Octobre 1970, Gaétan, 15 ans, vient d’abandonner l’école qui ne lui semble pas faite pour lui ni pour tous ceux qui viennent du faubourgs à m’lasse*. Depuis une semaine, il travaille à l’usine, soutenant ainsi sa famille, que l’accident du travail de son père et le chômage qui a suivi a fragilisée. Mais dans la nuit du 15 au 16 octobre, le gouvernement vote la loi des mesures de guerre et à sa sortie du travail, au petit matin, Gaétan voit son meilleur ami arrêté de façon musclée sans paraitre comprendre pourquoi. Il ne le sait pas encore mais mais la période qui va suivre – entrée dans l’histoire sous le nom de Crise d’octobre – va bouleverser profondément sa vision du monde – auquel il n’avait guère réfléchi, de la politique – qui lui était étrangère et de lui-même.
Magali Favre prend le parti de nous faire vivre la fameuse Crise d’octobre par les yeux d’un adolescent qui ne s’est jamais interrogé sur le monde qui l’entoure. Elle évite ainsi un abord trop didactique et nous plonge d’une certaine façon dans l’ignorance et la confusion qui furent la part d’une bonne partie de la population pendant ces terribles journées. Un point de vue qui peut se révéler peu satisfaisant pour ceux qui aimeraient une approche plus distanciée mais plutôt efficace pour ceux qui en ignorent tout. Le roman se lit bien, l’écriture est simple, les personnage principaux, Gaétan et Louise, sympathiques, la famille de Gaétan singulièrement attachante et on a le plaisir de rencontrer le grand Gaston Miron et de l’entendre discourir sur la place de la langue française à l’époque. Recommandable !
21 jours en octobre – Magali Favre – les éditions du boréal – 2010

*le faubourg à m’lasse, surnommé ainsi cause des effluves désagréables des barils de mélasse qu’on déchargeait sur le port se trouvait au centre sud de Montréal le long du fleuve et à l’est de la rue Berri…
lu dans le cadre de la LC jeunesse de Québec en novembre
Pour cette sixième édition de 

Naïma est une jeune femme indépendante et plutôt bien dans sa peau, de son travail dans une galerie jusqu’à ses aventures amoureuses, elle se sent en phase avec sa vie de parisienne branchée. Seulement dans la France de 2015, tout semble soudain la renvoyer à des origines dont elle ne s’est jamais souciée et dont personne ne lui a jamais parlé. Non qu’elle ait posé des questions d’ailleurs… Alors peu à peu au travers d’un projet d’exposition, Naïma va remonter dans l’histoire de sa famille, dans l’histoire de l’Algérie, dans l’histoire des harkis – mais qu’est-ce qu’un harki d’abord et jusqu’où cette plongée dans le passé – et le présent – l’emmènera-t-elle ?
Un premier baiser, cela marque… du moins cela a marqué Bérénice, mais chaque fois qu’elle croise Aurélien, lui ne se souvient pas d’elle… Elle pourrait l’oublier sur l’étagère des rêves perdus mais d’un autre côté, la vie sentimentale de cette désormais trentenaire est si désespérément vide qu’elle peine à l’écarter définitivement de ses pensées. Jusqu’à ce qu’ils se recroisent dans des circonstances rien moins que romantiques et qu’elle apprenne à connaitre un homme bien différent de l’ombre fantasmée mais bien plus intéressant aussi.
Rome – septembre 2017
Entre 1920 et 1940, entre une hécatombe et un génocide, Henri et Mathilde Bourgeois auront dix enfants. Dix enfants honorables, catholiques et conservateurs voire royalistes, prêts à se battre pour Dieu, la Patrie et la Famille avec les majuscules qui correspondent. Mais vivre dans la chaleur d’une fratrie si nombreuse, partager son temps, son espaces, ses parents, sa vie pendant des années a toujours un prix. L’histoire des Bourgeois, militaires, avocats, hommes d’affaires, femmes au foyer, portant haut leur patronyme, s’inscrit dans la grande histoire du XXe siècle, avec ses joies, ses peines, ses guerres, ses désillusions et bien sûr ses deuils…
