Je pensais changer de poète tous les trois dimanches dans ce cadre de la poétique et néanmoins dominicale initiative de Celsmoon. Mais je ne suis pas prête à quitter Marceline tout de suite alors, comme finalement je suis le maître du blog (rire sardonique en option), c’est reparti pour trois tours…
Triste à ma cellule,
Quand la nuit s’abat, Je n’ai de pendule Que mon coeur qui bat ; Si l’ombre changeante Noircit mon séjour, Quelque atome chante, Qui m’apprend le jour.
Dans ma cheminée, Un grillon fervent Faisant sa tournée Jette un cri vivant : C’est à moi qu’il livre Son fin carillon, Tout charmé de vivre Et d’être grillon.
La bonté du maître Se glisse en tout lieu ; Son plus petit être Fait songer à Dieu. Sait-il qu’on l’envie, Seul et ténébreux ? Il aime la vie, Il est bien heureux !
La guerre enfiévrée Passait l’autrefois, Lionne effarée, Broyant corps et voix ; Mon voisin l’atome Fut mon seul gardien, Joyeux comme un gnome A qui tout n’est rien.
Dieu nous fit, me semble, Quelque parité : Au même âtre ensemble Nous avons chanté. Il me frappe l’heure, Je chauffe ses jours ; Mais, femme, je pleure ; Lui, chante toujours.
Si jamais la fée Au soulier d’azur, D’orage étouffée, Entre dans mon mur, Plus humble et moins grande Que sa Cendrillon, Oh ! Qu’elle me rende Heureuse, ou grillon !
Lizzie et Darcy dans la bibliothèque avec un bougeoir…
Fréquenter les blogs présente différents avantages, l’augmentation des réserves de livres à lire par exemple (ces fameuses et himmalayesques pals) ou la découvertes de séries télévisées aussi anglaises qu’improbables, mais bien entendu il y a avant tout l’augmentation de notre culture livresque car on y apprend des choses dont on n’aurait jamais soupçonné l’existence. C’est en lisant Cuné que j’ai décidé de renouer avec Jane Austen ce qui a déclenché chez moi une violente passion littéraire pour ses oeuvres mais aussi pour tout ce qui tourne autour et dont les anglais (mais pas seulement) ne sont pas chiches, biographies, essais critiques, films, miniséries et plus encore. Car il existe toute une littérature autour des romans d’Austen, les “variations”. J’en avais déjà fait l’expérience (agréable très agréable) avec Mr darcy’s Diary de Amanda Grange (d’ailleurs j’ai le Captain Wentworth’s Diary en stock quelquepart) mais je m’étais promis d’être sage et de ne pas trop tomber dans le genre… Enfin c’est ce qui était prévu avant que je ne tombe victime du pouvoir de persuasion (justement) de Pimpi qui m’a plus que conseillé Impulse & Initiative, elle m’a honteusement tentée, tellement que, incapable de résister, je l’ai commandé séance tenante et l’ai lu dans la foulée… deux fois! Alors nouveau genre, ce livre ne montre pas seulement un nouveau point de vue sur l’immortel Orgueil et Préjugés, c’est un What if…Une sorte d’Uchronie en somme. Et si... Après sa désatreuse demande en mariage de Huntsford, Mr Darcy au lieu de se retirer à Londres puis à Pemberley avait décidé de venir retenter sa chance à Longbourn. Et si… Décidé à courtiser la femme de son coeur dans les règles, il se rendait compte que, tout féru de bienséance qu’il soit, il était incapable de contrôler complètement son attirance pour Elizabeth. Et si… Cette dernière, quoique parfaitement décidée à ne l’encourager en aucune manière, avait bien du mal à résister à l’effet produit par les, disons, libertés que son constant admirateur lui prodigue… Disons le tout de suite, ce roman n’a réellement d’intérêt que pour ceux qui connaissent le livre d’origine, d’ailleurs si les premières rencontres sont souvent évoquées, c’est toujours par allusions essentiellement compréhensibles par les initiés j’imagine. L’auteur est sans conteste une grande admiratrice d’Austen, connait intimement le roman et… elle s’amuse bien. Je pourrais dire qu’elle projette si je n’avais pas peur qu’on m’accuse de parler pour moi. Des passages entiers de l’original, simplements placés à des endroits différents, scène de repas, rencontre, fragments de conversations se mèlent plutôt harmonieusement aux nouveautés (Nous connaissons enfin la teneur des conversations de Lizzie et Darcy pendant leurs longues promenades à deux) pour un résultat que j’ai trouvé des plus stimulants. Alors certes ce n’est pas la plume d’Austen, en particuliers pour certaines scènes que la dite Jane n’aurait certainement jamais pu écrire, mais c’est léger, drôle, sensuel, la psychologie des personnages est respectée même si certains de leurs comportements prêtent éventuellement voire certainement à controverses. Les puristes pourraient certainement y voir à redire, mais j’ai adoré vivre de l’intérieur cette variation dans le déroulement des évènements, suivre deux de mes personnages dans des situations inédites, voir toutes les scènes qu’on imagine sans jamais les lire… que du plaisir ! Pour amateurs.
