Gerhard Selb est un privé, un vieux privé qui commence à peiner dans les escaliers et traine comme un boulet son passé de procureur sous le IIIe Reich. Pour lui, qui en a vu de toutes sortes, une affaire est une affaire et il faut bien vivre mais quand un homme lui demande de retrouver sa fille dans des circonstances peu claires et qu’il flaire une embrouille potentiellement dangereuse pour la jeune femme, Selb refuse de fermer les yeux. L’enquête va peu à peu dériver dans des eaux troubles, melant terrorisme et corruption, jusqu’à mettre sa liberté et peut être sa vie (voire celle de son chat Turbo) en danger…
Après mes précédentes et heureuses expérience avec Schlink dans Le liseur, Le retour et Week end, Nanne m’a conseillé de lire les polars qui ont fait sa renommé Outre-rhin et elle a eu bien raison car j’aime définitivement le style de cet auteur. Ici pas de suspens haletant, pas de rebondissement toutes les dix pages, relativement peu d’action et de sang mais une enquête sombre, décousue, trainant parfois en longueur, s’égarant, revenant, s’étirant le long d’une année au rythme des découvertes, des rencontres ou des atermoiements de Selb. Les recherches de ce dernier se mêlent à sa vie, ses amitiés, ses souvenirs, dans une Allemagne en apparence calme et tranquille mais où couvent encore de douloureux souvenirs. Un livre plus roman que polar sans doute, avec des personnages complexes, perturbés mais plutôt attachants, ce qui ne va pas de soi avec Schlink. Séduisant !
Un hiver à Mannheim (Selbs Betrug) – Bernard Schlink – Traduit de l’allemand par Patrick Kermann et revu par Olivier Mannoni – Gallimard, Série Noire – 2000
PS : Mais pourquoi ce titre (en français), alors que l’histoire s’étire autour d’un été ?
PPS : J’ai déjà un autre Selb dans pal évidemment !
noté !!!!
comme disent les Italiens, traduttore, traditore !
Le roman lui-même m’a semblé plutôt bien écrit donc suremetn bien traduit, y’a que ce titre…
quand je lis un polar scandinave, je commence par lire le titre “en VO”, le plus souvent, mot à mot, sauf pour “le loup dans la bergerie” où la traduction traduit le sens.
Ils sont souvent fantaisistes eux aussi 🙂 ?
non, justement.
“hiver”, c’est “hiver” en suédois, “l’écho des morts”, c’est une traduction d’après une phrase du livre, car le titre en VO est intraduisible, c’est un mot de l’île de Götland (bientôt mon billet) quant au “Loup dans la bergerie” signifie la même chose dans les deux langues, sauf qu’en norvégien, ce n’est pas un loup (là, j’ai publié le billet).
en fait, je m’éclate à traduire les titres et à les comparer.
Excellent… j’aime l’idée de pouvoir faire des comparaisons comme celles là mais je suis trop limitée moi même, je ne comprends que l’anglais :-)))
moi aussi !
bon, le danois, ça peut aller, donc le norvégien cela peut aller un petit peu à la lecture et le suédois, un peu aussi.
et j’ai toujours mes dictionnaires ainsi qu’une amie norvégienne très sympa qui me confirme mes traductions ou me la donne, comme pour “le loup dans la bergerie”.
pratique dis donc :-))))
Tout comme Lystig j’aime comprarer les titres en VO et en français. D’ailleurs le livre The Observations (titre également du recueil d’observations d’un personnage), a été traduit par La servante insoumise… je vois là une opération marketing…
oui ou un truc vraiment bizarre :-))))
C’est le seul Selb que j’ai lu et je l’avais bien aimé. Il y a aussi “Le noeud gordien”… une belle machination.
mon prochain c’est brouillard à Mannheim… je t’en dis des nouvelles 😉
Rien que pour le titre !! J’ai passé presque 2 ans dans les environs de Mannheim, ah souvenirs…
Vraiment… alors c’est comment ? il y a pas mal de descriptions et d’ambiance dans ce polar, très agréable 🙂
Mannheim n’a pas trop d’intérêt à mon avis, la ville est moche, alors ensuite j’ai habité à Heidelberg, juste à coté : le bonheur : plein d’universités et d’écoles, donc plein de jeunes, une toute petite ville mais absolument sublime, c’était le bon temps de l’insouciance !
Heidelberg vaut vraiment le coup pour un petit we en amoureux ! (ou avec les enfants : il y a un château grandiose !)
Ah oui on en parle aussi dans le livre… bien je note pour de futur week end merci :-)))
Mannheim n’est qu’une gare pour moi, mais je suis de plus en plus tentée par Heidelerg.
Je ne sais pas le pourquoi de l’hiver dans le titre, mais les titres allemands de la série “Selb” sont intraduisibles: ce sont à chaque fois des jeux de mots avec le nom du personnage. Tiens, et si je les lisais, un jour?
Oui tiens pourquoi pas ? je crois que je développe une histoire d’amour avec Schlink (et oui je suis comme ça moi) c’est mon 4e romans (le premier polar) et j’aime toujours autant…
Je suis heureuse de lire que la série de Selb, moins connue que les romans de Bernhard Schlink, te plait et que tu vas continuer à l’explorer ! C’est une mine d’informations sur l’Allemagne de l’immédiat après-guerre avec sa population qui s’interroge sur ce qu’elle a fait subir au reste de l’Europe …
JE te remercie encore de me les avoir suggérés 🙂
Avec énormément de retard, et parce que cela me revient à l’esprit d’un coup, je te conseillerais fortement la Trilogie berlinoise de Philipp Kerr et “La mort, entre autres” du même auteur, et qui est la suite de cette superbe trilogie qui parle de l’Allemagne d’avant, de pendant et d’après-guerre à travers un détective, pas toujours très honnête ! A découvrir d’urgence …
Ah oui Nanne, la trilogie berlinoise fait partie de mes envies, probablemetn pour cet été (oui je vois loin mais je sais que je les aurais à dispo à ce moment là (en plus d’avoir du temps)) :-)))