“Quelqu’un lui a dit un jour que pour être un vrai pêcheur, il fallait avoir pêché une fois dans sa vie un saumon. C’est pour ça qu’il est parti. Pour ça et aussi parce que sa mère est morte depuis un mois.”
Alors il a pris ses cannes, ses mouches et il est parti vers la Ristigouche, comme un saumon remontant le cours de sa vie vers l’origine de tout…
Quand j’ai acheté ce roman, l’auteur (oui je lui faisais signer mon exemplaire, gloire au salon du livre) m’a dit en souriant (circonstance aggravante) “vous aimez ça les histoires de pêche ?” La bonne blague ! Une histoire de pêche ! Il est plein d’humour cet homme. Oh certes il est bien question d’une journée de pêche – une journée pas comme les autres, mais d’une histoire de vie aussi, de l’histoire d’une lignée qui est aussi celle d’une province, d’une bataille enfin qui a marqué l’histoire et de bien des choses encore. J’ai écrit ailleurs qu’Eric Plamondon écrivait comme certains peintres s’expriment par collages et juxtapositions, ce court roman – cinquante pages tout juste – ne fait pas exception et c’est un délice. On l’ouvre et on ne le referme qu’une fois la dernière page tournée. Comme aurait plus moins dit ce bon Rudyard*, “Parle leur de bataille, de Trois-mâts et de béluga mais n’oublies pas non plus de leur parler d’amour et de choses semblables”. Limpide !
Ristigouche – Eric Plamondon – Le Quartanier – 2013
*Kipling oui…
L’avis d’Argali qui a aimé aussi.

Deux frère, deux voix qui se répondent et se tissent autour du vide, celles de Simon, celle de Robert. Simon ère aux confins du sud, du moins de ce qui se fait de plus au sud pour lui. A San Diego, février est là et avec lui, le printemps s’annonce qui devrait le pousser au nord comme chaque année ; le nord, le chantier, le travail après un hivers tiède à contempler la mer et lire les romans américains que lui envoie Robert de Chicoutimi. Là-bas Février est encore loin du printemps, c’est le creux de l’hivers, le moment le plus glacial qui calfeutre les gens chez eux à moins qu’ils ne s’installent sur la glace dans ces petites cabanes colorées qui annoncent la saison de la pêche blanche. Entre ces deux frère murés chacun dans sa forteresse de silence, un seul trait d’union qui transcende leur histoire depuis toujours : le Saguenay, fjord des regrets, de tous les possibles de l’enfance et peut être de ceux de l’âge adulte.









