Lake Powell

Le lac Powell est un réservoir artificiel de près de 300 km de long créé sur le fleuve Colorado par l’édification du barrage de Glenn Canyon en 1963. Situé à la fois dans l’Arizona et l’Utah, la lumière y est… particulière.

LPLP2LP3LP4LP5Lake Powell – Arizona – Octobre 2014

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Skinwalkers

skinwalkerDans la grande réserve Navajo de la région des Four Corners les meurtres sont rares et, quand ils se produisent, sans mystère, produits d’explosions de violence et d’alcool.  Alors trois homicides non résolus et apparemment sans liens, cela fait beaucoup ; beaucoup trop pour l’esprit méthodique et rationnel du lieutenant Leaphorn de la police tribale navajo, d’autant que bientôt un nouvel attentat est commis, visant un policier de cette même police et qui semble s’en être sorti par pur hasard…
Je voue une grande admiration au très regretté Tony Hillerman, qui le premier m’a emmené en imagination dans le grand ouest américain. Skinwalkers – Porteurs-de Peau en français – est le tout premier roman “navajo” que j’ai lu, il y a déjà bien longtemps de cela. (oui depuis j’ai lu tous les autres, pour ce genre de chose je suis presque aussi méthodique que le légendaire lieutenant lui-même) Alors quand je suis tombé sur les romans de Hillerman dans une boutique de cette grande rèze où j’ai passé tant de bon moment de lecture grâce à lui, je n’ai pas hésité un instant et j’ai bouclé la boucle. A vrai dire je ne courais pas grand risque avec ce choix car si la suite navajo de l’auteur compte dix-huit romans – forcément inégaux quoique je les ai tous appréciés – celui-ci est un des tous meilleurs. Celui de la rencontre entre Leaphorn – policier expérimenté, rationnel, faisant du scepticisme sa ligne de conduite – et Jim Chee, jeune flic apprenti shaman, plutôt traditionaliste et porté sur le spirituel. Deux personnages, deux aspects d’une réalité navajo que Hillerman ne cessera jamais, roman après roman, de confronter l’un à l’autre et de confronter au monde extérieur.
Dans la culture navajo, Les porteurs-de-peau sont des sorciers qui font le mal volontairement et en tire des pouvoirs exceptionnels – dont celui de changer de forme – un concept que le rationnel lieutenant récuse absolument contrairement à son subordonné qui lui, y croit, quoique de façon quelque peu abstraite. Tous deux vont s’affronter autour de leur façon de concevoir le bien et le mal dans une partie brouillée et truquée par une intelligence des plus malveillantes. L’intrigue excellemment construite qui se tisse ici entre sorcellerie et modernité, nous permet d’explorer à la fois la géographie de la réserve et le territoire mental navajo. Ce portrait est-il vraiment fidèle à la réalité d’aujourd’hui, je l’ignore, mais la poésie des paysages, l’exotisme du cadre, la complexité de l’histoire et la profondeur des personnages font de Skinwalkers un roman excellent que je conseille absolument. envoûtant !
Skinwalkers – Tony Hillerman – 1986 – traduit chez Rivages-noirs sous le titre Porteurs-de-Peau – 1990)

 

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Monument Valley (Tsé Bii’ Ndzisgaii )

Et vous, aimiez-vous les westerns quand vous étiez petits ? A vrai dire aimez-vous le cinéma en général ? Si c’est le cas, vous reconnaitrez sans doute ces paysages situés tout près des Four corners, à la frontière de l’Arizona et de l’Utah en pleine réserve Navajo. (En vérité, j’ai pris trop de photos, le choix fut déchirant, vraiment !)

