Le samouraï virtuel

Hiro Protagoniste est l’archétype du Loser de haut vol, un raté marginal, livreur de pizza malchanceux pour la mafia. Mais dans le Metavers, c’est un hacker mythique, un créateur de monde et un sabreur invaincu (c’est tellement plus facile quand on a écrit le programme), bref une légende… ALors quand apparait une drogue ayant la particularité d’agir dans les deux univers, Hiro se retrouve très vite au coeur de l’action. Dans un monde ravagés par l’ultralibéralisme où les ex-Etats unis ont éclatés en une jungle de franchises indépendantes d’obédiences tant commerciales que politiques ou religieuses, Hiro va devoir compter ses alliés… et se méfier de tous les autres !

Snowcrash de son vrai nom est un roman foisonnant qui a, dit-on, ouvert une nouvelle voie dans la science fiction : le post-cyberpunk, dystopique, certes, mais avec des héros qui cherchent (c’est tout à leur honneur) à changer les choses. Le futur créé par Stephenson est d’une complexité réjouissante, traitée avec assez de recul et d’humour pour faire passer le côté ultra sombre du genre – la description du siège du FBI, par exemple, dernier lambeau officiel des USA vaut son pesant de cacahuètes empoisonnées. Le métavers date un peu par certains aspects mais reste efficace d’autant que l’auteur l’aborde du point de vue du hacker et des ses problèmes, tel que l’adaptation des combats au sabre et de leurs effets (membres tranchés trainants un peu partout), la création d’avatars ou la qualités des accès informatiques (les accès publics – qu’on n’appelait pas encore cybercafé – produisant d’abominables avatars en noir et blanc de basse définition). Du côté de l’histoire, l’idée de base est excellente, plongeant dans l’ancienne Sumer pour décrypter la religion, et plus particulièrement le mythe de Babel, comme un virus neurolinguistique autant qu’informatique. Autour de ce point central, l’auteur construit une intrigue complexe, animés par de multiples personnages hauts en couleur et c’est là que peut être le bât blesse, trop d’idées (forts bonnes pour la plupart), trop de personnages, trop de digressions nuisent à la fluidité de l’action, engendrent des longueurs et pour tout dire on s’y perd un peu trop à mon goût. Malgré ces réserves, le samouraï virtuel reste un roman échevelé, fourmillant d’idées et un (quasi) classique de la science-fiction. (post) Cyberpunk !

 

Le samouraï virtuel (Snowcrash)- Neal Stephenson – 1992

 

PS : Encore une fois, on se demande le pourquoi du comment de la traduction du titre ? Hiro ne se prenant définitivement pas pour un samouraï…

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A cinq heure

En l’honneur de Gaëlle qui m’en parlait pas plus tard qu’aujourd’hui…

 

À cinq heures du matin dans une rue neuve et vide j’entends le bruit d’une voiture qui s’éloigne.

Un avertisseur d’incendie a sa glace brisée et les débris de verre resplendissent dans le ruisseau.

 

Sur le pavé il y a une flaque de sang et un peu de fumée se dissout dans l’air.

Ohé ! Ohé ! racontez-moi ce qui s’est passé.

Éveillez-vous ! Je veux savoir ce qui s’est passé.

Racontez-moi les aventures des hommes.

 

Robert Desnos – Etat de veille – 1936

 

 

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Le jeudi, c’est citation (30)

Les jeudis de Chiffonette

“And what exactly is it ?” added the vampire, pouring the tea. Lady Maccon took hers with milk and a little sugar. He took his with a dash of blood and a squeeze of lemon.

 

Changeless – Gail Garriger

 

Et qu’est-ce exactement ? Ajouta le vampire en versant le thé. Lady Maccon le prenait peu sucré avec du lait. Il buvait le sien avec un trait de sang et un zeste de citron. (ma traduction pour ce qu’elle vaut...)