Ceci est une lecture commune avec Pimpi qui a positivement jubilé devant mes courriels hystériques au fur et à mesure de l’avancée de ma lecture.
PS : Maintenant je suis bonne pour relire Orgueil et Préjugés moi… mais en anglais quand même ! PPS : Je sais c’est grave mais je crois que je viens de retomber dans mon obsession Janeïte après TOUS mes efforts pour m’en libérer un rien… PPPS : J’y pense, celles et ceux qui ont aimé Lost in austen pourraient probablement apprécier… Disons que c’est une variation plaisante pour lecteurs du XXIe siècle 🙂 6/6 – mini challenge lire en vo réussi, passons au maxi… qui l’eut cru ?
Il se passe de drôles de choses au royaume des bals (boîte aux lettre), des pals (pile à lire) et des blogs (no coment). Pas plus tard qu’il y a quelques jours, je rentrai innocemment chez moi quand j’ai trouvé une quasi énorme et inattendue enveloppe québécoise dans ma boîte aux lettres. Qu’est-ce ? me dis-je, étant au régime sans swap pour cause d’abus caractérisé à l’automne dernier. Qu’est-ce sinon une (grosse) surprise en provenance directe de Pimpi (encore 1000 fois merci) la (machiavélique) tentatrice (qui m’allèche à coup de variations autour d’Orgueil et Préjugés au risque de me faire retomber dans mon addiction, mais ceci est une autre histoire dont nous reparlerons). Aussitôt reçue, aussitôt déballée…
Pas exactement ce que j’appelerais une petite enveloppe, n’est-il pas ? Trois livres, Darcy’s passions (hommage à notre obsession commune), Full house (l’autre série de Janet) et Filles de Lune (un fantastique québécois qui me tentait fort après les beaux billets parus à son sujet ici et là), Une tablette de chocolat blanc hélas défunte et cinq barres de boeuf séché (qui ont déclenchés des hurlements dans toute la maison). Cerise on the sunday un joli marque-page était caché dans chaque livre.
Une folie, une fête et en plus, en plus, j’ai pu prouver à Alaure, qui assistait au déballage en observatrice indépendante, que ma pal augmentait vraiment par génération spontanée, ce qu’elle avait toujours trouvé douteux (comme si j’allais mentir sur un sujet aussi grave !).
Encore une blogueuse trop gâtée vous dites-vous. Et vous ne croyez pas si bien dire car quelques jours plus tôt j’avais reçu une autre enveloppe, de Celsmoon cette fois, qui m’envoyait mon slat de noël (gagné à la sueur de mon clavier et par la grâce d’un tirage au sort lapin crétin) confectionné de ses propres mains (qu’elle a habiles et inspirées, j’en suis plus qu’admirative): Tadam… admirez mon super slat de l’espace (pardon de noël) :
Un slatissime pour le moins ! (Le mannequin est fille cadette qui ne rate jamais une occasion de parader devant l’objectif… )
Celsmoon fait vraiment des slats merveilleux, merci encore et encore pour cette merveille !
