Ristigouche

ristigouche“Quelqu’un lui a dit un jour que pour être un vrai pêcheur, il fallait avoir pêché une fois dans sa vie un saumon. C’est pour ça qu’il est parti. Pour ça et aussi parce que sa mère est morte depuis un mois.”

Alors il a pris ses cannes, ses mouches et il est parti vers la Ristigouche, comme un saumon remontant le cours de sa vie vers l’origine de tout…

Quand j’ai acheté ce roman, l’auteur (oui je lui faisais signer mon exemplaire, gloire au salon du livre) m’a dit en souriant (circonstance aggravante) “vous aimez ça les histoires de pêche ?” La bonne blague ! Une histoire de pêche ! Il est plein d’humour cet homme. Oh certes il est bien question d’une journée de pêche – une journée pas comme les autres, mais d’une histoire de vie aussi, de l’histoire d’une lignée qui est aussi celle d’une province, d’une bataille enfin qui a marqué l’histoire et de bien des choses encore. J’ai écrit ailleurs qu’Eric Plamondon écrivait comme certains peintres s’expriment par collages et juxtapositions, ce court roman – cinquante pages tout juste – ne fait pas exception et c’est un délice. On l’ouvre et on ne le referme qu’une fois la dernière page tournée. Comme aurait plus  moins dit ce bon Rudyard*, “Parle leur de bataille, de Trois-mâts et de béluga mais n’oublies pas non plus de leur parler d’amour et de choses semblables”. Limpide !

Ristigouche – Eric Plamondon – Le Quartanier – 2013

*Kipling oui…

L’avis d’Argali qui a aimé aussi.

logo québec2

 

Publié dans Québec en novembre, roman québécois | 16 commentaires

La pêche blanche

peche_blancheDeux frère, deux voix qui se répondent et se tissent autour du vide, celles de Simon, celle de Robert. Simon ère aux confins du sud, du moins de ce qui se fait de plus au sud pour lui. A San Diego, février est là et avec lui, le printemps s’annonce qui devrait le pousser au nord comme chaque année ; le nord, le chantier, le travail après un hivers tiède à contempler la mer et lire les romans américains que lui envoie Robert de Chicoutimi. Là-bas Février est encore loin du printemps, c’est le creux de l’hivers, le moment le plus glacial qui calfeutre les gens chez eux à moins qu’ils ne s’installent sur la glace dans ces petites cabanes colorées qui annoncent la saison de la pêche blanche. Entre ces deux frère murés chacun dans sa forteresse de silence, un seul trait d’union qui transcende leur histoire depuis toujours : le Saguenay, fjord des regrets, de tous les possibles de l’enfance et peut être de ceux de l’âge adulte.

Lise Tremblay me fascine toujours par la simplicité apparente de ses situations, de ses personnages, de ses mises en scène, quelques mots, deux phrases et déjà l’ambiance est là, l’humidité poisseuse d’une chambre de motel miteux, l’asphyxie d’une famille, l’échappée glaciale d’un paysage d’hivers et le désespoir qui pointe sous chaque mot. Oh pas un désespoir grandiloquent, pas de tragédie ni d’effet de manche, la désespérance d’une vie vide, d’un mur entre soi et les autres, d’une solitude entourée, d’une incompréhension de fond sur un substrat de non-dit et la tentation d’une rupture, d’un geste simplement, idée toujours présente, effrayante, apaisante, désirée, crainte, repoussée, fantasmée mais toujours là comme le fjord. Envoûtant !

La pêche blanche – Lise Tremblay – 1994

PS : je me rends bien compte que j’en dis peu sur le roman lui-même mais les thèmes qu’ils abordent sont si variés sous son apparente simplicité que je préfère vous en laisser la découverte : la famille, le silence, l’enfance, la différence, l’incommunicabilité (un autre mot pour la solitude), l’exil (qui est toujours intérieur), l’hiver, l’Amérique (avec un grand A comme Jim HArisson), la fratrie, tellement de thèmes si peu de mots.
PPS : Oui oui il y a bien une LC autour le Lise Tremblay le 27 novembre ET j’en ai un autre en réserve, on ne lit jamais trop de Lise Tremblay…

De la même auteure dans ces pages : la héronnière ,  La soeur de Judith

logo québec2

 

