Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus

 Vers la fin du règne d’Auguste (selon mes calculs), le philosophe et naturaliste Pomponius Flatus s’aventure aux confins de l’empire à la recherche d’eaux miraculeuses censées rendre les vaches blanches et les brebis noires ou même donner la sagesse à qui en boit. Deux ans plus tard, il est toujours sur les routes, passablement affaibli par tous les maux que lui ont valu les divers liquides dont il s’est abreuvé. Déguenillé et pratiquement sans ressource, il débarque par hasard dans la petite ville de Nazareth, quelque part en Galilée.

Or le dit-bourg est en émoi car un notable vient d’être retrouvé assassiné dans sa bibliothèque fermée à clé. Le coupable a été promptement désigné par le sanhédrin et attend son exécution en fabriquant lui-même ce qui en sera l’instrument. Car l’homme qui doit être crucifié n’est autre que le charpentier du village. Tout cela n’intéresserait que médiocrement un Pomponius affamé et mal logé, s’il ne tombait sur un étrange employeur en la personne d’un tout jeune garçon prêt à payer en espèces sonnantes et trébuchantes pour que le philosophe découvre le vrai meurtrier et innocente par là même son père. Notre famélique et incontinent philosophe flanqué de l’enfant Jésus se lance donc à la recherche de la solution de l’énigme, interrogeant tout à tour les habitants du cru, les ci-devants Marie, Joseph, Matthieu, Jean ou encore Lazare et bien d’autres dont je vous laisse la surprise…

Difficile de qualifier ce drolatique et inclassable petit roman, récit naturaliste sur le modèle de Pline, réflexion socratique, évangile apocryphe, roman policier, parodique, acide, irrévérencieux, renvoyant dos à dos toutes les croyances sans en nier aucune. C’est léger, pétillant, érudit, débordant de clins d’œil aussi bien à la mythologie qu’à l’histoire sainte ou même aux classiques du polar… délicieux !

 

Les aventures miraculeuse de Pomponieus Flatus – Eduardo Mendoza – 2008 – traduit de l’espagnol par François Maspero 2009

 

PS : Depuis un certain essai de mon bien aimé Simon Leys, je suis toujours attentive aux premières phrases des romans et celle-ci vaut, je crois, son pesant de cacahuètes (si j’ose dire !)

“Que les dieux te préservent, Fabius, d’une telle calamité, car de toutes les manières de purifier le corps que nous envoie le destin, la diarrhée est la plus tenace et la plus assidue.”

Il fallait oser…


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Les roses de Saadi

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.

 

Marceline desbordes-Valmore (1786-1859) Poèsies

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Beowulf

 

Beowulf est un long poème épique anglo-saxon, composé ou du moins fixé vers le VIIe siècle et transcrit au Xe siècle de notre ère essentiellement en saxon occidental. Il est considéré comme une des œuvres majeures les plus anciennes de la littérature « anglaise ».

Quelque part au Danemark, la cour de Heorot est régulièrement ravagée de nuit par un monstre qui dévore les guerriers dans leur sommeil. Personne ne semble pouvoir résister à ce Grendel, quand survient Beowulf, héros fameux du sud de la Suède qui, ayant entendu parler des épreuves subies par le roi Hroôgard, vient mettre sa force à son service.

Ainsi commence l’épopée de Beowulf qui retrace trois hauts faits d’arme du héros éponyme, deux réalisés dans sa jeunesse à la cour du roi Hroôgard donc et le dernier, cinquante ans plus tard, alors qu’il est lui-même devenu roi des Gauts. Pendant longtemps, semble-t-il ce poème n’a été reconnu que pour ses valeurs historique et linguistique. En 1936 cependant, un professeur de philologie et d’anglo-saxon de l’université d’Oxford, lors d’une conférence restée fameuse, révolutionnera la perception de ce poème en en montrant la puissance littéraire et poétique. Pas de suspens, ce professeur s’appelait John Ronald Reuel Tolkien.

