À la toute fin du XIXe siècle, Victoire revient chez elle pour prendre soin de son frère. Après sept ans de couvent – où elle a résisté à toute les pressions, aimant l’étude mais refusant absolument de prendre le voile – la mort de ses parents dans l’incendie de l’église le soir de noël lui donne le courage de revenir chez elle, à Duhamel dans les Laurentides auprès de Josaphat, son frère ainé tant aimé, si étrange…
Plutôt qu’un roman, c’est d’une longue nouvelle qu’il s’agit ici et – avant tout – de la genèse de la genèse car le couple qui se forme ici dans la maison suspendue baignant au clair de lune nourrit toute l’œuvre de Tremblay de son amour interdit. Sous-titré roman élégiaque, Victoire ! est une ode à la nature – celle des Laurentide dans la langoureuse lumière de la fin d’aout – autant qu’à l’amour pur – amour fou, interdit mais magique aussi, observé qu’il est des tricoteuses invisibles – ces Parques tremblaysiennes – qui ne sont pas encore de la rue Fabre. C’est très beau, lumineux, un peu court peut-être mais sans doute l’auteur a-t-il voulu célébrer ici l’amour naissant avant que ne se referme sur lui les sombres réalités des conventions et de l’intolérance. Élégiaque donc !
Victoire ! – Michel Tremblay – 2020
Lu dans le cadre des prolongations de Québec en novembre (oui je suis en retard) animé par ma très aimée Karine et moi-même catégorie Plus tôt – un futur classique parce que Marcel Tremblay quoi
une bonne prolongation !
j’en ai encore une en réserve 🙂
Ah, tu as été plus impatiente que moi. Je vais attendre encore quelques mois qu’Actes Sud se décide à le publier.
Les derniers opus de Tremblay sont beaucoup plus courts que ceux auxquels ils nous avait habitués jusqu’alors (il fatigue certainement plus vite) mais comme tu dis, c’est toujours Michel Tremblay et on ne s’en lasse pas.
Oui je partage tout à fait ton avis, le dernier Le coeur en bandoulière m’avait moyennement convaincu mais il est vrai qu’il appartient à une série que je n’ai pas lu (le gay savoir) mais le peintre d’aquarelle – quoique court – m’avait enchanté, peut-être un peu plus que cette Victoire – décidément très courte – mais pas au point d’être déçue car l’écriture – centrée sur la nature et les sens – est décidément bien belle.
Ah je devrais relire du Michel Tremblay ! (Et pas Marcel, tu me fais rire 😉 )
ma foi quand on parle de classique hein 😀 (je me demandais si des gens lisais mes élucubrations de fin de billet, merci de répondre à ma question 😀 )
Une belle prolongation, merci.
mais avec plaisir 🙂
Dire que je n’ai jamais lu Michel Tremblay !!!