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MV4Monument Valley – Arizona – octobre 2014

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Le ver à soie

le ver a soieLe détective Cormoran Strike collectionne les clients, aussi riches que prévisibles, depuis son succès médiatisé dans l’élucidation de la mort d’un célèbre mannequin. Tout cela est certes fort bon pour ses finances mais manque un tantinet d’intérêt, aussi quand une femme un peu perdue, un peu barrée mais qu’il trouve attachante vient lui demander de retrouver son mari – un écrivain plus ou moins connu, il accepte de l’aider malgré son absence plus que probable de fonds. Très vite cependant, l’enquête se révèle plus ardue que prévue, l’écrivain en question ayant laissé derrière lui – outre une réputation détestable – la rumeur d’un livre au vitriol sur le monde de l’édition plein de révélations aussi sulfureuses que compromettantes sur des personnes parfaitement reconnaissables. Se pose dès lors, la question des raisons de sa disparition, simple récréation, opération publicitaire, peur… ou autre.
J’avais beaucoup aimé la première enquête dudit Cormoran, ex enquêteur militaire mutilé à plus d’un titre reconverti dans l’enquête privée, et de son improbable secrétaire, Robin. Tout comme L’appel du Coucou (que j’aurais vraiment dû vous chroniquer my bad), le ver à soie réunit tous les atouts d’un polar selon mon coeur. Un Whodunnit donc, moderne mais respectant toute les recettes du genre, une histoire bien retorse, des surprises (ou rebondissements en langage de quatrième de couverture), un cadre et une ambiance excellemment rendus – et londoniens de surcroit ce qui ne gâche rien – et des personnages peut être pas vraiment originaux – dans leur relation notamment – mais suffisamment cabossés et vulnérables pour être attachants. Ajoutons une écriture fluide pleine d’humour et d’élégance, et le plaisir manifeste que prend l’auteure à disséquer le milieu de l’édition et des écrivains et nous avons un bon polar bien classique qui donne envie de prendre un train pour Londres, d’attraper le métro (mind your step) et de filer se payer une pinte au Ye Olde Cheshire Cheese. Christien !
Le Ver à soie – Robert Galbraith – 2014 – traduit de l’anglais par Floriane Vidal – Grasset
PS : Oui, oui, Le Ver à soie peut se lire directement mais L’Appel du coucou est très bon aussi…
PPS : Et oui je sais que Robert Galbraith est le pseudonyme de Dame Rowling mais si elle préfère utiliser utiliser son pseudo, c’est son droit que diable.

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Seligman – Comté de Yavapai – Arizona

Dans un genre différent mais toujours en Arizona, un peu de rêve tout ce qu’il y a de plus américain à base de route 66 – the mother road, de grosses bagnoles au profil délirant et d’une bonne part de nostalgie plus ou moins réaliste… Une des inspiration du Radiator Spring du film de Pixar, Cars, j’ai nommé Seligman petite ville de l’ouest haute en couleurs sur la légendaire 66. (un petit post spécial très jeunes et/ou amateur de dessins animés). Happy Halloween les jeunes !

seligman8seligman3seligman7seligman4seligmanSeligman – Arizona – octobre 2014

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Grand Canyon (Ongtupqa)

 Le Sud-Ouest des États-Unis et plus précisément les Four Corners, pour moi c’était un rêve de toujours. Un rêve nourri de films (les western de mon enfance mais pas que… sachez que j’ai enfin pu écouter Calling you en boucle en regardant défiler le désert du Mojave), de musique (voir précédent mais pas que…), de lecture (je me suis acheté un Tony Hillerman dans la réserve navajo et ça c’est important croyez moi, comme d’avoir passé une nuit à Flagstaff ou d’avoir goûté le fameux pain frit navajo) bref… Les yeux encore un tantinet écarquillés d’avoir vu tant de merveilles, j’ai envie partager un peu de cet enchantement avec vous, si si si… et pour commencer, un classique : The Grand Canyon, Ongtupqa en Hopi. Pas le plus grand, ni le plus profond canyon du monde parait-il, mais une merveille de la nature qui vaut le kilométrage croyez-moi !grand canyon1grand canyon 2grand canyon 3grandcanyon 4grand canyon 5Grand Canyon – Arizona – Octobre 2014

 

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Challenge Noir et Blanc

Vous savez comment cela se passe sur les réseaux sociaux, pas une semaine sans un challenge… Et pour une fois, il me vient l’envie de partager ici les photos que j’ai utilisées pour le challenge Noir et Blanc. Elles datent toutes de cet été ou de cet automne et elles me plaisent, alors peut être qu’elles vous plairont.

