Meurtre à Canton

Quatre ans après les événements dramatiques décrits dans le motif du saule, le président Ti et deux de ses fidèles lieutenants, Tsiao Tai et Tao Gan, sont à Canton pour tirer au clair un complot qui pourrait bien mettre le trône du Dragon lui-même en danger. Bien sûr il est désormais très au dessous de la position du président de la cour métropolitaine de justice de se livrer lui-même à quelque enquête que ce soit. Mais loin de la capitale et quasi incognito Ti, un peu vieilli et usé par les intrigues de cour, peut se plonger une dernière fois dans l’élucidation d’un mystère des plus complexes mettant en cause tant l’élite cantonaise que des communautés beaucoup plus méprisées comme les barbares étrangers venu de l’ouest ou les parias Tankas de la rivière aux perles…
Ce dernier opus des aventures du Juge Ti, encore une fois en voyage, utilise comme cadre un des rares points de contact au VIIe siècle entre l’empire du milieu et les civilisations de l’ouest, en l’espèce les commerçants venus du califat de Bagdad. Van Gulik en profite pour mettre en scène quelques belles scènes de choc culturel, la stupéfaction de Tsiao Tai devant les 26 caractère de l’alphabet arabe vaut le détour, tout en bouclant la boucle, si j’ose dire et de plusieurs façons, avec le premier opus qui mettait  en scène une autre communauté étrangère, les coréens. Même complot plus ou moins réel et ourdi de l’intérieur, même bateaux de fleur permettant aux matelots étrangers de trouver de la compagnie féminine et même amour malheureux de Tsiao Tai pour une jeune pensionnaire desdits bateau. Il nous donne aussi l’occasion de nous promener  encore une fois dans ces rues chinoises grouillantes de vie et de faire un peu connaissance avec des personnages hauts en couleurs et quelques-unes de leurs habitudes, la passion des grillons chanteurs et combattants par exemple qui perdure encore aujourd’hui en Chine et au Japon.
15 ans après ses débuts d’enquêteur, Ti Jen Tsie en termine  avec sa carrière d’enquêteur légendaire pour se consacrer définitivement à la politique, sa personalité et ses méthodes étant devenu trop prévisibles, mais non sans avoir fourni auparavant à ses fidèles lieutenant, comme cela avait été le cas pour Ma Jong dans l’opus précédent, un destin digne d’eux car “On a des devoirs envers ceux qui vous servent fidèlement, et leur chercher une bonne et digne épouse en fait partie”! Disons que Van Gulik a eu a coeur de tenir d’une certaine façon cette promesse et d’offrir à ses lecteurs un baroud d’honneur pour chacun des fidèles lieutenants. Une larme pour le final !

Meurtre à Canton – Rober Van Gulik – 196? – 10/18

L’avis de Thom avec qui je boucle ce challenge (incroyable mais vrai, j’ai terminé un challenge!) en espérant fermement le convaincre de chroniquer un dernier livre relatant deux aventures du Juge Ti  situées plus tôt dans la chronologie, le singe et le tigre ! Allez dis oui Thom…
L’avis de Xavier, Chroniqueur entré à la voltige dans ce challenge ce dont nous le remercions 10000 fois…

Dans les épisodes précédents
Les enquêtes du juge Ti
Trafic d’or sous les Tangs
Le paravent de laque
Meurtre sur un bateau de fleurs
Le monastère hanté
Squelette sous cloche
Le pavillon rouge
La perle de l’empereur
Le collier de la princesse
Assassins et poètes
Le mystère du labyrinthe
Le fantôme du temple
L’énigme du clou chinois
Le motif du saule

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