Est-ce grâce à lui que la « magie » de Beowulf nous est aujourd’hui si aisément perceptible ? En partie sans doute. Pour les lecteurs contemporains, à l’imaginaire nourri de fantastique tant par les livres que par les films, la portée fictionnelle et disons universelle de la lutte de Beowulf contre les monstres est immédiatement perceptible. Mieux l’influence de ce poème sur la littérature fantastique, autant dans l’œuvre de Tolkien lui-même que dans celles de ses “admirateurs” ensuite, est réjouissante. L’arrivée de Beowulf et de ses compagnons dans la grande salle étincelante de Heorot fait irrésistiblement penser à l’arrivée d’une partie de la communauté de l’anneau à Medulsed et la représentation visuelle du film de Peter Jackson, qui a respecté l’inspiration scandinave d’Edoras, fait honneur à cette filiation. Gollum, sa préférence pour les lieux souterrains, ses affinités avec l’eau et disons ses appétits rappellent immanquablement Grendel comme l’histoire de Smaug dans Bilbo fait largement écho aux ravages du Dragon brûlant tout le pays après le vol d’une coupe d’or de son trésor, ravages qui provoqueront l’intervention et la mort de Beowulf parvenu au terme d’une longue vie. Au-delà de Tolkien, la vision du héros, fameux par ses quêtes ou ses muscles, devenus roi grâce à sa sagesse ou ses vertus (guerrières les vertus mais néanmoins) nous est familière et acceptable. Tout comme la voyage initiatique et le combat contre des monstres font aisément sens pour nous, rappelant des affrontements plus symboliques, lutte intérieure contre ses propres démons ou autres.

Quelles qu’en soient les raisons profonde, et je dois le dire à mon immense surprise car je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus rébarbatif, lire Beowulf est un pur plaisir épique et poétique, plein de bruits de batailles, d’aventures merveilleuses et d’exploits retentissants. Fantastique !

Beowulf, édition bilingue français westsaxon, traduction André Crépin, Le Livre de Poche, 2007

 

l’avis d’Isil pour cette lecture commune qui nous a mené à deux doigts de l’asphyxie mentale…


Middle earth challenge – Catégorie (apprentis) Valar

PS Et je ne vous ai pas parlé de l’image de l’ours, le nom de Beowulf “loup des abeilles” ferait référence à l’ours. Beorn dans Bilbo est un changeur, homme ours ou l’inverse qui déploie ses compétences guerrières surhumaines sous sa forme animale (on retrouve ce “protecteur”, Barak, à peine modifié dans la Belgariade d’Eddings d’ailleurs), mais Arthur fils d’une autre mythologie a lui aussi des affinités avec cet animal… Il faudrait creuser là (et le premier qui me rétorque mi-ours mi-sanglier gare !)

PPS Et je ne vous ai pas parlé non plus de l’introduction de références chrétiennes dans ce qui est très certainement une légende d’inspiration scandinave antérieure à l’introduction du christianisme…

PPPS Et j’ai parcouru aussi la version west saxonne, il y a des mots superbes : Theoden, Middgard,  Wyrm, Beorn…

PPPPS Il y a vraiment trop de choses dont je ne vous ai pas parlé sur Beowulf… vous devriez le lire tiens !

Publié dans Middle Earth challenge | 42 commentaires

Let the sunshine in…

Certes j’ai toujours un tag de retard, mais celui que Choupynette m’a si gentiment refilé a un énorme avantage, comme elle le précise d’ailleurs elle-même : Il n’y a pas à réfléchir. La technique, qui nous vient d’Ankya, est simplissime, pour chaque question, on lance une lecture aléatoire sur son popod, mp3 ou tout autre appareil du même type. En ce qui me concerne, il s’agit de mon Jackphone, oui mon Iphone s’appelle Jack, Joli prénom isn’t it. Alors c’est parti…

 

Si quelqu’un vous dit “est-ce que c’est bien?” vous dites?

Aux timides anonymes – Renan Luce

« A mon avis ? »


Comment vous décririez-vous?

Perdus cette nuit – BB Brunes

« Mais la nuit ne peux pas comprendre… » (je cite des chansons préhistoriques si je veux !)


Qu’est ce que vous aimez chez un garçon homme ? 