Publié dans Québec en novembre, roman québécois | 18 commentaires

Chercher Sam

samL’hiver arrive, l’air fraîchit, les nuits se glacent. Dans la rue, Matthieu respire le froid et s’en réjouit presque car souffrir est son lot, sa juste rétribution et un bon moyen de ne pas penser. Pourtant du fond de sa solitude, un rayon de soleil persiste à le réchauffer, à le retenir au bord du gouffre et le jeune sans-abri qui croyait n’avoir plus rien à perdre découvrira qu’il était loin du compte. Un instant d’absence et c’est la disparition, l’abandon et la quête sans repos, affolée, désespérée, à la recherche de Sam qui n’est pas qu’une bête, mais sa compagne, son garde-fou de chaque instant…

Chercher Sam est livre court, dur, cru, dérangeant, une plongé dans l’enfer d’un esprit qui se lit d’une traite et ne laisse pas indemne. L’écriture d’abord accroche; une langue orale, écharpée qui tourne et retourne, mélangeant les idiomes de la rue et de la misère. Les personnages ensuite qui s’installent plus doucement qu’il n’y parait et auxquels on a le temps de s’attacher avant d’en savoir trop. La quête enfin, quête d’un chien, quête de chaleur, quête de soi car en cherchant Sam, c’est lui-même que Mathieu va retrouver, revivant ce dont il ne voulait plus se souvenir, se rappelant ce qu’il s’efforçait d’effacer avec au bout, quoi ? Pas une rédemption non, une lueur tout au plus… Écorché !

Chercher Sam – Sophie Bienvenu – Le cheval d’août – 2014

L’avis de Karine (qui m’a forcée à le lire, rien de moins)

logo québec2

 

Publié dans Québec en novembre, roman québécois | 16 commentaires

Québec en novembre – le billet récap

logo québec2Enfin le beau mois de novembre est arrivé, car cette année novembre sera québecois et donc beau CQFD. Karine et moi vous invitons à faire un joli voyage en compagnie de tout plein de gens – blogueurs, facebookeurs, booktubeurs et autres eurs – des plus charmants. Il y aura des lectures communes et d’autres non communes, des recettes (j’ai déjà vu quelques photos), et surement quelques surprises. On s’amusera, on placotera, on jasera, on découvrira – j’en suis persuadée – de multiples merveilles et autant de nouvelles idées de lectures québecoises et ça ce sera bien… go go go les gens il est encore temps de vous choisir un petit délice du Québec.

Si vous voulez bien laisser les liens de vos publications en commentaires, ici ou chez Karine ou même les deux (soyons fou), je vous vouerai à tout jamais une absolue reconnaissance. Ce récap sera tenu à jour quotidiennement (si l’esprit des blogs est avec moi).

1e novembre
Icath – Griffintowh – Marie-Hélène Poitras
Anne – Poésie innu de Joséphine Bacon
Martine – Billet de présentation et chanson de Gilles Vigneault
Lou de Libellus – Madame Victoria – Catherine Leroux
La petite marchande de prose – Paul à Québec – Michel Rabagliati
Argali – Voyage à bord du transcanadien (qui passe par le Québec)
Karine – L’arbragan – Jacques Goldstyn
Cryssilda – L’homme idéal existe, il est québécois – Diane Ducret
La Papou – Enterrez vos morts – Louise Penny 
Grominou – billet de présentation
Jules – Petit homme et le géant qui fait proutt – Alain M. Bergeron/Pierre-Yves Cézard

2 novembre
Yaneck – Paul dans le nord – Michel Rabagliati
Pativore – Présentation
Karine – Chercher Sam – Sophie Bienvenu

3 novembre
Laeti – Paul à Québec – Michel Rabagliati
Grominou – Six degrés de liberté – Nicolas Dickner
Hélène – Les aurores Montréales – Monique Proulx
Aifelle – Hadassa – Myriam Beaudoin
Argali – Le coeur découvert – Michel Tremblay
Karine – La belle mélancolie – Michel Jean
Martine – Nu – Collectif
Leath – les souliers de Mandela – Eza Paventi

