Le jeudi, c’est citation (24)

Chiffonette nous l’a proposé, nous l’avons fait, nous le faisons, nous le feront…

“La vieille Corbeau, dont le sentiment religieux s’excitait à la vue de la mort, s’est tout de suite sentie investie du devoir de sauver l’âme du condamné – assurément perdue, selon elle. Elle s’est alors approchée un peu, à distance beaucoup trop respectueuse du malheureux pour que ce soit du respect, et s’est mise à lui crier sa générosité. Son groupe de prière, qui se réunissait le lendemain après-midi, ferait à sa demande une entorse au calendrier prévu des demandes d’indulgence pour traiter son cas en priorité. S’il voulait bien tenir jusque là, elle l’assurait de la charité de Dieu, qu’elle connaissait bien, et qui ne pourrait lui refuser une petite demande de sursis pour un voisin. Elle soulignait qu’il valait peut-être mieux envisager de réduire, voire de cesser les blasphèmes, pour favoriser la réussite de l’entente.”

 

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie

Publié dans citations | 10 commentaires

L’été où je suis devenue jolie

Depuis toujours, Belly passe les vacances d’été au bord de la mer avec sa famille et celle de Susannah, la meilleure amie de sa mère. Tous les ans, Belly, la plus jeune et la seule fille, essaie de trouver sa place entre son frère ainé Stefen et les deux fils de Susannah, le ténébreux Conrad, pour qui elle se consume depuis ce qui lui semble des siècles, et le très blagueur mais toujours présent Jérémiah qu’elle considère comme son meilleur ami. Mais cette année, Belly aura 16 ans et il est temps que les choses changent…

Bon je l’avoue, quand j’ai lu le billet de Karine, il n’y a même pas une semaine, j’ai eu terriblement envie de m’évader dans une histoire doudou moi aussi. Aussitôt ressenti aussitôt fait, la chair est faible que voulez-vous. Je l’ai commandé (d’occasion je suis parfois oversérieuse), reçu et lu dans la foulée… Et bien sûr cela a parfaitement fonctionné. Mes dernières lectures étant en anglais, elles furent un tant soit peu ardues quoique des plus plaisantes, alors me retrouver dans cette atmosphère toute de souvenirs d’enfance et de plage fut une parenthèse de douceur. Evidemment ils m’ont un peu agacée ces ados, toujours persuadés que rien ni personne ne peut les comprendre, mais ce fut fugace parce qu’après tout… c’est un passage obligé. J’ai aimé le rapport qu’entretient Belly avec cette maison ou chaque geste, chaque attitude éveille un souvenir. J’ai aimé la relation des deux mères qui vivent leur amitié depuis toujours jusqu’à avoir fait de leurs enfants des “presques” cousins… Presque étant le mot qui convient ici. J’ai aimé aussi cette position délicate de Belly juste entre enfance et adolescence, vivant très consciemment ce moment fugage où rien ne pourra plus jamais être comme avant. J’ai moins aimé son aveuglement obstiné et sa façon de se conduire systématiquement comme une gamine de trois ans de moins mais c’est peut être moi, d’ailleurs en général j’ai trouvé que ces adolescents étaient vraiment très jeunes pour leur âge mais cela ne m’a en rien gâché mon plaisir. Un roman doudou à savourer pour retrouver l’ambiance douce amère des étés d’enfance quand tout était parfait… Ensoleillé !

 

L’été où je suis devenue jolie – Jenny Han – 2009 –  traduit de l’anglais par Alice Delarbre 2010 – albin michel, Wiz

 

L’avis (très tentant donc) de Karine

Publié dans livre jeunesse | 24 commentaires

Top ten tuesday : books I wish I read as a kid

Le thème du jour, choisi par the broke and the bookish, est un peu délicat il me semble. Les livres, lus adulte, que j’aurais aimé lire enfant. J’ai commencé à lire à six ans mais quans l’enfance s’arrête-t-elle? A treize ans? Plus tard? Plus tôt? Quoiqu’il en soit, je lisais vraiment beaucoup entre six et treize ans, à peu près tout ce qui me tombait sous la main. Du coup j’ai dû lire une bonne partie des classiques jeunesse disponibles Verne, London, Curwood, Cooper, Ségur, Scott, Twain sans compter assez d’Enid Blyton pour monter un commerce et toutes sortes de bibliothèques vertes, roses, rouges…