 

 

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Rosa candida

A 22 ans, Arnljotur décide de quitter l’Islande pour réhabiliter la roseraie d’un lointain monastère, laissant là le deuil de sa mère, son frère autiste, son père octogénaire et sa toute jeune fille née d’une rencontre accidentelle dans la roseraie maternelle. Cultiver des roses, n’est-ce pas là l’activité la plus exotique possible quand on n’a jamais quitté son Islande natale et puis dans ce jardin poussait autrefois la fameuse rosa candida à huit pétales et sans épines dont il emmène quelques boutures dans ses bagages…

Ce roman a séduit bien des lecteurs depuis quelques temps et comme toujours lorsque les échos sont très positifs, le risque était grand d’être déçu. Heureusement pour moi, même si je n’ai pas ressenti le grand coup de coeur qu’il a été pour beaucoup, j’ai apprécié ma lecture. Arnoljotur est un nouveau Candide attachant qui accède à l’âge adulte d’une façon relativement originale, en “cultivant son jardin” et soignant au quotidien son embryon de famille. Si la première partie, le voyage, m’a paru trop lente du fait de son manque total de repère, en revanche j’ai vraiment aimé la seconde moitié. A partir de l’installation du jeune homme dans le village, tout m’a séduit, ses relations aux moines, aux roses et celles qu’il developpe ensuite avec sa fille et la mère de celle-ci. Tout ce passage est positivement lumineux. et je m’en suis régalé. Le style très simple confine parfois à la poésie, les recettes donnent envie d’être essayées et les personnages sont ma foi bien agréables à cotoyer. Une jolie réussite !

 

Rosa candida – Audur Ava Olafsdottir – traduit de l’islandais pat Catherine Eyjolfsson – 2010 – Zulma

 

Les avis enthousiaste de Cuné, théoma, Kathel, Bellesahi, Keisha, Chiffonette, et pour pendant l’avis plus que réservé de Choupynette qui s’est bien ennuyé.

 

PS : D’ailleurs j’ai essayé une des recettes – une sauce au vin, délicieuse !

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Where’s the poet

Where’s the Poet ? show him! show him,

Muses nine ! that I may know him.

‘Tis the man who with a man

Is an equal, be he King,

Or poorest of the beggar-clan

Or any other wonderous thing

A man may be ‘twixt ape and Plato;

‘Tis the man who with a bird,

Wren or Eagle, finds his way to

All its instincts; he hath heard

The Lion’s roaring, and can tell

What his horny throat expresseth,

And to him the Tiger’s yell

Come articulate and presseth

On his ear like mother-tongue.

 

John Keats (1795-1821)

 

Merci Isil

 

Comme d’habitude (serait-ce une malédiction) la traduction (ici de Paul Gallimard – je n’ai pas trouvé la date) ne me satisfait pas vraiment, elle manque de simplicité et donc (à mon goût) de puissance mais pour autant…

 

Où est le poète ? montrez-le ! montrez-le,

Vous les neuf muses ! que je puisse le reconnaître

C’est l’homme qui en face d’un homme

Est toujours un égal, fut-il un roi,

Qu’il soit le plus pauvre de la tribu des mendiants

Ou n’importe quelle autre chose étonnante

Que puisse être un homme entre un singe et Platon ;

C’est l’homme qui devant un oiseau,

Roitelet ou aigle, trouve le chemin

De tous ses instincts ; il a entendu

Le rugissement du lion, et peut dire

Ce qu’exprime sa gorge rugueuse

Et pour lui le hurlement du tigre

A une signification et frappe

Son oreille comme une langue maternelle

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Le choeurs des femmes

Jean Atwood, interne en Chirurgie gynécologique au CHU de Tourmens, major de promotion, ne se sentant bien qu’un bistouri dans une main et un écarteur dans l’autre, apprend avec effarement que six mois de stage dans un service de médecine des femmes lui sont imposés avant toute nomination dans sa spécialité. Six mois à écouter des histoires de bonnes femmes et à prescrire des pilules, l’horreur ! D’autant que pas mal d’histoires circulent sur le chef de ce service, un généraliste qui se prendrait pour Dieu le père, dirait du mal de ses confrères et en un mot comme en cent se comporterait de manière totalement incompréhensible voire irresponsable. C’est donc la colère au ventre et l’échine des plus rigides que Jean se présente un beau matin au service 77 du CHU, le moins qu’on puisse dire c’est que les surprises ne lui manqueront pas…