4 novembre
Enna –  Magasin Général -T1 Marie – Loisel et Tripp
Magasin Général -T2 Serge – Loisel et Tripp
Magasin Général -T3 Les hommes – Loisel et Tripp
Sophie Hérisson – Le petit ours gris de la Mauricie – Félix Leclerc (concours)
Jules – La vie est entre tes mains – Suzanne Aubry
Yueyin – Chercher Sam – Sophie Bienvenu
Karine – Paul dans le nord – Michel Rabagliati

5 novembre
Martine – Visite à la librairie du Québec
Eimelle – Le collectionneur – Chrystine Brouillet
Anne – Les notes du jeudi – gabriel Fauré – Marie-Nicole Lemieux
Karine – Trésor des expressions québecoise – Pierre Desruisseaux
Grominou – Au péril de la mer – Dominique Fortier

6 novembre
Argali – Un bonheur si fragile – Michel David
Laeti – Des notes, une humeur – Pierre Lapointe
Karine – Le grand galop – Marie-Noelle Gagnon
Yueyin – La pêche blanche – Lise Tremblay
Lili – la petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaetan Soucy
Anne – L’acquittement – Gaétan Soucy

7 novembre
Nadège – No man’s land – Charlotte Gingras
Delphine – Je suis là – Christine Eddie
Nathalie – L’île Bonaventure
Claire-Jeanne – Je me souviens – Martin Michaud
Karine – Parlons traduction et expressions québécoises avec Angela Morelli
Marguerite – Présentation
Hélène – Un ange cornu avec des ailes de tôle – Michel Tremblay

8 novembre
Anne – Chez les ours – Jean Desy
Bluegrey – Le cahier noir – Michel Tremblay
Lasardine – Le monde fabuleux de Monsieur Fred – Lili Chartrand
Enna – Pouding chômeur au sirop d’érable
Enna – Pâté de viande ou tourtière
Karine – La mouche dans l’aspirateur – Melanie Watt
yueyin – Ristigouche – Eric Plamondon

9 novembre
Valentyne – le jour des corneilles – Jean-François Beauchemin
Nadège – Les Aurores montréales – Monique Proulx
Icath – Je me souviens – Martin Michaud
Karine – Madame Victoria – Catherine Leroux
Papou – Griffintown Marie-Hélène Poitras

10 novembre
Anne – Les fous de Bassan – Anne Hébert
Icath – Kamouraska – Anne Hébert
Martine – L’enfant chargé de songes – Anne Hébert
Eimelle – Le premier jardin -Anne Hébert
Yueyin – Kamouraska – Anne Hébert
Jules – L’inconnue de Sandy Cove – Sylvie Ouellette
Karine – Courage Dafné – Diane Primeau
Grominou – Paul à Québec le film 

11 novembre
Jules – Aux toilettes – André Marois et Pierre Pratt
Karine – Colis 22 – Marsi
Topinambulle – Bonbons assortis – Michel Tremblay
Marguerite – Charlotte before Christ – Alexandre Soublière

12 novembre
Anjelica – Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier
Yueyin – No man’s land – Charlotte Gingras
Karine – Chaque été j’ai envie de mourir – Véronique côté et Steve Gagnon
Lili des bellons – Sorray, le retour au monde – Gérard Duhaime

13 novembre
Lou – La petite et le vieux – marie-renée Lavoie
Anne – Colis 22 – Marsi
Mina – J’écris parce que je chante mal – Daniel Rondeau
Laeti – J’écris parce que je chante mal – Daniel Rondeau
Karine – Pauline et moi – Louise Portal
Nathalie – Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges – Michel Tremblay
Jules – les enfants de Liverpool – Hughes Corriveau
Nadège – A  toi – Kim Thuy et Pascal Janovjak

14 novembre
Delphine – Rivière Mékistan – Lucie Lachapelle
Argali – Les villages assoupis – l’île des naufragés – Ariane Gélinas
Ennalit – Le magasin général T4 – Loisel et Tripp
Ennalit – Le magasin général T5 – Loisel et Tripp
Ennalit – Le magasin général T6 – Loisel et Tripp
Yueyin – Les peaux cassées – Richard Dallaire
Karine – Salon du livre de Montréal

