Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur

scoutDans les années trente, en Alabama, l’avocat Atticus Finch élève seul ses deux enfants d’une façon toute personnelle. Pour cet homme intègre et droit, les valeurs comptent plus que l’apparence et ce sont ces valeurs qui sont au coeur de son éducation, faisant de Scout et Jem des enfants fort éveillés, foncièrement honnêtes, suprêmement attachants mais socialement assez décalés voire de purs sauvageons – du moins selon leur tante plus classique dans ses attentes. Quand Atticus est chargé de la défense d’un noir accusé du viol d’une blanche, la vie se complique pour toute la famille…

Enfin me direz-vous ! Il était plus que temps, un classique pareil, toujours pas lu ? La honte ! Et je confirme, ce roman mérite tous les éloges qu’il a pu recevoir sans parler de son Pulitzer. À la fois roman d’apprentissage, roman social, chronique d’une époque et policier tendance judiciaire, ce petit bijou enchante par son point de vu décalé. Car c’est Scout, huit ans, garçon manqué pleine de principes et d’imagination qui raconte ce qu’elle vit cet été là, comment elle le comprit et ce qu’il en advint. Et Scout – qui partage bien des traits avec Harper Lee – est une petite fille passionnante qui mène son histoire tambour battant, tient le lecteur en haleine et réussit le tour de force de concilier un hymne à la douceur du sud, un éloge de la tolérance et une âpre dénonciation de la société de l’époque. Magnifique !

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee – 1960 – traduit de l’anglais par Isabelle Stoïanov et Isabelle Hausser

PS : Je verrai bien l’adaptation de Robert Mulligan avec Gregory Peck moi maintenant…

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Les vies de papier

viedepapierTout Beyrouthin d’un certain âge a appris qu’en sortant de chez lui pour une promenade il n’est jamais certain qu’il rentrera à la maison, non seulement parce que quelque chose peut lui arriver personnellement mais parce qu’il est possible que sa maison ait cessé d’exister

Aaliyah a soixante douze ans, les cheveux bleus et toute une vie de papier derrière elle. Chaque année cette solitaire par choix, choisit un roman qu’elle apprécie et le traduit en arabe avant de le ranger soigneusement dans un carton et de passer à un autre. Elle s’est donnée des règles, a développé des rituels et ainsi sa vie se passe, plus ou moins confortable en fonction du baromètre, des voisins ou des guerres, dans l’étourdissante virtuosité des mots, des idées, des vies de papier qu’elle traduit sans fin et qui deviennent un peu les siennes, quelque part au coeur de ce Beyrouth qu’elle aime et qu’elle n’a jamais quitté…

La littérature m’apporte la vie, et la vie me tue.

Il est bien difficile de résister à Aaliyah, son humour, son esprit, son amour des livres – j’ai noté des pages de titres, ses amitiés de papier – ses auteurs favoris s’invitent sans façon au détour de chaque page – sa timidité maladive, son manque de sociabilité, sa fermeté adamantine quand il s’agit de protéger son quant-à-soi. Elle sonne juste Aaliyah, on la croit, on l’accompagne dans ses souvenirs, son enfance un peu cabossée, son mariage désastreux à seize ans, son indépendance soigneusement préservée, sa vie de lectrice boulimique. On a l’impression de la connaitre, on aimerait l’avoir rencontrée. Un plaisir de chaque page, un hymne à la magie du verbe, à recommander absolument. Réjouissant !

Les vies de papiers – Rabih Alameddine – traduit de l’anglais par Nicolas Richard – Les Escales 2016

L’avis de Cuné qui m’a donné envie

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Une nouvelle année…

Avec un peu de retard, mais nous sommes dans les temps,
je vous souhaite à tous, qui passez par ici, une merveilleuse année 2017,
qu’elle vous soit joyeuse, sereine, pleine d’espoir, douce et… pétillante !

