Suzuran

Anzu est céramiste, divorcée et élève seule son fils d’une dizaine d’années. Réservée et discrète, elle s’exprime pleinement dans son art, la création de vase d’Ikebana, et en a fait son métier. Car si elle parait timide et peu sûre d’elle, Anzu cache en fait une grande force intérieur qui lui permet de mener sa vie comme elle l’entend malgré les pressions de la société japonaise, douces lorsqu’elles sont le fait de ses parents ou plus acérées venant de sa soeur Kyoko. Et de cette sérénité, Anzu va avoir grand besoin quand l’annonce des fiançailles de sa soeur vient semer le trouble dans une vie qu’elle a voulu quasi monacale…

De Aki Shimazaki, j’avais beaucoup aimé le Cycle du Poids des secrets, lu il y a un certain temps déjà et je m’étais promis d’y revenir. Son nouveau roman (d’accord il est sorti il y a un an mais personne ne me dit rien à moi) m’a semblé une bonne occasion. Au départ, cependant, je me suis sentie un rien chagrinée par l’écriture. La simplicité du style de l’auteur frôle ici l’ascèse – des phrases courtes, au présent, descriptives au possible. Tellement épurées qu’elles en deviennent élémentaires. Oui mais voilà, je l’ai quand même lu d’une traite ce roman – il est court certes, une centaine de page mais tout de même – et les personnages me trottent encore et encore dans la tête. j’admire la délicatesse avec laquelle l’autrice esquisse la complexité des sentiments et, je l’avoue, la profonde sérénité d’Anzu et sa capacité de résilience me rende un rien jalouse. Finalement je me dis que je pourrais bien lire un autre Shimazaki – voire tout un cycle, genre Au coeur du Yamato – pour voir si son style me gène tant que cela. Délicat !

Suzuran – Aki Shimazaki – 2019 – Léméac

PS : Aki Shimazaki bien que née et élevée au Japon est installée au Québec depuis près de 30 ans et écrit en français. Une bonne recrue pour le programme de Québec en novembre

PPS : Au cas où la couverture serait insuffisante, je précise que Suzuran en japonais c’est le muguet, fleur parfumée, délicate, discrète, extrêmement solide une fois enracinée et parfaitement toxique… Je dis ça je dis rien…

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6 réponses à Suzuran

  1. Je suis actuellement dans son cycle L’ombre du chardon, qui n’a pas non plus le charme du “Poids des secrets”. Mais je retrouve tout de même son style avec plaisir. Et comme tu le dis, si j’ai refermé le dernier lu en me disant qu’il ne me laisserait pas un grand souvenir, en fait il me trotte encore dans la tête !

  2. Karine dit :

    J’aime beaucoup l’autrice. Je vais sans doute poursuivre ma découverte.

  3. L’auteure commence un nouveau cycle avec ce nouveau roman ?

  4. Jérôme dit :

    J’adore son univers si délicat et ses personnages féminin tellement touchants.

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