15 novembre
Nathalie – pain aux noix et à la cannelle
Karine – Petit coeur de cochon – Mélanie Giguère-Gilbert
Sandrion : Tourte à la viande
Estellecalim : Cookies au sirop d’érable et noix de pécan
Syl. : Tourtière
FondantGrignote – Harricana – Bernard Clavel
Hélène – La foi du braconnier – Marc Seguin
Argali – Les villages assoupis – escalana – Ariane Gélina

16 novembre
Louise – Maple cake
Karine – Des papillons pis de la gravité – Alexandra Larochelle
Nadège – Les Peaux cassées – Richard Dallaire

17 novembre
Valentyne – La traversée de la ville – Michel Tremblay
Bluegrey – Le cahier rouge – Michel Tremblay
Yueyin – C’t’à ton tour Laura Cadieux – Michel Tremblay
Karine – Mon premier livre de recettes – Ricardo Larivée

18 novembre
Laeti – Le mur mitoyen – Catherine Leroux
Marguerite – Hiver nucléaire -Cab
Karine – Le magasin général T2 – Loiselle et Tripp
Argali – Faims – Patrick Senecal

19 novembre
Hélène – Le coeur est un muscle involontaire – Monique Proulx
Bianca – La vie épicée de Charlotte Lavigne T2 – Nathalie Roy
Aifelle – La fabrication de l’aube – Jean-François Beauchemin
Karine – Six degrés de liberté – Nicolas Dickner
Martine – La journée des pets et des rots – Renée Robitaille et Eloïse Brodeur

20 novembre
Enna – Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier
Denis – Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier
Lili des Bellons – Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier
Martine – Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier
Karine – Le poids du mensonge – Emilie Turgeon
Anne – la vie comme une image – Jocelyne Saucier

21 novembre
Marguerite – Les Plouffe – Roger Lemelin
Denis – Sila : mythologie et métamorphoses dans l’art inuit – Michel Noel et Sylvie Robege
Karine – Bilan de mi-novembre

22 novembre
Anne – Il est grand temps de rallumer les étoiles – Gary Klang
Delphine – Nous étions le sel de la mer – Roxanne Bouchard
Karine – le petit chevalier qui combattait les monstres – Gilles Thibaud – Geneviève Despré

23 novembre
Martine – Rose – Louise Dupré
Choupynette – Lisa Leblanc
Yueyin – Le vieux chagrin – Jacques Poulin
Anne – L’angoisse du Poisson rouge – Mélissa Verreault
Bluegrey – Chat sauvage – Jacques Poulin
Lou de Libellus – Les grandes marées – Jacques Poulin
Hélène – Les grandes Marées – Jacques Poulin
Eimelle – La tournée d’automne – Jacques Poulin
Sylire – Le vieux chagrin – Jacques Poulin
Karine – Le Manège de Monsieur Grimm – Stéphane Choquette
Marguerite – La traduction est une histoire d’amour – Jacques Poulin
Jules – La raison vient à Carolus – David Turgeon

24 novembre
Delphine – Le mur mitoyen – Catherine Leroux
Karine – Tas d’roches – Gabriel Marcoux Chabot
Sylire – Arvida – Samuel Archibald

25 novembre
Marguerite – Paul dans le nord – Michel Rabagliati
Lili – Un thé dans la toundra – Josephine Bacon
Argali – Un jeu dangereux – Chrystine Brouillet
Eimelle – La traduction est une histoire d’amour – Jacques Poulin
Anne – Une église pour les oiseaux – Maureen Martineau

26 novembre
Enna – Le magasin général T 7 – Loisel et Tripp
Enna – Le magasin général T 8 – Loisel et Tripp
Enna – Le magasin général T 9 – Loisel et Tripp
yueyin – Le long retour – Louise Penny
Jules – Il était une fois Charles – Lina Rousseau
Karine – Ton petit look – Josiane et Carolane Stratis

27 novembre
Martine – La héronnière – Lise Tremblay
yueyin – La danse juive – Lise Tremblay
Anne – La héronnière – Lise Tremblay
Karine – Chemin Saint-Paul – Lise Tremblay
Hélène – Chercher le vent – Guillaume Vigneault

28 novembre
Argali – S.A.S.H.A – Martin Michaud
Karine – Une fille un salon et quelques nouveaux amis