Mr hyde – BB Brune

Bien vu ! mais dites j’ai 185 morceaux dans mon Jack, pourquoi le même album deux fois de suite ? cela dit j’adore cette chanson surtout en version acoustique…


Comment vous sentez-vous maintenant?

Elisabeth – Thomas Fersen

Elizabeth ??? Bennet ?


Quel est votre but dans la vie?

Distance – Karsh Kale

Oups, vraiment ? peut être en fait… Je ne savais pas  que j’avais ce truc dans mon jackphone, décidément ce tag est plein de surprises, déjà j’ai appris à faire une lecture aléatoire … c’est bizarre comme zique mais pas désagréable


Que pensent vos amis de vous?

Antisocial – Trust

(Ah bon ? sans blague !)


Que pensent vos parents de vous?

Et puis merde je vote à droite – les fatals picards

Là j’en doute, mes parents me connaissent, ils en tomberaient de leur chaise…


A quoi pensez-vous souvent?

Did you get my message ? – Jason Mraz

Mmmm possible entre Facebook, MSN, les commentaires, les courriels on ne sait plus où donner de la tête.


Qu’est ce que 1+1?

When I’m gone – Simple plan

Etrange cette réponse, non ?


Que pensez-vous de votre meilleur(e) ami(e)?

Bridge over trouble water – Simon & Garfunkel

Bien, voilà qui est beau et vrai même…


Quelle est l’histoire de votre vie?

Song for a friend – Jason Mraz

J’approuve…


Que pensez-vous quand vous voyez la personne que vous aimez?

I can wait forever – Simple plan

Tiens ça c’est tout moi, de la constance, de la constance et encore de la constance…


Que jouera-t-on à vos funérailles?

Le chanteur – Daniel Balavoine

Excellent et tellement de circonstance !!! En plus c’est une chanson générationnelle non ?


Quel est votre hobby?

ça mousse – superbus

Euh cet engin abuse de ses privilèges, un peu de calme Jack !


Quelle est votre plus grande peur?

Lonely day – System of a down

Pas mal, j’aime bien un peu de solitude de temps en temps bien sûr (il en faut pour lire) mais pas trop pas trop…


Quel est votre plus grand secret?

Din din wo – habib koite et bamada

Je pourrais vous expliquer mais c’est un secret pas vrai…

 

Que pensez-vous de vos amis?

Symphonie n°3 – Beethoven

Mais pourquoi la trois, qui est héroïque exactement dans cette histoire ?


Quelle est la chanson de votre vie?

Amanda – Aisha Duo

Une chanson dont j’ai hérité avec mon jack et jazzy en plus – je n’aime PAS ce rythme, c’est le rock mon truc, le blues éventuellement mais PAS le jazz… note to myself : penser à virer c’truc là !


Qu’est ce qui vous décrit?

El condor pasa (if I could)– Simon & Garfunkel

Euh aveu d’impuissance ou amour de l’exotisme ?


Quel titre allez-vous donner à ce billet?

Let the sunshine in’

 

En voilà une belle chute…

 

Qui taguerais-je ? Qui a un Ipod ? Que les cinq premières personnes disposant d’un MP3 quelquonque se considèrent désormains comme taguées !!!

 

_________

PS : Je jure solennellement que toutes ces chansons ont été sélectionnées par lecture aléatoire sur mon Jackphone… Le nombre de ses lectures et l’ordre des réponses par contre… vous savez ce que c’est… que serait la vie sans un brin de tricherie ?

 

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L’ordre et la pal !

D’aucuns pensent que j’ai un problème de PAL, moi par exemple je le pense. Je commençais même à redouter sérieusement l’attaque finale qui submergerait le lit quand le weekend dernier, une nouvelle bibliothèque a fait son apparition dans la chambre. J’ai pu ranger TOUTE ma pal, oui toute (256 au dernier recensement). Un après-midi réjouissant voire passionnant quoique un rien poussiéreux et qui en valait la peine.

Voyez plutôt, avant, après...

Et voici ma toute nouvelle pal, où je peux retrouver chaque livre facilement sans provoquer le moindre petit d’éboulement. Le rêve devenu réalité, la vie c’est beau, c’est grand… comme une nouvelle bibliothèque.

J’aime ma pal !