2-coupes-de-champagne

J’avais prévu de faire un petit bilan, une liste de mes lectures marquantes de l’année, un petit comptage (108 romans lus cette année pour beaucoup moins de billet my bad), enfin ce genre de chose mais finalement je préfère commencer cette nouvelle année par une petite pensée pour Lou de Libellus qui nous a quitté peu avant Noël. Infatigable commentateur, lecteur de bon goût (nous avions les mêmes, c’est pour dire), immense érudit, souvent enthousiaste, parfois susceptible, causeur cryptique, ami fidèle, depuis dix ans il accompagnait quasiment toute la famille, nous gâtant souvent (en délicieux chocolats notamment), nous consacrant parfois de ces billets dont il avait le secret ici ou ou encore ailleurs, ronchonnant contre le nombre de livres que je lui faisait acheter, mais toujours présent. il me manque et comme disait le grand Georges je doute que son trou dans l’eau jamais ne se referme.

arbre-eneigeBois des Filion – Décembre 2016

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Monsieur Origami

cvt_monsieur-origami_1858“À quoi sert-il d’avoir si être nous manque ?”

Monsieur Origami comme tout un chacun appelle maître Kurogiku – habite une ruine toscane depuis quarante ans, en attendant que les propriétaires reviennent… En arrivant Monsieur Origami à planté trois Kozo – qui ont proliféré – et avec l’écorce des ces arbre, il fait du washi – ce papier merveilleux. De sa production il ne garde que les plus belles feuilles, les autres – les imparfaites – il les vend. Puis ses belles feuilles, il les plie, les déplie et médite. Ainsi va sa vie jusqu’à ce que le jeune Casparo – horloger décidé à capturer le temps – viennent lui demander le gite…

“Jusqu’à aujourd’hui, Maître Kurogiku n’avait jamais réagi.
Un jour, tout le monde a envie que quelque chose change – ou cesse.
Brusquement ce moment est là.
Pour Maître Kurogiku, ce moment arrive aujourd’hui”

Ceci n’est pas un roman sur l’origami – mais on en parle, ni même sur un maître origamiste, mais il en est question… Un conte plutôt, sur le temps qui passe, sur ce qui est important ou ne l’est pas. Où est l’essentiel ? Comment le trouve-t-on ? La méditation est peut être une voie, mais se suffit-elle à elle-même ? Un petit roman tout en épure, aussi économe de mots qu’un Haiku, aussi poétique qu’une estampe, aussi limpide que l’eau claire. Une invitation au silence et à la réflexion. A méditer.

Monsieur Origami – Jean-Marc Ceci – 2016 – Gallimard

PS : Oui il m’a donner envie de plier du papier… en même temps, me direz-vous, j’ai toujours envie de plier du papier. Un jour peut-être, je plierai même du washi – allez savoir de quoi demain sera fait 🙂

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La Fille automate

filleautomateAprès l’expansion, est venue la contraction. La pénurie des combustibles fossiles a rendu les voyages sinon impossibles du moins longs et chers, les pays se sont repliés sur eux-mêmes, nombre d’entre eux se sont écroulés. Les États-Unis – où plutôt les grandes agrocompagnies qui en sont issues, continuent d’exporter sans états d’âmes leurs productions biotechnologiques seules résistantes aux diverses pestes biologiques  qui ravagent hommes, animaux et plantes. Les calories sont la seule monnaie qui vaille quand partout la force animale est devenu source de toute énergie, qu’elle soit produite par des espèces génétiquement modifiées ou simplement par l’homme. Dans ce monde déliquescent, le royaume de Thaïlande a su se préserver des corporations américaines et des visées militaires des ses voisins. A l’abri des monstrueuse digues qui la protège de la mer qui monte, Bangkok résiste et survit, régie par un ministère de l’environnement à l’affut de toute importation illégale, minée par des mafias de toute obédience, nid d’espions et d’agioteurs en tout genre cherchant la faille pour un peu de plus de profit. Quand un fruit disparu depuis longtemps refait surface dans les marchés populaires de la ville, Anderson Lake, sous-marin d’une des grandes biotech américaine, flaire une menace pour l’hégémonie de ses employeurs et décide de mener l’enquête. Une enquête qui va nouer les destins de Carlyle le trafiquant, Jaidee l’incorruptible, Hock seng le survivant, Emiko l’androïde de luxe abandonnée un jour aux bas-fond de la ville, tant d’autres encore et peut-être Bangkok elle-même…