place de l'hotel de villePlace de l’hôtel de ville – Paris 2014

arbre noirArbres noirs – Hourtin 2014

oiseaux nbVol – Ile de Ré 2014

nuage nbNuages – Ile de Ré 2014

chaine nbChaines – Amsterdam 2014

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L’écrivain national

LecrivainNational_CouvBandeHDAinsi le mécénat existait toujours, du moins un genre de mécénat. Le narrateur, Serge donc, auteur sinon célèbre du moins reconnu est invité pour un mois dans le Morvan tous frais payés – meilleur hôtel de la ville – un rien suranné peut-être, vin, vivres et banquets à volonté et même un vélo pour faire bonne mesure. Le tout en échange d’une ou deux séances de signature, d’un feuilleton dans la feuille de chou locale si possible inspiré des charmes du cru et de quelques ateliers d’écriture et interventions en diverses bibliothèque, écoles et autres lieux du genre. Une sinécure en somme ou peu s’en faut. Seulement Serge se sent étrangement décalé dans la petite ville coincée entre plaine et forêt. Devenu pour tous, l’écrivain tout court, voire “notre écrivain national” selon le bon mot du maire, il erre dans la forêt, intrigué par un fait divers local dont on cherche obstinément à le détourner, attiré par une femme qu’on lui conseille d’éviter, sans cesse ailleurs, égaré, en retard, étranger en somme. A se demander si cette sinécure en était bien une…
Serge Joncour mêle ici une plaisante interrogation sur le métier d’écrivain, l’utilité de sa pratique sinon de son art, la place qu’il occupe dans la ville comme dans l’esprit des gens qui lui demande et lui reproche tour à tour de s’inspirer du réel ou de s’en écarter et une peinture croquignolette d’une petite ville où tout le monde se connait et où le moindre fait divers – ici la disparition d’un octogénaire excentrique mais supposément richissime – cache un noeud grouillant de non-dits, de secrets dérisoires ou non et de magouilles diverses, à la fois connus de tous et impossible à découvrir – au sens propre c’est à dire à révéler au monde. J’ai beaucoup aimé l’écriture de Joncour ses forêts boueuses et opaques, ses routes détrempées, ses fenêtres aveugles et si l’histoire en elle-même m’a parfois paru manquer un peu de tenue, les interrogations sur l’utilité d’être écrivain et la pointe de romance qui s’y dissimule font de ce roman une expérience de lecture fort plaisante. Pour un peu, on filerait tester l’hiver morvandeaux en se promettant d’éviter les mairies et les ateliers d’écritures. Folâtre !
L’écrivain national – Serge Joncour – 2014 – Flammarion
l’avis de Cuné que je remercie pour ce joli moment

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La faille en toute chose

lafailleentoutechose_portrait1406831197Le monde s’écroule autour de l’inspecteur-chef Armand Gamache. Son équipe est dispersée, ses membres mutés volontairement ou non au quatre coins de la Sûreté. Leurs remplaçants sont incompétents et peu motivés, quant à son fidèle second, Jean-Guy Beauvoir, il s’est retourné contre lui et sombre peu à peu dans la drogue. C’est donc avec un certain soulagement que Gamache s’empresse de répondre à l’appel de la libraire du petit village de Three Pines – Myrna, inquiète de la disparition d’une de ses amies. Et bien lui en prend car l’amie en question se révèle rapidement dissimuler une identité aussi passionnante que célèbre…
Quel plaisir de retrouver Louise Penny au meilleur de sa forme. Le précédent opus des enquêtes de l’inspecteur-chef m’avait profondément déçue (en fait il m’est tombé des mains, littéralement – Le Beau mystère n’en fut pas un), certes c’était la première fois qu’une telle chose se produisait, je gardais donc espoir de retrouver la magie distillée par le petit village aux trois pins et les personnages truculents qui s’y rencontrent. Et je fus plus que largement exaucée. Louise Penny retrouve ici sa verve et mêle très habilement une enquête poétique librement inspirée par les célèbres sœurs Dionne et une tortueuse intrigue politique conjuguant corruption, argent et pouvoir. Le tout sans jamais oublier ce qui fait la force de ses romans, des personnages complexes, attachants et, ce qui ne gâche rien, dotés de belles qualités humaines et de vraies valeurs. Captivant !
La faille en toute chose – Louise Penny – 2014 – Flammarion Québec
J’ai déjà parlé des aventures de l’inspecteur-chef Gamache par ici
PS : J’ajoute que cette enquête distille un vrai suspens, ce qui est véritablement un signe parce qu’habituellement le suspens, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé…
PPS : Les soeurs Dionne sont, encore aujourd’hui, les seules quintuplées naturelles (et de surcroit identiques) à avoir survécu à l’accouchement. Nées en Ontario dans les années trente et devenues célébrissimes, elles furent considérablement exploitées pendant toute leur enfance.