Et pour finir, (histoire de vous rendre définitivement vert(e)s de jalousie) avec un certain délai mais une joie toujours vive, je vous montre le super paquet que j’ai reçu de très aimée et très gentille Isil juste avant noël…
Avez-vous vu mon magnifique Tardis ? Et je ne parle pas des badges, wawawhoo ! les friandises sont regrettées (forcément), et le livre me fait de l’oeil d’ici (il parait que c’est une série extra qu’il me fautabsolumentconnaitre, j’en frétille d’avance). Les objets twilight étaient pour mes ados (grandes fans) et le dalek à roulette pour l’héritier (grand fan) qui n’a pas caché sa joie, d’ailleurs immortalisée de façon youtubienne (j’aime la conclusion de mon fils plus dalekounet que jamais !).
J’adore les blogs et les blogueuses (et les blogueurs),
ouvrir ma bal depuis que je vous connais est une fête,
et merci encore les filles, vous êtes… en un mot…
Fantastic !
Après les évènements qui ont marqué à la fois la fin de sa troisième année à Poudlard et en quelques sortes la fin de ses années d’innocence, Harry a la chance d’assister avec les Weasley à la finale de la coupe du monde de quidditch. Un évènement pour le moins mémorable mais qui est entaché par une manifestation anti-moldu plutôt malfaisante de la part de manges-morts visiblement nostalgiques de l’ancien régime de terreur. Ces sombres auspices semblent un peu trop confirmer l’étrange prédiction faite à Harry à la fin de l’année précédente et vont se trouver plus que confirmés, à son retour à l’école, lorsqu’il sera enrôlé malgré lui dans le tournoi des trois sorciers, une compétition de magie entre écoles qui s’annonce on ne peut plus mal pour lui, trop jeune et inexpérimenté pour les épreuves, malmené par la presse, incompris même par son meilleur ami et plus isolé que jamais…
Certains trouvent cet opus trop long, pas moi, en fait il m’a toujours semblé être le point central de la série, le moment où tout bascule réellement, où ce que les personnages principaux sentaient venir et redoutaient depuis longtemps se produit finalement dans une apothéose assez explosive je dois dire qui initie la complexité des épisodes à venir. Évidemment je l’ai lu il y a longtemps, mais le moment ou Harry et Cédric touchent ensemble le trophée me coupe encore le souffle, comme le duel un peu plus tard qui recèle, on le sait maintenant, toute une matière complexe qui va s’épanouir notamment dans le tome sept avec la magie étrange des baguettes et de leurs coeurs jumeaux.
J’aime particulièrement bien sûr les cours de défense contre les forces du mal de cette quatrième année avec Maugrey-fol-oeil et sa manière si spectaculaire de l’enseigner qui révèle tout son sel en fin de tome et qui aura une influence évidente sur la façon sont Harry animera les rencontres de l’AD dans le cinquième opus. Les rangs autour de Dumbledore et Harry se resserre dans ce tome, on commence à voir les prémices de l’ordre du phénix recréé mais aussi la portée des amitiés que Harry a su nouer, je pense à mimi geignarde et plus encore à Dobby bien sûr. Un excellent tome à mon sens qui n’a qu’un défaut à mes yeux, comme j’aime de plus en plus les épisodes à mesure que la série avance, je n’ai définitivement pas pu m’arrêter après le prisonnier d’azkaban et je suis allé jusqu’à la fin du septième tome, ce qui m’a valu une semaine d’absence au monde – il ne faudrait pas que cela se reproduise trop souvent quand même. Magique !
Harry Potter and the Goblet of Fire – J. K. Rowling – 2000 – Bloomsbury
Veux-tu recommencer la vie ? Femme, dont le front va pâlir, Veux-tu l’enfance, encor suivie D’anges enfants pour l’embellir ? Veux-tu les baisers de ta mère Echauffant tes jours au berceau ? – “Quoi ? mon doux Eden éphémère ? Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau !”
Sous la paternelle puissance Veux-tu reprendre un calme essor ? Et dans des parfums d’innocence Laisser épanouir ton sort ? Veux-tu remonter le bel âge, L’aile au vent comme un jeune oiseau ? – “Pourvu qu’il dure davantage, Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau !”