Il est bien difficile de rendre hommage à un roman aussi riche et foisonnant que La Fille automate. Après un début plutôt tranquille qui plante, sans entrer dans de fastidieuses explications, un décor à la fois exotique, futuriste, presque apocalyptique mais étonnamment reconnaissable, l’intrigue se noue et l’action s’accélère pour finir en apothéose limite haletante. La diversité des thèmes digérés et intégrés par l’auteur est saisissante, et culmine dans l’affrontement de personnages vivants, complexes – et étonnamment attachants je dois dire malgré leur cruauté. Chacun incarnant une de ces forces qui tentent toujours de dominer toute société, le libéralisme d’Anderson et de Carlyle, l’idéalisme de Jaidee et Kainya, l’opportunisme de Hock seng, la soif de pouvoir de Pracha et Akkara, le cynisme de Gibson… Seule Emiko – fille du nouveau peuple – est différente. Paolo Bacilagupi forge ici un futur possible de notre présent beaucoup trop crédible pour nous laisser dormir en paix, c’est effrayant, fascinant, pleins de trouvailles aussi réjouissantes qu’inquiétantes, puissamment écrit et implacablement mené et c’est un premier roman. Couvert de prix il est vrai. Impressionnant !

La fille automate – Paolo Bacigalupi – 2009 – traduit de l’anglais (américain) par Sarah Doke – Au diable vauvert 2012 – J’ai Lu 2013

diversitéCompte pour les items 7, 8, 14, 17, 18 et 20 du défi SFFF et diversité de Lhisbei mais bon, je n’en marque qu’un de plus le 8, car il est questions de femmes dans la guerre (enfin une insurrection à la limite de la guerre civile) et avec un rôle prépondérant…

Publié dans Roman américain, SFFF | 14 commentaires

Québec en Novembre 2016 – le bilan

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Et voilà, décembre est arrivé et l’hiver avec lui, Québec en novembre s’est achevé dans une pluie de lectures, de paillettes et de licornes (oui je me soigne, merci). Bref je me devais de faire un petit bilan ici pour remercier tous les participants de notre joli défi annuel, lancer quelques chiffres et peut-être faire mon propre bilan (réduit certes mais zenfin).

Cette drôle d’année 2016 a donc rassemblé pour notre mois québécois pas moins de 26 participants pour 131 billets – essentiellement des livres mais également quelques bd, des recettes et un film (sauf erreur) et 6 lectures communes plutôt suivies. De nouvelles idées de lecture ont jailli et d’anciennes se sont propagées, en un mot comme en cent, bravo, c’était beau, c’était grand, c’était chaleureux, plein d’intérêt et d’inattendu, pétillant et toute cette sorte de chose. Vous trouverez les liens vers l’intégralité des billets ici, les discussions su groupe FB par et ceux des années précédentes dans le menu dédié sous la bannière de ce blog.

Pour ma petite part, j’ai lu une dizaine de romans et abandonné “Chaque automne, j’ai envie de mourir” – la rencontre n’a pas eu lieu, ce sont des choses qui arrivent.

Elle et Nous
Oscar de profundis
Histoires nordiques
Radisson (2 tomes)
Madame Victoria
L’Orpheon – Crematorium circus
La Chorale du diable
La Belle Mélancolie
Guibord s’en va-t-en guerre

Je me vote donc un satisfecit pour cette année, pas mal mais peut mieux faire (regardez notre très scintillante et très prolifique co-organisatrice Karine). Quoiqu’il en soit le plaisir fut au rendez-vous comme  et j’espère que ce fut le cas également pour chacune (chacun ?) d’entre vous.