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Québec en septembre, à l’année prochaine ! Québec-O-trésor, c’est parti !

ARMUQ1Remarquables amis de la littérature en général et québécoise en particulier, je tiens à clamer haut et fort à la face du monde (enfin de notre petit coin de la blogosphère) que Québec en septembre fut cette année encore, une (très) grande réussite : De très nombreux participants (beaucoup en chiffre rond, oui je déteste compter et alors…), énormément d’idées de lecture, des coups de coeur comme s’il en pleuvait, du classique, des nouveautés, des premiers romans, des films, des poèmes et pas moins de 182 (cent-quatre-vingt-deux !) billets au dernier comptage (oui j’ai compté, c’est vous dire mon état d’émerveillement). Une fois encore nous avons pu nous ébahir de l’originalité, de la variété, de l’audace et du talent des auteurs québécois. Oh certes j’imagine que comme partout, il y a du bon, du très bon et du moins réussi mais quoi qu’il en soit, il me semble que proportionnellement, l’audace – dans la construction notamment et l’usage amoureux de la langue – est plus souvent au rendez-vous dans les créations de la belle province.
Alors les gens, n’arrêtez pas… certes Québec en septembre est terminé pour cette année mais le Québec ce n’est pas qu’en septembre comme nous le rappelle le défi Blog-O-trésor lancé par Karine et Grominou auquel je vous invite ardemment à participer (vous verrez, c’est cool comme règlement).
Et d’ailleurs, tiens, je vous donne tout de suite ma sélection (je me connais, mieux vaut battre le fer tant qu’il est chaud, Procrastination étant de notoriété publique mon deuxième prénom)…
1. Un ange cornu avec des ailes de tôle – Michel Tremblay
2. La marche en forêt – Catherine Leroux
3. La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie
4. La héronnière – Lise Tremblay
5. Hadassa – Myriam Beaudoin
6. Elle et nous – Michel Jean (je n’ai pas encore été capable d’écrire un billet (pour les coups de coeur c’est toujours plus difficile) mais l’avis de Karine est ici
Que des coups de coeur absolus, rien que pour vous… J’en frémis rien que d’y penser.(Comment ça j’ai dépassé, ah oui oups… quand je vous disais que les chiffres et moi… bon ben je laisse aux organisatrices, le soin de sévir).

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Pour cette année, j’ai quand même compilé mon bilan (parfois je m’étonne moi-même), bon d’accord je n’ai toujours pas écrit autant que j’ai lu (my bad) mais je me vote quand même un satisfecit pour bonne conduite (neuf billets sur quinze lectures, c’est honnête non) (bon d’accord mais ça fait plus de 50% quand même).

Il ne faut pas parler dans l’ascenseur – Martin Michaud
Hongrie Hollywood express – Eric Plamondon
La rive noire – Jacques côté
Griffintown – Marie-Hélène Poitras
La maison des temps rompus – Pascale Quiviger
Le ciel de Bay City – Catherine Mavrikakis
La déesse des mouches à feu – Geneviève Pettersen
Rivière Mékistan – Lucie Lachapelle
Nous étions le sel de la mer – Roxanne Bouchard
Histoires nordiques – Lucie Lachapelle
Le syndrome de la vis – Marie-Renée Lavoie
Mayonnaise – Eric Plamondon
La faille en tout chose – Louise Penny
Elle et nous – Michel Jean (ben oui, je l’ai relu)
A toi pour toujours, ta Marylou – Michel Tremblay

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PS : Le logo bleu est celui de l’Armuq ancêtre de la société québécoise de recherche  en musique – il est beau non ?

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