29 novembre
Aifelle – Bon dimanche en musique
Icath – Le gout du bonheur T3 – Florent – Marie Laberge
Martine – Juillet – Marie Laberge
Eimelle – Le gout du bonheur T1 – Gabrielle – Marie Laberge
Anne – La lune Bifurque – Ntasha Kanapé Fontaine
Delphine – Whisky et paraboles – Roxanne Bouchard
Denis – Augustino et le choeur de la destruction – Marie-Claire Blais
Karine – Un million de questions – Marie-Louise Guay
Karine – Aux toilettes – Pierre Pratt et André Marois
Topinambulle – Volkswagen blues – Jacques Poulin
Hélène – Mois du Québéc – Bilan
Papou – Nébulosité croissante en fin de journée – Jacques Côté

30 novembre – Mégateuf
Martine – Québec en fête
Anne – Québec en novembre, c’est fini !
yueyin – Méchant party
Bluegrey – La tournée d’automne – Jacques Poulin
Argali – Zazie, ça va être correct – Marie-Renée Lavoie
Laeti- Le mur mitoyen – Catherine Leroux
Anjelina – Les accoucheuses – Anne-Marie Sicotte
Enna – Le journal d’Aurélie Laflamme T1 – India Desjardins
Lasardine – La complainte du phoque en Alaska – Michel Rivard et Isabelle Chatelard
Karine – Les poèmes ne me font pas peur – Laurent Theillet

miyukitanobeLe concert des enfants commence bientôt – Miyuki Tanobe
Galerie Valentin

Publié dans Québec en novembre | 71 commentaires

Québec en novembre J-7

logo québec2Oyez, oyez gens du web et d’ailleurs, promeneurs de passage, participants motivés, badauds nez au vent, contributeurs occasionnels, passants de hasard, piliers du lieu, et tutti quanti, dans quelque sept jours bien comptés, le mois québécois sera à nos portes… Lectures, films, recettes, tout nous sera bon et sous toutes les formes, billets, vidéo, photos, qu’il vous plaira d’adopter.

Ma très aimée karine-twinette et moi-même sommes comme toujours ravies de vous accueillir à bord de notre Québec en novembre (ex septembre mais c’est pareil). Vous trouverez plein d’idées de lecture diverses et variées (s’il vous en fallait) dans les billets-récap des années précédentes (voir l’onglet Québec en septembre de ce blog et de celui de Karine), ainsi que sur la page facebook de notre super mois.

Quelques lectures communes sont déjà prévues, d’autres viendront sans doute, il n’y a ni obligations, ni minima et le moins de contraintes possibles, juste lire québécois – un livre ou 30, y prendre – nous l’espérons – plaisir et en papoter-jaser tous ensemble. Je compléterai une récap au jour le jour tout comme Karine, ça nous fera des occasions de commenter et des idées de lecture encore et encore pour toute l’année à venir et plus si affinités. hop hop hop, à vos marques !

6 novembre : Gaétan Soucy
10 novembre : Anne Hébert
13 novembre : Marie-Renée Lavoie
20 novembre : Jocelyne Saucier
23 novembre : Jacques Poulin
27 novembre : Lise Tremblay

(hé Trente jours en novembre, ça fait trente occasions de placoter multipliées par le nombre de participants, ce qui nous donne… non je rigole… je n’ai jamais su compter)

yueyin_book4

 

Publié dans Québec en novembre | 19 commentaires

Royaume de vent et de colère

ventetcolère1596 , Henri IV s’est converti au catholicisme et achève la reconquête de son royaume. Il lui manque pourtant une grande ville, Marseille, qui depuis cinq ans s’est proclamée république indépendante sous la férule de Charles de Casaulx et le patronage de la ligue. Les troupes royales sont en marche, les espions dans la place, l’échéance est proche. A l’enseigne de la Roue de la fortune, Axelle l’aubergiste, ancienne lansquenet, sent la fièvre monter et observe ses derniers clients, Gabriel le chevalier converti hanté par la Saint-Barthélémy, Victoire l’énigmatique, Armand et Roland les artbonniers rongés par la magie…

“Les pions sont en place.
Le mistral se lève.
La pièce peut commencer.”