Veux-tu rapprendre l’ignorance Dans un livre à peine entr’ouvert : Veux-tu ta plus vierge espérance, Oublieuse aussi de l’hiver : Tes frais chemins et tes colombes, Les veux-tu jeunes comme toi ? – “Si mes chemins n’ont plus de tombes, Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi !”
Reprends-donc de ta destinée, L’encens, la musique, les fleurs ? Et reviens, d’année en année, Au temps qui change tout en pleurs ; Va retrouver l’amour, le même ! Lampe orageuse, allume-toi ! “- Retourner au monde où l’on aime… O mon Sauveur ! éteignez-moi !”
Tout est pour le mieux dans la famille idéale, papa beau et célèbre reporter sportif, maman douce, présente et compréhensive, un grand demi-frère à admirer, une petite soeur à chouchouter, une grande maison, de l’argent, tout, Frankie a tout. Certes, du haut de ses 14 ans elle perçoit des tensions mais ne veut pas les voir, certaine qu’elles ne sont que passagères. Peu à peu cependant, l’adolescente va voir la vie familiale changer et éprouver un profond ressentiment contre sa mère qu’elle rend responsable de la situation car elle doit bien savoir pourtant que certaines choses sont innacceptables pour son père, alors pourquoi les fait-elle quand même, pourquoi? Ce roman m’a mis profondément mal à l’aise, l’histoire est racontée par Frankie elle-même qui voit beaucoup de choses mais les comprend à sa façon ou refuse simplement d’y penser. Seulement le lecteur lui interprète les signes beaucoup plus rapidement qu’elle ce qui crée une empathie très destabilisante avec la mère de l’adolescente. En tous cas c’est ce que moi j’ai ressenti. L’écriture puissante de Joyce Carrol Oates vous englue dans une atmosphère poisseuse d’angoisse, terrifiante, ou les personnages courrent au drame, le savent, mais sont impuissants à changer quoi que ce soit. On sent la critique sous la plume acide de l’auteur, critique d’un manque de transparence, d’un manque de communication et d’honnêteté entre proches, d’une passivité devant l’innacceptable au nom de l’apparence, de la lacheté, d’une soi-disant protection des enfants. C’est bien fait, puissant, efficace, pour autant je ne peux pas dire que j’aie réellement pris du plaisir à cette lecture, un peu trop noire probablement pour moi. Je pense cependant que des adolescents le percevraient différemment, leur identification allant plutôt à Frankie qu’à sa mère. Glaçant! Zarbie les yeux verts – Joyce Carrol Oates – 2003 – Gallimard Scripto – à partir de 13 ans
Lu dans le cadre du club lire et délire, le thème du jour “un auteur à l’honneur : Joyce Carol Oates”
Scrooge est un vieillard richissime, solitaire, égoïste, méchant et, par dessus tout, avare. La nuit précédent noël, il reçoit la visite du fantôme de son défunt associé, Marley, qui semble tout sauf heureux dans l’au-delà et lui annonce la visite de trois fantômes, ceux des noëls passé, présent et à venir… Terrorisé Scrooge se prépare à vivre de bien curieuses épreuves qui vont changer son regard sur noël et par là même sur la vie. A Christmas Carol, traduit en français tantôt sous le titre de Chant de noël tantôt sous celui de Cantique de noël est un conte plein de magie, de merveilleux et de bons sentiments… dans le bon sens du terme. Scrooge lui-même est un personnage que l’on retrouve très souvent cité au détour d’un roman anglosaxon, c’est un peu l’équivalent d’Harpagon en terme de caractère et il a servi de modèle au célébrissime Picsou de Walt Disney du temps où celui-ci était encore un personnage négatif. La tendance plus ou moins récente à faire de Picsou le héros qui a réussi et de Donald le looser a tendance à me rester en travers de la gorge mais je m’égare. Bref autant vous dire que j’étais ravie de rencontrer enfin la source de toutes ces références et ces clins d’oeil. Un chant de noël est un très beau conte, original dans sa forme, magnifiquement écrit et, en fait, beaucoup plus facile à lire que je ne l’aurais pensé. décidément il faut que je me débarasse de mes préjugés poussiéreux envers Charlie.