Publié dans riens | 80 commentaires

One challenge to rule them all

 

Comme je l’ai souvent dit, je suis sujette aux addictions principalement littéraires, je m’en découvre tous les ans de nouvelles certes, mais d’autres perdurent à travers les années, solidement ancrée et, à mon avis, définitivement inguérissable. Prenons Tolkien (uniquement pour l’exemple bien sûr) qui hante mes billets puisque je ne jure que par lui, pourrais-je un jour guérir de mon addiction pour lui ? J’en doute. Et mieux, quand se présente une occasion de replonger dans mes obsessions, je m’y précipite d’un clavier allègre voire j’aggrave mon cas, mais n’anticipons pas.

Cette fois tout commença avec The Bursar et Resmiranda. Après le challenge Re-reading Harry Potter (que j’ai terminé votre honneur même si je n’ai pas encore rédigé tous mes billets) qui nous a valu avec The Bursar de longues vaticinations commentairesques sur les parts d’ombres respectives de Snape et Harry, ces deux charmantes blogueuses ont dû penser qu’il fallait quelquechose d’un peu relevé. Elles se sont donc penché sur le cas de mon bien aimé JRR Tolkien, l’homme qui, l’homme que, celui enfin qui, frustré que l’Angleterre n’ait ,de son point de vue, pas de mythologie propre, lui a donné celle que l’on sait. Ce challenge propose plusieurs niveaux bien sûr, histoire de faciliter l’accès au Professeur pour ceux qui seraient encore novices en la matière

le Hobbit où la lecture d’un seul ouvrage de Tolkien.

l’Anneau où la lecture de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des Anneaux.

l’Elfique où la lecture du Silmarillion, des Contes et légendes inachevés, de Bilbo le hobbit et du Seigneur des Anneaux et d’un ouvrage sur Tolkien, son oeuvre ou inspiré par lui, parodies, adaptations en bandes dessinées…

Ici je pourrais introduire un petit passage intitulé du danger de facebook car le dit danger est parfois, comme le diable, dans le détail et l’innocente conversation (enfin innocente au départ) qui conduit trois blogueuses inspirées (Isil, The bursar et moi-même donc) à créer un niveau supplémentaire pour ceux et celles qui auraient déjà quasiment tout lu et aimeraient épicer leurs relectures du piment de la nouveauté.

Ainsi vint le Challenge Valar où la lecture du Silmarillion, des Contes et légendes inachevés, de Bilbo le hobbit, du Seigneur des Anneaux, des Enfants de Hurin, de la légende de Sigurd et Gudrun, les cinq premiers tomes de l’histoire de la Terre du milieu, ainsi que dans la lecture d’un ouvrage sur Tolkien ou sur son oeuvre et d’une de ses sources d’inspirations telles que Beowulf, les Edda, la saga Völsunga, le Kalevala, ou Crist de Cynewulf.

Qui peut bien se lancer dans ce truc de ouf, me direz vous ? et bien euh Isil ou The bursar ou moi ou plein d’autres (vous trouverez les noms et d’ailleurs le règlement complet et les promesses de récompenses ici) pour ma part cela devrait donner dans l’ordre :

Beowulf, poème épique anonyme du Moyen-âge

L’Edda en prose, Snorri Sturluson, manuel de poésie scaldique du XIIIe

Tolkien et le Moyen âge, ouvrage collectif

Tolkien et ses légendes, Isabelle Pantin

Le Silmarillion

Le livre des Contes Perdus, (histoire de la terre du milieu t1 et2)

Les Contes et légendes inachevés Premier âge

Les Lais du Beleriand (histoire de la terre du milieu t3)

Les enfants de Hurin

La Formation de la Terre du Milieu (histoire de la terre du milieu t4)

La route perdue et autres textes (histoire de la terre du milieu t5)

Les Contes et Légendes Inachevés Second âge

Bilbo le hobbit

The Lord of the Rings

Les Contes et Légendes Inachevés Troisième âge

La légende de Sigurd et Gudrun, réécriture par Tolkien de la saga Völsunga.