Est-ce donc d’un roman historique qu’il s’agit ? Et bien en un sens oui car le cadre est tout  ce qu’il  y a de plus vraisemblable et cet épisode de l’histoire de Marseille parfaitement authentique, tout comme les personnages de Casaulx, Charles Emmanuel de Savoie ou Chrétienne d’Aguerre et pourtant, au détour d’une page un soupçon de magie se fait jour, une allusion, une vision fugitive qui restera discrète comme en marge d’une histoire qui s’accomplit en dehors d’elle. La construction au cordeau, trois actes qui déconstruisent le temps sans l’obscurcir, donne une vraie profondeur aux personnages, quand le style à la fois précis et élégant sert une narration serrée, nerveuse même, qui avance à pas de géant. C’est concis, efficace, superbe à lire, on en redemande. De la très belle fantasy historique, ou un très beau roman historique avec un zeste de fantasy comme il vous siéra. Brûlant !

Royaume de vent et de colère – Jean-Laurent Del Socorro – 2015 – ActuSF

L’avis de Lhisbei qui m’a donné envie

PS : Royaume de vent et de colère a reçu le prix elbakin 2015 du meilleur roman de fantasy français

PPS : Sans en dire trop sur les personnages que je vous laisse découvrir si vous en avez le gout, sachez que je décerne une mention très spéciale à Silas, premier lieutenant de la guilde des assassins (comment cela je vous mets l’eau à la bouche ? mais évidemment) pour son sublime monodialogue avec le bourreau (j’invente des mots si je veux).

Publié dans Non classé | 10 commentaires

Grossir le ciel

grossir-le-cielGus vit et travaille sur sa terre cévenole depuis bientôt cinquante ans – et si la vie ne lui fut pas toujours douce, loin s’en faut, rien a priori, ne devrait plus bousculer ce grand solitaire : traite, veau, labour, récolte, repas en solitaire, une expédition au village en tracteur chaque semaine, un peu de télé le soir, de temps à autre un verre avec son plus proche et unique voisin le vieil Abel. Assez pour remplir une vie ? Possible. Mais un cri dans les ténèbres, une tâche sombre sur la neige, une visite inattendue vont remettre en cause l’équilibre d’une existence qui se mentait peut-être à elle-même.

Lors du dernier festival Toulouse polars du sud, j’ai eu le plaisir d’assister à une table ronde autour de la nature dans le polar à laquelle assistait un de mes auteurs fétiches – Craig Johnson – et Franck Bouysse – donc – que je ne connaissais pas encore. La rencontre dut être intéressante car, en sortant, je filai derechef (et ne fut pas la seule) acheter Grossir le ciel et me le faire dédicacer (oui oui j’avais amené un de mes propres livres pour Craig, je vous rassure). Et je fis bien car c’est un très beau roman ! Noir certes, très noir, bien serré et sans sucre d’aucune sorte. Est-ce pour autant un polar ? Cela pourrait se discuter. Quoiqu’il en soit c’est une de ces histoires si sombres et opaques que ni la nature ni la neige – omniprésente – ne suffisent à y apporter même un soupçon de lumière. Presque trop sombre pour moi en fait avec ses personnages aussi désespérés que peu aimables, reste l’écriture… âpre, rugueuse, évocatrice de tout un monde d’odeurs fortes, de froid coupant, de texture boueuse, d’une certaine misère aussi, plus mentale que physique sans doute mais profonde et si peu susceptible de rédemption. Puissant !

Grossir le ciel – Franck Bouysse – La manufacture de livres – 2014

PS : Un détail m’a surprise quand même, qu’un homme sans beaucoup de religion mais dont il est souligné plusieurs fois qu’il a été élevé dans le culte protestant, essaie de se souvenir du “Je vous salue Marie” mais bon c’est du mini bémol.