Si je l’ai lu ces derniers temps c’est bien entendu à cause du film de Robert Zemeckis qui a fait un tabac pendant les fêtes. Je l’ai peut être déjà raconté (peut être !!) mais je ne peux résister à l’idée de voir les adaptations des romans que je lis et inversement de lire les romans à l’origine des films que je vois, une manie, une habitude, une passion, un hobby, une pulsion… choisissez le terme qui convient le mieux. En ce qui concerne le dit-film donc, le moins que je puisse dire c’est qu’en plus de ses qualités esthétiques, il est extrèmement fidèle au roman. Les personnages, le découpage, les situations, tout est parfaitement réussi et respecte l’esprit et la lettre du roman. Si j’avais un bémol paradoxal ce serait qu’il est justement si fidèle qu’il n’apporte pas grand chose de plus mais je reconnais qu’on frôle le pinaillage. La 3D, en plus de m’avoir fait pleurer comme une malheureuse, permet de magnifiques images bien qu’elle ne soit peut être pas réellement intégrée à la réalisation. En résumé, un beau film qui met à la portée de tous un indémodable classique dickensien.
Un cantique de noël (A christmas Carol) – Charles Dickens – 1843 Le drôle de noël de Scrooge (Disney’s a Christmas Carol) – Roger Zemeckis – 2009
Quand j’ai décidé de m’inscrire au challenge (re)reading Harry Potter, j’avais bien entendu envisagéde chroniquer également les films, mais je me suis désorganisée aussi vite que le challenge a commencé. Enfin j’ai (plus que) rattrapé mon retard et comme mon billet sur lePrisonnier d’Azkabanest publié depuis une semaine, je vais commencer par cette adaptation-là (après tout pourquoi pas?), ce qui me permettra de glisser un mot des films précédents en même temps, hop ! Quandil s’agit d’adapter un phénomène littéraire comme Harry Potter, il est impossible de plaire à tout le monde, la gageüre étant de faire des films qui plaisent aussi bien à un public totalement néophyte qu’aux aficionados en passant par toutes les cases intermédiaires. De ce point de vue, je diraisque la saga Harry Potter, sans atteindre et de loin à l’excellence de l’adaptation du Seigneur desanneaux de Peter Jackson, a joliment relevé le défi. Ce qui n’était pas forcémentgagné de mon point de vue de fan obsessionnelle des romans… Du côté des points forts, outre la musique excellente de john Williams avec ce thème incroyable qui accompagne les premières images, et les trouvailles visuelles souvent fort belles, il y a bien sûr le casting. Sans même parler des troisacteurs principaux – que je trouve bons quant à moi, il semble que la saga Harry Potter soit devenu le rendez-vous des meilleurs et des plus célèbres acteurs anglais du moment. Et ils semblent s’y amuser comme des petits fous, que ce soit les acteurs récurrents, Alan Rickman, Maggie Smith, Emma Thompson, excellente Sybil Trelawney, ou les guest star comme Kenneth Branagh absolument hilarant en professeur Lockhart. Et que dire de Gary Oldman, Ralph Fiennes ou même dans de plus petits rôles John Cleese ou Warwick Davies. Du côté des points faibles, je mettrai les scénarios, les deux premiers épisodes de Chris Columbus ont sauvé les meubles de ce point de vue, étant plus que raisonnablement fidèle aux romans. Il faut dire que ce sont les plus courts et les moins complexes des romans. Mais à partir de l’opus 3, de grands pans de l’histoire sont laissés de côté et à mon sens pas toujours avec clairvoyance. Car si je conçois que des choix soient nécessaires dans une adaptation, il n’en reste pas moins que dans une série certains éléments conditionnentl’avenir et que leur absence peut passablement gêner la compréhension des épisodes suivants… Bon vous me direz que les fans n’apprécient jamais les changements apportés à leurs histoires favorites, certes, mais pour parler du Prisonnier d’Azkaban donc, pourtant visuellement très réussi, je regrette que la carte du maraudeur et son origine n’aient pas été plus explicitées, comme la relation entre Sirius, Remus et James, ou les visions de Harry quand il est près des détraqueurs. De la même façon mais là c’est une constante dans tous les films, le personnage de Rogue est largement adouci, la prestance d’Alan Rickman et ce parti pris en faisant un personnage charismatique qu’il n’est définitivement pas dans les romans… mais qui s’en plaindra. Malgré ces réserves et même si ce n’est pas, de loin, mon film préféré de la série, le Prisonnier d’Azkaban reste un bon moment de cinéma, notamment grâce aux excellentes interprétations de Sirius Black et Remus Lupin, aux moments de purs plaisirs visuels comme le magicobus ou l’épouvantard et à l’athmosphère parfois celtisante que le réalisateur a su insuffler à un Poudlard fort différent de celui des deux premiers films. De la magie, encore de la magie, toujours de la magie!