Un grand bravo encore une fois à tout le monde, je vous souhaite des fêtes de fin d’année rutilantes de bonheur pailleté, à dans un an juré craché pour une nouvelle aventure québécoise et rappelez-vous, lire québécois, c’est pas qu’en novembre (je suis sûre que j’avais fait un logo qui clamait cette maxime mais je l’ai égaré au détour d’un octet my bad)

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Guibord s’en va-t-en guerre

guibord2Steve Guibord député fédéral indépendant de Rapide-aux-Outardes dans le nord du Québec est devenu politicien presque par hasard après avoir raté une belle carrière de Hockeyeur à cause de sa phobie de l’avion. Pour autant il prend sa mission au sérieux en tentant de résoudre au jour le jour les problèmes de ses administrés. Quand un tour de passe-passe électoral fait de lui la voix qui peut faire basculer le Canada dans la guerre (du moins dans une intervention armée au moyen-orient), Guibord coincé entre son intérêt bien compris et des scrupules entretenus par un stagiaire haitien idéaliste, décide de consulter les habitants de son comté avant de voter… et déclenche une tempête comme on en avait rarement vu à Rapide-aux-Outardes !

Entrainée par des amis, je suis allée voir ce film totalement par hasard et bien m’en a pris car j’ai passé un très sympathique moment. A travers une fable satirique teintée de road movie, Falardeau campe l’éternelle grand écart de la politique entre pragmatisme et idéalisme (incarné par Guibord et son délicieux stagiaire Souverain qui cite Rousseau à tout bout de champ), épingle l’absurdité kafkaïenne des situations de terrains (ces routes tour à tour bloquées par ceux qui protestent contre le précédent blocage), le tout sur fond d’opinion publique et de tous les intérêts particuliers – et pressions diverses – dont elle est la somme. C’est frais, c’est enlevé, toujours bien vu, souvent drôle, extrêmement bien joué avec des moments d’anthologie. Rafraichissant !

Guibord s’en va-t-en guerre – Philippe Falardeau – 2016 – Happiness distribution

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La bande annonce est ici

Ce billet clôt donc pour moi le Québec en novembre 2016, un bien joli mois…

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La Belle Mélancolie

la-belle-melancolie-193x300A quarante-trois ans, Arnaud Delagrave est un homme qui a réussi. Conseil en communication, il est réputé dans la gestion de crises – où comment limiter les dégâts quand les grands de se monde – enfin ceux qui peuvent se le payer – dérapent dans les petites ou grandes largeurs et vit une aventure délicieuse avec une jeune avocate qui lui rappelle sa jeunesse. Peut être trop d’ailleurs, cette relation associée à un accident mortel dans une mine du Nunavut va le pousser insensiblement à remettre en question sa vie et ses choix…

Décidément j’aime beaucoup Michel Jean et son talent pour brosser tant les paysages avec leur arrière plan humain et social – que ce soit le Nunavut des oubliés ou le Montréal des affairistes aux dents longues – que des personnages complexes et attachants. Ici c’est une très belle crise de la quarantaine qu’il nous offre avec tout ce qui va avec, les regrets, le vain désir de retrouver sa jeunesse, les questions qu’on en vient tous à se poser à certaines périodes, les choix qui finalement sont peut-être moins définitifs qu’on ne l’avait cru. La prise de conscience d’Arnaud m’a touchée au vif – question d’âge sans doute – et la profonde remise en question qui en découle tout autant. Il y a là quelque chose d’à la fois intime et sincère parfaitement servi par la limpidité de son écriture. Saisissant !

La Belle Mélancolie – Michel Jean – 2015 – Libre expression

quebecennovembre_600L’avis de Karine qui a aimé aussi

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Vacances dans le Caucase

caucaseAout 1914, Anna jeune grecque ottomane de 15 ans est invitée par son “oncle de Russie” à passer des vacances à Stavropol dans le Caucase. Ravie de tant de nouveauté, la jeune fille embarque gaiement pour Batoum, sans se douter qu’elle ne reverra Constantinople que cinq ans plus tard. À peine arrivée, elle perd sa tante dans l’effervescence des gares russes prises d’assaut par les conscrits de la grande guerre. Après deux mois d’errance, elle arrive à rallier Stavropol, malade et en piteux état, mais il n’est plus question de voyager, ni même d’écrire à sa famille, la Russie est en guerre et la révolution s’annonce. Ne sachant que faire elle devient préceptrice d’anglais, dont elle ne possède que quelques rudiments mais qui est très à la mode, apprend le russe, devient Annouchka et sans jamais perdre espoir de retrouver les siens, avec l’énergie et l’inépuisable bonne humeur de ses quinze ans, décide de s’arranger du mieux possible de la situation…

