Labé (1524-1566)

Sonnets

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12 réponses à Oh ! si j’étais…

  1. lou dit :

     

    Chère Amie… et cousine…

     
    Chère âme, on vous attend (c’est de Verlaine, d’où nous sommes parti* depuis Rimbaud via Marceline), mais que dirait Monsieur Yueyin s’il nous lisait.

     
    Et de Chine, tu reviens par… en Citroën, comme au bon vieux temps ?

     
    Contentons-nous l’un l’autre, s’assurant
    Que jà fumée,
    Euripe, ni volcan **
    Ne nous pourra déjoindre en notre vie

     
    * le pluriel dit de modestie s’accorde au singulier
    ** licence poétique

     

  2. George dit :

    ces dimanches poétiques sont un plaisir !

  3. Mélopée dit :

    Très joli petit poème !

  4. Celsmoon dit :

    Toujours un très bon choix 🙂

  5. Je n’avais pas reconnu Louise Labé… évidemment superbe…

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