Tous les diables sont ici

Hell is empty and all the devils are here*
Will** – the tempest

Tous les diables, vraiment ? À Paris ? Paris, où les Gamache sont en visite pour voir leurs enfants et petits enfants, assister à la naissance de leur nouvelle petite fille et, d’une façon générale, prendre du bon temps. Pourtant C’est ce que prétend le plus vieil ami de l’inspecteur chef (donnons lui ce grade, on se perd un peu dans ses promotions, et rétrogradations). Divagation d’un vieil homme ? Peu probable, d’autant que le vieil homme en question se fait renverser peu de temps après et de façon tout à fait intentionnelle selon les Gamache, témoins de la scène…

Malédiction quand tu nous tiens… Moi qui n’aime que les whodunnit, je ne tombe que sur des thrillers, c’est bien ma veine ! Bon avouons que celui-ci est bien ficelé, bien écrit et que les personnages, la famille Gamache au grand complet, sont toujours aussi attachants. Et malgré la précipitation des événements – inhérente au genre – il y a – quand même – une vraie enquête pour consoler mon petit cerveau tout mou (oui j’ai aussi un petit coeur tout mou mais cela n’a rien à voir). Comme souvent, depuis un certain temps, c’est à un complot de grande ampleur que nous avons affaire (enfin surtout les Gamache), l’autrice semble s’être découvert une passion pour les conspirations mais c’est bien vu, bien mené, presque crédible. Bien sûr le Paris qui est décrit ici est bien plus éloigné de moi – née native du XIVe arrondissement – que le Three Pines des Cantons de l’est ; Grand Tolkien je n’ai jamais rêvé entrer au Lutecia pour manger une glace***, quand au Georges V, je l’ai peut-être – peut-être – entrevu un jour ou j’essayais de m’échapper du VIIIe arrondissement  – pas le plus affriolant des quartiers si vous voulez mon avis. Pour autant, Louise Penny comme d’habitude soigne son cadre et fait passer toute son affection pour Paris, la ville lumière – sans doute en partie fantasmée mais n’est-ce pas le cas de toutes les villes de papier. Attachant !

Tous les diables sont ici – Louise Penny – traduit de l’anglais (canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné – Flammarion Québec – 2020

Mes chroniques des aventures de l’inspecteur-chef Gamache
Les Aventures de l’inspecteur-chef Gamache   
 La nature de la bête
Le Long retour
La Faille en toute chose
Un outrage mortel

* je boude, je préfère la traduction de Guizot, “l’enfer est vide, tous les démons sont ici” (1864)
** William Shakespeare of course
*** Pour la peine, je vais y penser… ou un cocktail tiens, j’ai vu des photos, le bar est une œuvre d’art en soi.

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17 réponses à Tous les diables sont ici

  1. eimelle dit :

    je continue d’avancer avec plaisir dans la série, dommage que tous ne se passent pas au village !

  2. Voilà une série que je veux découvrir depuis plusieurs années… Il va falloir que je m’y mette !

  3. Luocine dit :

    Bien raconté, suffisamment pour que je sache que je ne lirai pas ce roman.

  4. Il est dans ma liseuse depuis sa sortie, j’attends les prochaines vacances.

  5. Aifelle dit :

    Il va falloir que j’attende qu’il sorte en France.

    • yueyin dit :

      Ah oui je ne me rends pas compte du décallage, depuis quelques années je les lis en format numérique 🙂

      • Aifelle dit :

        Tu les trouves sur quel site ? J’ai une Kobo et ceux qui ne sont pas sortis en France ne sont pas sur le site de la Fnac.

        • yueyin dit :

          Alors, il semble que depuis que je me suis intéressée à la question, les choses aient changer et que nous soyons désormais victimes de géoblocking et donc que nous ne puissions plus acheter de livres québécois de France 🙁 (en général je me fournis sur place comme ma famille habite au Québec)

  6. Anne dit :

    Je viens de sortir le troisième Gamache de ma PAL ! J’adore.

  7. Henri Paratte dit :

    J’ai été très déçu par ce volume-ci, même si on y retrouve certains éléments qui font le bonheur de lire notre Louis Penny nationale. La première moitié du roman est inquiétante et mystérieuse, le reste devient irréaliste, laborieux, alternance absurde de mauvais Tintin et de soupe au poulet pour pères souffrant de ne pas être aimés, avec une résurrection invraisemblable pire que les opéras italiens. Je suis content d’avoir lu d’autres Louise Penny avant. Paris a parfois un effet très néfaste sur de bons auteurs canadiens et américains victimes d’un effet carte postale mal digéré.

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