Mais à la réflexion, j’aurais certainement trouvé le temps d’aimer (voir d’adorer) :

 

1. Harry Potter de dame Rowling (Les sept tomes soyons fous). Adulte ou pas je les ai lu une bonne dizaine de fois chacun, en français, en anglais, je les relis souvent, c’est toujours aussi bon…

 

2. Twilight de Stephenie Meyer : Après tout j’étais déjà une fille à l’époque et j’étais amoureuse d’Athos et de Thibaud de Châlus… j’aurais aimé Édouard et Jacob à la folie (je n’aimais déjà pas choisir) et n’en aurais même pas vu les défauts. L’idéal !


3. Le journal d’une princesse de Meg Cabot (Les six premiers tomes, après cela se gâte hélas) – Tolkien que j’ai ri ! J’aurais adoré Mia quand j’étais ado et l’aurais élue meilleur amie littéraire sans la moindre hésitation.

 

4. Narnia de CS Lewis : Je crois que je l’ai lu trop tard cette série. Après Tolkien pour tout dire et elle m’a paru diablement enfantine, mignonne certes mais je pense que je l’aurais largement préféré vers huit ans.

 

5. Anne et la maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery – une petite merveille que j’ai beaucoup aimé l’an passé (d’ailleurs il faut que je me trouve la suite – enfin que je la trouve à mes filles bien sûr) et qui m’aurait enchanté enfant.

 

6. Papa longues jambes de Jean Webster – Un de ces romans pour jeunes filles qui respirent la merveilleuse nostalgie d’une époque révolue.

 

7. Hunger games de Suzanne Collins – vers 12 ans j’aurais adoré, j’en suis sûr… J’aimais déjà la science fiction à la folie et le roman est un bijou

 

8. The wardstone chronicle de John Delaney (la série de l’épouvanteur) – J’apprécie énormément cette série, si anglaise et si différente pourtant de l’oeuvre de Rowling, elle m’aurait plu à l’époque, c’est certain !

 

9. Percy Jackson (les cinq tomes) de Rick Riordan – A l’école primaire, j’ai développé une grande addiction aux beaux volumes blancs à filets d’or des Contes et légende avec une préférence marquée pour ceux qui relataient les mythes grecs et romains. Autant dire que j’aurais complètement craqué pour le jeune Persée, dit Percy, fils d’Apollon, dyslexique, hyperactif et particulièrement doué pour se retrouver embringué dans de folles aventures impliquant les monstres les plus étranges de la Grèce antique.

 

10. Tobie Lolness de Timothée de Fombelle – Mesurer un millimètre de haut et vivre dans l’immensité d’un arbre : quel enfant n’en rêverait pas? Encore un bijoux qui m’aurait forcément plu

 

et last but not least mention spécial à The graveyard book (L’étrange vie de Nobody Owens) et Odd and the frost giants (Odd et les géants du givre) de Neil Gailman qui aurait très certainement été un de mes auteurs favoris (pour ne pas dire chouchou, copyright Caro) (ce qu’il est d’ailleurs aujourd’hui en tant qu’auteur “adulte”)

 

La sublimissime liste de Karine, les non moins passionnantes listes de  Hérisson, JainaxfLiyah  et Shopgirl sur le même thème. Les listes alternatives de Cuné, Mlle Pointillés, Cécile, Syl et Touloulou

 

 

Publié dans des listes, toujours des listes | 20 commentaires

Heat Waves

Lorsqu’un magnat de la construction s’écrase sous le balcon de son appartement,  situé six étages plus haut, la première idée qui vient aux enquêteurs est bien entendu le suicide. Pourtant l’homme parait peu susceptible de mettre ainsi fin à ses jours, de plus certaines évidences semblent bien indiquer le meurtre, mais qui et pourquoi? Pour la détective Nikki Heat (Nikki Hard en français), cette enquête s’annoncerait tout ce qu’il y a de plus banale si on ne lui avait pas imposé la présence d’un journaliste à longueur de journée. Un journaliste brillant et comptant de nombreuses relations certes, mais doté de trop d’humour et de charme pour qu’elle se sente tout à fait à son aise avec lui…