The prisonner of Azkaban – Alfonso Cuaron – 2004 – Warnerbros
L’évasion d’Olrik d’un pénitencier américain interrompt les projets de vacances de Blake et Mortimer, le premier devant se rendre d’urgence aux Etats-unis. Mortimer, peu soucieux de réaliser seul ce qu’ils avaient projeté à deux, reçoit fort opportunément une lettre de Grèce mentionnant une mystérieuse découverte archéologique et sollicitant son aide : pain bénit pour notre distingué archéologue amateur. Bien entendu à peine arrivé sur le sol grec, notre barbu se retrouve entrainé dans de trépidantes aventures à base de Lincoln noire, d’énigmes historiques, de malfaiteurs mégalomanes, de mystérieux manuscrits et de crochets du gauche ravageurs… Jean Van Hamme revient aux commandes après L’étrange rendez-vous auquel cet opus semble directement succéder, bien qu’entre temps Yves Sente et André Juillard nous ait offert trois albums dont Le sarcophage du 6e continent qui m’avait beaucoup plu je dois dire. La malédiction des trente deniers fait bien evidemment référence au Mystère de la grande pyramide, album légendaire de Jacob lui-même. Bon je dis légendaire parce que c’est sans conteste un de mes préférés sinon mon préféré mais cela n’engage que moi après tout. On y retrouve l’ambiance essentiellement pragmatique et britanique du duo avec en arrière plan ce léger parfum de fantastique, de mysticisme peut être ici, qui donne à leurs aventures ce singulier piment. J’ai déjà dit que j’étais une jacobsienne convaincue, on ne se refait pas. Le dessin de Sterne et Spiegeleer respecte tout à fait l’esprit du maître, le scénario par contre rappelle un peu trop Hergé à mon sens, Belos Beloukian le malfaisant milliardaire au yacht me faisant un tantinet trop penser à Rastapoulos mais baste prenons cela comme un clin d’oeil et ne boudons pas notre plaisir de retrouver deux de nos personages bd favoris by Jove. (Grand Tolkien je parle de moi au pluriel maintenant). Ligne clair, ambiance années cinquantes, aventures musclées mais néanmoins érudites que demander de plus ?
La malédiction des trente deniers – Jean Van Hamme, René Sterne, Chanta de Spiegeleer d’après les personnages d’Edgar P. Jacob – 2009
PS : AH si un bémol de taille, c’est un tome 1… grrr va falloir attendre Tolkien sait combien de temps pour la suite !
PPS :Cliquez sur la mini planche pour la voir en grand !
Le soleil brûlait l’ombre, et la terre altérée Au crépuscule errant demandait un peu d’eau ; Chaque fleur de sa tête inclinait le fardeau Sur la montagne encor dorée.
Tandis que l’astre en feu descend et va s’asseoir Au fond de sa rouge lumière, Dans les arbres mouvants frissonne la prière, Et dans les nids : ” Bonsoir ! Bonsoir ! “
Pas une aile à l’azur ne demande à s’étendre, Pas un enfant ne rôde aux vergers obscurcis, Et dans tout ce grand calme et ces tons adoucis Le moucheron pourrait s’entendre.