Publié dans Polar, roman français | 17 commentaires

Un Château en Suède

chateauensuèdeUne campagne enneigée, un château isolé, une époque indéterminée, une famille disons recomposée : le seigneur des lieux, sa sœur, sa seconde femme et le frère de celle-ci, mais la première aussi, déclarée folle pour permettre le remariage de son époux… et puis l’invité – Frédéric – vague cousin, inconscient et ravi de lui-même, fort occupé à séduire Éléonore – la seconde femme – sous des regards quelque peu complices, quelque peu ambigus, quelque peu pervers, sans jamais vraiment réaliser à quel point il est coincé en ces lieux, par cette neige, dans les relations troubles qui unissent ses hôtes…

Ainsi résumée, cette pièce – la première de l’auteure – pourrait paraitre tragique mais si la situation l’est, le traitement lui est tout autre. Autour d’un noyau factuellement dramatique, Françoise Sagan tisse un pur marivaudage tout de frou-frou soyeux, de phrases brillantes et de coups de griffes. Derrière cette écriture fluide, on sent une patte féline toute finesse et rouerie signant d’une plume délicate un vaudeville très classique qui se transforme en un jeu mondain des plus cruels, à la fois équivoque et spirituel, un peu vain peut être – comme la bourgeoisie clinquante et désœuvrée qu’il épingle – mais somme toute assez réjouissant – surtout si on l’imagine mis en scène en 1960. Sombre neige !

Un Château en Suède – Françoise Sagan – 1960

Une idée de lecture et d’hommage de Lou de libellus

francoisesagan_logo

Publié dans Non classé, roman français | 10 commentaires

Momosaïque

Hier c’était l’anniversaire de ma grande blondinette – comme le temps passe les gens, ne m’en parlez pas – à cette occasion Mr Kiki lui a offert son portrait-mosaïque, une petite merveille comme il en produit souvent… Je ne résiste pas à l’envie de vous le montrer. (oui oui, vous avez bien vu, le portrait est composé de petites photos de la blondinette à tous les âges – il y a un détail publié sur le kikimundo pour les curieux)

momozaic2Bon anniversaire ma blondinette

Publié dans Non classé | 4 commentaires

Déjà neuf ans…

9ansyueyin– Ah ah c’est une blague ?
– Ben non… c’est vrai.
– Tu charries ?
– Que nenni ! Neuf ans – neuf (9) – je le sais, j’ai compté ! Et puis un blog justement, c’est incollable sur les dates : premier billet le 18 septembre 2006, Jasper Fforde, l’Affaire Jane Eyre et Délivrez-moi – deux pour le prix d’un, paresseuse déjà !

Et oui neuf ans, neuf ans de lectures, de rencontres (au sommet parfois, si si si, ou géographiquement lointaine), de grands moments et de petites routines, neuf ans d’écriture aussi, même en pointillé (Qui a dit que j’étais incapable d’écrire régulièrement, qu’il se dénonce), quelques passages à vide bien sûr mais un enthousiasme intact pour l’essentiel et tellement de belles expériences. Avant le blog je lisais tout le temps et j’avais trop de livres – maintenant je lis tout le temps, j’écris un peu, je discute beaucoup et j’ai encore plus de livres. Rien n’a donc changé me direz-vous ? Oh que si, l’éventail de mes choix s’est – démesurément – élargi, j’ai tâté de genres qui m’étaient étrangers – si si et même de la romance (à ce propos, puis-je vous recommander chaudement le dernier opus – fort ébouriffant et très rugbyesque – de ma très aimée et glamourissime twinette-en-plus-talentueuse Angela, qui sort ce jour dans toutes les bonnes librairies électroniques), je ne me sens plus seule dans l’univers à être obsédée textuelle (Ah la solitude du lecteur de fond ante blog) et surtout – surtout – j’ai fait des rencontres lumineuses, partagé des discussions fantabuleuses et noué des amitiés renversantes qui enchantent ma vie depuis bientôt neuf ans et ce n’est pas fini…

Tout bien considéré, c’était quand même une sacré riche idée que d’ouvrir un blog et je ne remercierai jamais assez mon estimé frère-né-après-moi (virtuel) de m’avoir encouragé à le faire en ces temps farouches et désormais lointains où l’on pouvait encore imaginer faire le tour de la blogosphère chaque jour…

Thanks everydody and… to be continued !

PS : ce joli dessin avait été réalisé par Mr Kiki pour le troisième anniversaire de mon blogounet – grand Tolkien six ans déjà – et il a gentiment accepté de le remettre au goût du jour.
PPS : le nouvel opus d’Angela Morelli s’intitule Mêlée à deux , je recommande…

Publié dans Non classé | 36 commentaires