J’ai dévoré ce livre en deux jours avec de réelles difficultés pour le poser… Le fil conducteur, l’histoire de Jean et de son évolution au contact des soignants et des patientes de l’unité 77, sert de prétexte-conducteur pour mettre en scène de façon extrèmement critique la façon dont les médecins, gynécologues ou autres, traitent les patients et en particuliers les femmes (mais pas seulement). Mépris, condescendance, abus de pouvoir, jugement, punition, indifférence, tout y passe et tout sonne terriblement juste. Au delà des relations qui se nouent entre les personnages, ce sont les histoires quotidiennes, dérisoires ou dramatiques d’une multitudes de femmes qui se croisent ici, des jeunes, des vieilles, des pauvres, des bourgeoises, des étrangères, des perdues, des éduquées, des analphabètes qui expriment à leur façon leurs peurs, leur détresse, leur ressentiment, leurs incompréhensions… C’est à la fois déchirant et énervant, scandaleux et triste, et surtout si affreusement réel. Au demeurant bien écrit et  prenant, ce roman tant du côté intrigue et rebondissements que dans l’aspect didactique et engagé m’a profondément remuée. Militant !

 

Le choeurs des femmes – Martin Wrinckler – 2009 – POL

 

PS : Le site de martin Wrinkler (un peu à l’image de celui tenu par Sachs et Karma dans le roman)

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le jeudi c’est citation (29)

“- Avant qu’on commence, sachez qu’on demande toujours à plusieurs reprises l’accord de la patiente pour que l’interne assiste à la consultation : quand elles prennent leur rendez-vous téléphonique, à leur arrivée dans le service, et je leur pose la question une troisième fois au moment où je les fais entrer. Je ne les mets jamais devant le fait accompli ; elles peuvent donc changer d’avis à tout moment. Elles ont même le droit de vous faire sortir en cours de consultation si elles le souhaitent.

– Sans blague ? dis-je en pensant qu’il plaisante.

– Sans blague, répond-il sérieusement.

Qu’est-ce qu’il me chante là ? J’ai déjà vu des patrons faire sortir des internes parce qu’ils veulent bavarder tranquillement avec un ami ou un relation, ou même se rincer l’oeil tranquillement sur une nana bien roulée, mais je n’ai jamais entendu parler d’un praticien qui met l’interne dehors lorsque la patiente le demande ! Comment peut-il avoir la pétention de m’apprendre quoi que ce soit s’il me fait sortir à tout bout de champ parce que telle ou telle gonzesse ne veut pas que je voie ses fesses ?”


Le choeurs des femmes – Martin Winckler – 2009 – P.O.L

 

les citations c’est une idée de Chiffonette

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Top ten tuesday, eventually wednesday : dynamic duos

Alors le sujet de la semaine chez nos amis de The broke and the bookish, sont des Dynamics Duos, ceux qui font des étincelles, les inséparables, les complices qu’ils soient liés par l’amour, l’amitié, la haine, c’est tout un… Evidemment comme à mon habitude, je n’ai guère envie de faire des recherches, je vais donc vous livrer les dix premiers duos qui me viennent à l’esprit en partant du principe que ce qui vient d’abord fait parti de ce qui a marqué le plus (on va dire cela pour aujourd’hui !).

 

1. Amélia et Radcliffe… un couple pour commencer parce qu’ils le valent bien. Leur verve, leurs sentiments passionés, leurs colères homériques, leur complicité totale les placent au premier rang de ce top ten.

 

2. Ranger et Morelli… parce que quand je pense duo, je pense forcément à eux et à la complicité qui peut se créer entre deux hommes parce qu’ils aiment la même femme (spéciale la femme !)

 

3. Tommy et Tuppence… parce que je viens de relire The secret adversary et que je pense souvent à eux. Et puis j’aime que dame Agatha soit dans mes top ten !