Je ne pouvais que craquer pour ce polar signé du présumé et néanmoins très charismatique Richard Castle. Je dis présumé parce qu’en fait, je suis tout à fait consciente qu’il n’existe pas cet homme, je ne suis pas si atteinte que vous le croyez, mais j’ai passé de si bonnes heures avec la série Castle que je mourrais d’envie de lire le roman qui sert de fil conducteur à la première saison. Je sais bien que c’est un produit de commande voire une pure action marketing mais quand on aime… Au demeurant c’est un bon polar, plutôt efficace (après tout les scénaristes de la série sont certainement à l’origine de la chose – je les vois d’ici : et si on l’écrivait ce roman ? Noooon tu charries ? allez chiche, on le fait !). L’histoire est assez retorse et rebondit aux bons endroits mais ce qui en fait réellement l’intérêt est bien entendu le duo Nikki Heat/Jameson Rook calqué sur celui formé par Beckett et Castle dans la série. On retrouve avec plaisir la tension et l’humour de leurs échanges, à cela près qu’ici c’est Nikki le personnage central, Rook se trouvant beaucoup plus en retrait, et que l’auteur projette une bonne partie des fantasmes qu’on le soupçonnait de nourrir pour la belle Beckett depuis les premiers épisodes de la saison 1. Fantasmes qu’il arrive cette fois à concrétiser, je ne spoile pas, c’est dit dans la série. D’ailleurs toute la famille (la mienne de famille s’entend, du mari jusqu’au petit dernier, onze ans, en passant par les deux ados-filles) s’est ruée sur la page 105 quand je suis arrivé avec le livre, (et pourtant il était en anglais c’est dire). Mais si, rappelez-vous, cette fameuse page que Castle surprend Beckett à lire en cachette dans les toilettes… En résumé un excellent polar pour les amateurs de la série !

 

Heat Waves – Richard Castle – Hyperion – 2009

 

PS : la qualité de l’édition poche d’Hyperion est absolument déplorable. Je ne vous la conseille pas, papier grisâtre, police minuscule et aucune marge : on ne peut lire que la moitié gauche de la page de gauche et la moitié droite de la page de droite… un vrai scandale.

PPS : Le livre est sorti en français sous le titre Vague de chaleur aux éditions City.

PPPS : La suite Naked Heat est déjà sortie en anglais et en grand format chez Hyperion.

PPPS : Aux Etats-unis c’est Nathan Filion (soupir) qui fait la promo du livre et dédicace les exemplaires – ils savent s’amuser aux states, y’a pas à dire !

Publié dans Polar | 26 commentaires

L’oiseau du tour du monde

Un bœuf gris de la Chine

Couché dans son étable

Allonge son échine

Et dans le même instant

Un bœuf de l’Uruguay

Se retourne pour voir

Si quelqu’un a bougé.

 

Vole sur l’un et l’autre

A travers jour et nuit

L’oiseau qui fait sans bruit

Le tour de la planète

Et jamais ne la touche

Et jamais ne s’arrête.

 

Jules supervielle (1884-1960)

Publié dans poèmes | 14 commentaires

Le jeudi, c’est citation (23)

En ce moment je lis Heat Waves de Richard Castle, mais oui l’auteur de roman policier, absolument ! Malheureusement j’ai tourné les pages sans noter de citation, shame on me, alors à la place, je vous offre un petit dialogue issu tout droit de la série pour rester dans l’ambiance…

Beckett: This…uhmm…female Detective of yours…exactly how much will she be based on me?
Castle: Well, she’s not too bright and kinda slutty.
Beckett: Right, so was that wise-ass or jack-ass?
Castle: Actually, that was jack-ass. No, honestly, you have nothing to be embarrassed about. She’s going to be really smart, very savvy, haunting good looks, really good at her job…and kinda slutty.
Beckett: CASTLE!