 

Après je peux toujours en ajouter, une chose en entraînant une autre, d’autant que ma lecture de Beowulf (oui je suis en retard comme d’habitude le challenge est déjà commencé) a été beaucoup plus passionnante encore qu’espérée… Peut être la correspondance de Tolkien dont j’ai déjà lu des extraits fort intéressants, l’Edda poétique, une autre oeuvre de Régis Boyer voire une saga voire…

PS j’ai oublié l’avertissement de rigueur

PPS ceux qui prétendent que je profite de ce challenge pour compléter ma bibliothèque Tolkienesque sont de mauvaises langues, d’accord j’ai acheté deux ou trois choses dont le LOTR en anglais dont je rêvais depuis longtemps mais je l’aurais fait de toutes façons, et toc !

 

 

Publié dans Middle Earth challenge | 20 commentaires

Le souvenir

Son image, comme un songe,
Partout s’attache à mon sort;
Dans l’eau pure où je me plonge
Elle me poursuit encor  
Je me livre en vain, tremblante,
à sa mobile fraîcheur,  
L’image toujours brûlante  
Se sauve au fond de mon coeur.
 
Pour respirer de ses charmes  
Si je regarde les cieux,  
Entre le ciel et mes larmes,  
Elle voltige à mes yeux,  
Plus tendre que le perfide,  
Dont le volage désir  
Fuit comme le flot limpide  
Que ma main n’a pu saisir.


Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) – Poésies

 

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Qi Shi Huangdi 秦始皇帝 et son armée…

Après Pékin (capitale du nord), direction Xi’an 西安 (paix de l’ouest) par le train de nuit, (douze heures quand même, la Chine est vaste) et arrivée au matin dans la province du Shaanxi et l’antique Tchang’ngan (paix perpetuelle) capitale des dynasties des Han et surtout des Tang, dynastie faste de l’histoire chinoise et époque de mon bien aimé juge Ti Jen Tsie… Mais je m’égare, car c’est d’un autre célébrissime chinois dont je veux vous parlez aujourd’hui, Xi’an, en effet, est située tout près du Mausolée du très fameux premier empereur: Qin Shi Huangdi (littéralement premier auguste empereur des Qin) celèbre pour sa volonté centralisatrice et son génie militaire. Il unifia l’empire chinois, sa monnaie, son écriture, sa langue, ses poids et mesures, fit construire en bonne partie la grande muraille, voulu faire table rase du passé, brûla les livres et extermina tous ceux qu’il suspectait de près ou de loin d’en vouloir à sa vie ou son pouvoir, ce qui parait-il faisait du monde. Son mausolée découvert par hasard en 1974 est à la mesure de son ego, 56 km2 tout de même et très peuplé. On a jusqu’à présent découvert plus de huit mille soldats de terre cuite (et bien d’autres choses) mais seule une très petite partie du site a déjà été fouillé.


Cliquez pour agrandir…

 

et croyez moi, c’est vraiment impressionant ! La terracotta army ou armée de terre cuite est classés par l’unesco au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1987.


Cliquez pour agrandir

Un sacré bonhomme ce premier empereur et inspirant avec ça, vous pouvez rencontrer certains de ses avatars dans les films Hero de Zhang Yimou (2002) et La momie : la tombe de l’empereur dragon de Rob Cohen (2008), d’autres existent sans doute…

      

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L’amour secret

 

A la mort de son père, célèbre violoncelliste, Lucrezia découvre une boite pleine de lettres d’amour signées d’une certaine Costanza. Elle décide de prendre contact avec cette femme pour lui restituer ses lettres et peut être, peut être, en savoir un peu plus sur ce père qu’elle connait moins qu’elle ne le pensait. A l’aube de ses 74 ans, Costanza va donc, le temps d’un weekend, se souvenir et raconter une des grandes passions de sa vie…

J’avais beaucoup aimé L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti, c’est donc avec plaisir que j’ai entamé ce roman écrit en fait plusieurs année avant l’autre. L’idée de départ est intéressante, on sent déjà bien les qualités de l’auteure pour installer un décor et faire vivre une atmosphère mais les personnages manquent cruellement à mon sens de profondeur et de complexité. Paola Calvetti peine à varier son style de l’épistolaire au dialogue, ce qui embrouille le lecteur plus qu’autre chose. Costanza et Lucezia s’expriment le plus souvent d’une façon bien peu naturelle (est-ce dû à la traduction ? je n’en suis pas sûre) et de fait restent figées, désincarnées et, somme toute, peu susceptibles de générer une quelconque émotion. Une lecture pas désagréable au demeurant mais à laquelle il manque le charme, l’originalité et la fraicheur de L’amour est la lettre A. Anecdotique voire dispensable.