 

4. Holmes et Watson… Parce que s’il est une paire dans la littérature qu’on peine à imaginer séparée c’est bien celle-là et parce que Holmes, sans Watson, ne serait pas tout à fait Holmes.

 

5. Adamsberg et Danglard… Parce qu’Adamsberg a bien besoin d’un esprit organisé pour assurer face au flou de ses intuitions.

 

6. Frodo et Sam… J’aurais pu choisir d’autres complicités dans l’oeuvre de JRR, Legolas et Gimli ou Beren et Luthien evidemment mais la relation de Frodo et Sam a quelque chose qui me touche.

 

7. Angélique et Joffrey… ah oui je les aime d’amour tous les deux, voilà un couple plus solide que solide sans qu’aucun ne cède un pouce d’indépendance…

 

8. Tristan et Yseult… parce qu’il me faut quand même un couple maudit non ?

 

9. Corto et Raspoutine… “ah Corto, Corto… je pourrais te tuer !”

 

10. et baroud d’honneur, quelques incontournables paires télévisuelles : Mulder et Scully, Docteur et Donna, Booth et Bones, Jack et Ianto, Castle et Beckett, Mal et Inara, Xander et Willow, Brett et Dany, Steed et Peel…(allez un petit quizz, pouvez-vous retrouver les séries concernées ?)

 

Je suis sûre que j’en oublie et beaucoup. J’aurais notament aimé un vrai couple d’amour haine, mais ce soir rien ne me vient que Clark et Lex, je dois être en mode bisounours !

 

Les listes de Karine, Fashion, et qui d’autre participe au fait ?

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La part de l’homme

Salme se voit comme une femme simple et droite, son mari et elle ont travaillé comme merciers dans un village toute leur vie, ont élevé trois enfants qui réussissent bien et jouissent maintenant d’une retraite bien méritée. Bien sûr elle ne comprend guère la nouvelle Finlande mais qu’importe si ses enfants s’y trouvent bien. Lors d’une sortie avec sa fille ainée, Salme engage la conversation avec un écrivain, par définition un métier qu’elle réprouve, considérant toute fiction comme de un tissus de mensonges à condamner absolument. A ses yeux seuls les manuels et les livres techniques, “qui apprennent quelquechose” trouvent grâce. Seulement l’écrivain en question est séduit par la verve de Salme et lui propose beaucoup d’argent simplement pour l’écouter raconter sa vie. Or cet argent, bien qu’elle refuse de dire pourquoi, Salme en a besoin…

Je suis très partagée au sujet de ce roman, le début m’a beaucoup plu, la voix de Salme est savoureuse et sa façon de voir le monde réjouissante. L’analyse de la parole et de sa signification par rapport à la vérité, le travail, l’action, la vie même est vraiment intéressante et les échanges entre Salme et l’écrivain sont d’excellents moments de lecture. Là où j’ai eu plus de mal à adhérer c’est quand la parole glisse vers les enfants de Salme, sans que l’on sache s’il s’agit  de la réalité ou d’une vision fantasmée de l’écrivain. Quoiqu’il en soit, trop c’est trop ! Le malheur pour le malheur a tendance à me fatiguer et l’apitoiement sur soi à m’agacer. La Finlande file peut être un mauvais coton, je ne saurais dire, mais ces personnages-là n’ont rien qui puisse attirer une quelquonque sympathie de ma part. En fait j’ai même eu du mal à imaginer que des enfants élevés par Salme aient pu tous devenir à ce point veules, faibles et sans ressort. Cette surenchère a gaché pour moi la seconde partie du livre, à laquelle j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser. Dommage !

