Dans les années trente, en Alabama, l’avocat Atticus Finch élève seul ses deux enfants d’une façon toute personnelle. Pour cet homme intègre et droit, les valeurs comptent plus que l’apparence et ce sont ces valeurs qui sont au coeur de son éducation, faisant de Scout et Jem des enfants fort éveillés, foncièrement honnêtes, suprêmement attachants mais socialement assez décalés voire de purs sauvageons – du moins selon leur tante plus classique dans ses attentes. Quand Atticus est chargé de la défense d’un noir accusé du viol d’une blanche, la vie se complique pour toute la famille…
Enfin me direz-vous ! Il était plus que temps, un classique pareil, toujours pas lu ? La honte ! Et je confirme, ce roman mérite tous les éloges qu’il a pu recevoir sans parler de son Pulitzer. À la fois roman d’apprentissage, roman social, chronique d’une époque et policier tendance judiciaire, ce petit bijou enchante par son point de vu décalé. Car c’est Scout, huit ans, garçon manqué pleine de principes et d’imagination qui raconte ce qu’elle vit cet été là, comment elle le comprit et ce qu’il en advint. Et Scout – qui partage bien des traits avec Harper Lee – est une petite fille passionnante qui mène son histoire tambour battant, tient le lecteur en haleine et réussit le tour de force de concilier un hymne à la douceur du sud, un éloge de la tolérance et une âpre dénonciation de la société de l’époque. Magnifique !
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee – 1960 – traduit de l’anglais par Isabelle Stoïanov et Isabelle Hausser
PS : Je verrai bien l’adaptation de Robert Mulligan avec Gregory Peck moi maintenant…