 

L’amour secret – Paola Calvetti – 1999 – Traduit de l’Italien par Françoise Brun – Presse de la cité (2010)


PS : Encore une Constance adultère, est-ce un hasard ? quoiqu’il en soit mais nous sommes bien loin ici de  Lady Chatterley et de la plume enchanteresse de Lawrence

Publié dans roman italien | 18 commentaires

Novum diploma

Certains se sont longtemps levés de bonne heure, moi j’ai longtemps cru être une extraterrestre. Depuis toujours, je suis une enthousiaste éclectique, j’aime les livres, les films, les musées, les personnages littéraires, le théatre que sais-je encore et en ces matières mes goûts vont du plus kitsh au plus sérieux sans vraiment d’ordre de préséance, au gré de mes humeurs. Je pratiquais le bovarysme avant même de le savoir. Aujourd’hui comme hier je marche au plaisir et au plaisir seul, qu’importe si celui-ci est représenté par Choderlos de Laclos ou Léo Malet, par Georges Lucas ou Shohei Imamura.

Enfant, tout allait bien, à part le fait que je lisais trop et ne passais pas assez de temps dehors, on me laissait tranquille, merci mes parents. Mais adolescente et surtout étudiante, les choses ont commencé à se gâter, je lisais trop pour certains mais mes lectures n’étaient pas assez choisies pour les autres, quelqu’un capable d’apprécier des chefs d’oeuvres ne pouvait décemment pas se revendiquer d’Agatha Christie ou pire de science-fiction, horreur malheur. Pour le cinéma, j’ai entendu de tout, depuis les remarques sur mon goût pour les “vieux trucs en noir et blanc” jusqu’à l’accusation de “supporter l’impérialisme américain” dont Star Wars était le fer de lance. Véridique je n’invente rien. Le reproche le plus rigolo qu’on m’ait fait étant d’accorder trop d’importance aux images. Trop d’importance aux images, Grand Tolkien, sans les images à quoi bon aller au cinéma, je vous le demande ? Alors je suis resté persuadée d’être un être étrange égaré dans un monde fait pour d’autres*.

Et puis vinrent les blogs. Vous dirais-je mon sentiment le jour où par hasard je suis tombé sur un sondage bloguien intitulé Ranger ou Morelli ? Inutile, je cru défaillir. Aujourd’hui j’aime toujours les comics, films ou séries télés pleins de super héros en costume, les romans anglais, le space opéra, la littérature médiévale, Stephen Jay Gould, Philip Roth et Janet Evanovitch. Je suis toujours capable d’éclater de rire en lisant dans le métro, de tomber d’un canapé parce que le grand Will chasse la sorcière à coup d’expelliarmus sous les yeux d’un docteur sans nom, de regarder nonstop les trois épisodes du Seigneurs des anneaux en version longue ou de lire trente fois Pride and Prejudice dans l’année. Je peux toujours sautiller sur place à l’idée d’un cinquième Mercy Thompson, gambader vers un cinéma qui passe une daube romantique quelquonque ou couiner de bonheur à l’idée de lire Beowulf et l’Edda – ah non dans ce cas là il faut parler d’asphyxie mentale pardon dame Isil! Seulement maintenant je sais que je ne suis pas seule dans l’univers. C’est donc avec ravissement et exubérance que j’adopte aujourd’hui d’un clic allègre, la superbe charte concoctée de concert par mon estimée cyberjumelle et la non moins glamourous Bookomaton : longue vie à l’enthousiasme !

Les trois logos so hype pour le même article, la classe !

  TraceDeShakespeare  trace de tolkien

TraceDeDavid2

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* à une ou deux exceptions près, que personne ne s’énerve…

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