 

La part de l’homme – Kari Hotakainen – traduit du finnois par Anne Colin du terrail- 2011 – JC Lattès

 

Les avis beaucoup plus enthousiastes de Cryssilda, Shlabaya, Emma, Cathulu

 

Lu dans le cadre de la semaine nordique (prolongée) de Cryssilda et Emma

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La saga d’Eiríkr le rouge

Avec beaucoup de retard, dû à des circonstances indépendantes de ma volonté mais fort liées à de vils virus mal embouchés, j’entame donc les prolongations de la semaine nordique organisée par Cryssilda et Emma. C’est que j’ai lu les bouquins et j’ai bien envie d’en parler… et comme il faut savoir faire d’une pierre plusieurs coups, je vais en profiter pour réanimer ma rentrée 1220 et des poussières qui s’ennuie dans son coin. Je suppose qu’on pourrait même présumer que l’auteur ou des auteurs anonymes de mes sagas sont bel et bien morts et que ce billet fait partie du challenge nécrophile. Ah si seulement ils étaient morts dans un beau naufrage au large du Vinland ou dans une éruption volcanique, quelle belle entrée pour le-dit challenge – mais on ne sait pas, tant pis.

Bref tout cela pour dire que grâce à la générosité de la très-estimée-et-très-nordique Isil, j’ai pu lire la saga d’Eirikr le rouge, suivi de celle dite des Groenlandais qui racontent toutes deux l’exploration et l’installation au Groenland d’Eirikr, après son bannissement d’Islande (pour meurtre), suivi de la découverte et de l’exploration des côtes du Vinland (potentiellement Terre neuve et les côte du Nouveau Brunswick et de la Nouvelle Angleterre quelque cinq siècles avant Christophe Colomb) par Leif Ericsson et Thorfinnr Karlsefni. Les sagas islandaises sont, d’après régis Boyer (et si j’ai bien compris), un genre essentiellement écrit (bien que le mot saga dérive du verbe raconter) censé rapporter la vie d’un personnage important du début à la fin, sans oublier la description de sa lignée (énumération est un terme tentant). Pourtant ici, ce n’est pas Eirikr qui est le personnage principal, simplement ces deux saga tournent autour de sa famille (fils, fille, protégés) et de sa fameuse installation au Groenland qui devait entrainer la première installation européenne en Amérique du nord. Où exactement ? On ne le sais pas, mais quelque part où il y avait des vignes sauvages, non pas à cause du mot Vinland mais parce qu’il est beaucoup question de ceps et de raisin dans ces pages.

Ce qu’il y a de bien avec les sagas, c’est qu’elles ne s’embarassent pas d’atermoiements, ici il est question de faits, de faits et encore de faits, les descriptions sont courtes, les personnages arment des vaisseaux, explorent, s’installent, négocient quand cela se présente, se battent quand cela leur chante et voilà… c’est rapide, ferme, viril et tout à fait étonnant quand on songe aux chemins parcourus, aux paysages vus et à la période de l’histoire où tout cela prend place, dans le courant du IXe siècle et les premières années du Xe, soit pour situer pendant le règne de Charlemagne. Certes il faut apprécier, ou du moins passer, les longues descriptions généalogiques mais personnellement je les trouve plutôt plaisantes si on n’essaie pas de retenir les noms ni de déméler de trop près tous les liens de parenté et que l’on se contente d’appécier à sa juste valeur le sens du surnom de nos grands ancêtres du nord. Thordr était le fils de Bjorn beurre-en-boite, fils de Hroaldr le triste, fils d’Aslakr, fils de Bjorn Flanc-de-fer, fils de Ragnarr aux braies velues. Et ainsi de suite… J’en ai pleuré à chaudes larmes en le lisant. En un mot comme en cent, mes premières sagas furent un beau plaisir de lecture, court, à peine cent pages en tout, mais plein d’intérêt. Médiévalo-nordique !

 

Saga d’Eirikr le rouge, suivi de la daga des Groenlandais – Anonyme – XIIIe siècle – traduit de l’islandais par Régis Boyer – Folio (ou la pléiade)

l’avis de dame Isil-Fae

PS : Là où Régis m’a un peu déçue (et pourtant je l’admire follement depuis que j’ai lu les Vikings) c’est quand il a supposé en note de bas de page que les Skraelingar, rencontrés au Vinland, pouvaient être des “esquimaux”, et pourquoi pas des cônes glacés ? Je sais je pinaille, mais bon cela ne fait pas sérieux sérieux du coup.

(prolongation !)

 


 

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