C’est au début des années soixante que Maria Iordanidou, au crépuscule d’une vie bien remplie, décida de prendre la plume et de conter les souvenirs d’une jeunesse bousculée par les remous de l’Histoire. Car les aventures rocambolesques d’Anna sont bien les siennes, du moins dans les grandes lignes puisqu’il semble qu’elle se retrouva coincée en Russie de 1916 a 1920 alors qu’elle y était partie pour des vacances. Ce qu’elle choisit de nous en raconter est déconcertant de fraicheur et de candeur. Vus de la lointaine Stavropol, les nouvelles apparaissent déformées, les événements semblent totalement décousus, personne ne comprend grand chose mais tout le monde est très occupé à vivre le mieux possible – parfois à simplement survivre – dans ce grand chaos qui nous fait revivre par le petit bout de la lorgnette les bouleversements du début du XXe siècle. C’est frais, c’est enlevé, totalement addictif et j’en viens à regretter amèrement que seuls deux romans de cette merveilleuse conteuse soient traduits en français. Au mois il m’en reste un à lire. Enthousiasmant !

Voyage dans le Causase – Marie Iordanidou – 1965 ? – traduit du grec par Blanche Molfessis – 1997 – Acte Sud

evzonepaPS : je ne peux m’empêcher de penser qu’elle rentra – après cinq ans totalement isolée des siens – juste à temps pour vivre les terribles événements des années 20 en Turquie qui culmineront avec le grand échange et la forceront à quitter son pays, comme tous les Grecs, pour rallier d’abord l’Égypte puis Athènes où elle vivra ensuite, le régime de Metaxas, la guerre, l’occupation allemande, la guerre civile… Et qu’elle était visiblement toujours aussi pleine de vie, d’humour et d’allant à 65 ans quand elle prit la plume. Quelle femme !

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La Chorale du diable

choraleDans un quartier tranquille de Montréal, un terrible drame familial fait cinq morts dans des conditions particulièrement horribles. L’enquête semble bouclée dès le départ tant les preuves incriminent clairement le père de famille, pourtant Victor Lessard, l’enquêteur chargé de l’affaire, n’est pas satisfait. Quelque chose lui semble clocher dans cette affaire bien qu’il peine à convaincre ses collègues. A vrai dire lui-même doute, se laisse-t-il aveugler par son passé ou a-t-il vraiment mis à jour une effroyable machination…

La première enquête de Victor Lessard, Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, m’avait plu malgré quelques bémols et ma foi les choses en sont restées au même point avec cette lecture. Du côté positif, une vraie puissance d’écriture, un style nerveux et efficace qui fait qu’on tourne les pages avec une certaine urgence et puis il y a Montréal – qui se trouve être une de mes ville préférée et dont Martin Michaud sait magnifiquement évoquer l’ambiance, les rues, les odeurs. Du côté négatif, une histoire qui m’a paru partir dans tous les sens et peiner à trouver son fil narratif, des invraisemblances à la pelle – Il a de drôles de manières de mener ses enquêtes le Victor, des personnages souvent convenus et beaucoup trop de sang et d’horreur pour moi. Vous me direz que les thrillers – surtout sanglants – ne sont pas ma tasse de thé et que je le sais fort bien. Certes, certes mais bon, il y a des exceptions et l’écriture de Martin Michaud me plait beaucoup mais peut être pas suffisamment. Cela dit, les amateurs y trouveront sans doute leur compte. Gore !

La Chorale du diable – Martin Michaud – 2011 – Editions Goelette – 2015 – Editions Kennes

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