 


Beckett : Cette… euh… détective que vous avez créé… Jusqu’à quel point va-t-elle me ressembler ?
Castle : Et bien, elle n’est pas trop maligne et un peu garce
Beckett : Très bien, là c’est une réponse de plaisantin ou de crétin ?
Castle : Là je dirai de crétin. Non, sincèrement vous n’avez pas à vous inquiéter, elle sera vraiment très maligne, vraiment très bonne dans son boulot, envoûtante… et assez garce.
Beckett : CASTLE!

 

Les citations du jeudi sont à l’initiative de la très glamourous chiffonette

 

Publié dans citations | 16 commentaires

Top ten tuesday : bizarreries livresques

Faire des listes, c’est comme manger des cacahuètes, quand on commence, difficile de s’arrêter… C’est ainsi que, peu inspirées par le thème officiel de the broke and the bookish, Karine et moi-même avons décidé d’établir la liste de nos étranges manies, lubies et autes bizarreries, du moins celles qui concernent les livres, restons raisonnable, il faut s’en tenir à dix.

En fait, je ne vois pas trop ce qu’elles ont de bizarre mes habitudes, mais il parait (il parait) que les avis sont partagés en la matière (si j’en crois certains soupirs et yeux-au-ciel), jugez-en vous même :

 

1. J’aime posséder les livres. J’emprunte beaucoup mais je rachète systématiquement ceux qui me plaisent… pour les relire, pour les avoir, pour les prêter, pour les donner… Du coup j’ai dû en racheter certains un nombre limite incaculable de fois (je ne suis pas forte en calcul comme chacun sait), la palme revenant à Fausse aurore de Chelsea Quinn Yarbro qui s’obstine à disparaitre régulièrement de ma bibliothèque Tolkien sait pourquoi.

 

2. J’aime retrouver mes livres. Et c’est bien l’unique chose que j’aime ranger (je n’ai rien d’une fée, surtout pas du logis, une sorcière à la limite). Je passerai des heures à les classer,  organiser leur rangement, imaginer des catégories et je suis prodondément frustrée depuis que je n’ai plus assez de bibliothèques pour accomoder mes possessions.

 

3. J’aime les livres qui ont vécu. Un livre neuf, jamais lu, c’est un étranger. J’aime les bouquins patinés par de multiple lectures et la première chose que je fais quand j’en achète un (surtout d’occasion) c’est de mettre mon nez dedans pour en apprécier (ou pas) l’odeur particulière. Bon il est vrai que certaines collections ne se prêtent pas à l’expérience, les pages s’effeuillant à la première relecture. J’ai des opinions très arrétées sur les éditeurs qui pratiquent ce genre de délit contre lecture (réhabilitons le pilori !).

 

4. J’aime relire en français les livres lus en anglais.. pour vérifier que j’ai tout compris, rien raté, évité les contresens, enfin toute cette sorte de choses.

 

5. J’aime relire en anglais mes ouvrages traduits préférés… pour vérifier que le traducteur à tout compris, rien raté, évité de sabrer des scènes (D’aucuns ont pu lire mon indignation  (gggrrr) quand je me suis aperçue que les versions françaises de Pride and Prejudice (10/18) ou Harry Potter (le premier) avait été amputées de paragraphes entiers (ça aide de connaitre les romans par coeur pour comparer)). Tout cela pour dire que je possède pas mal de livres en double (VO/VF) et que cela n’arrange en rien mes difficultés bibliothèsques. Imaginez un peu, racheter tout Sherlock Holmes (c’est fait) ou tout Agatha (aïe) en version originale… Ah sinon j’ai aussi P&P en chinois mais euh… bref !

 

6. J’aime répandre le mal autour de moi, mes filles possèdent Twilight en français, anglais, espagnol, allemand, catalan et chinois… pour l’instant (les donations sont acceptées). Et n’allez pas croire que c’est inutile, fille-cadette a déjà lu les versions anglaise et espagnole, que ne ferait-on pour améliorer l’enseignement des langues vivantes.

 

7. Je corne les livres, uniquement les miens, je suis civilisée (relativement), mais je corne : pour savoir où j’en suis, pour me rappeler une page, une citation, etc… Je souligne aussi voire je commente, du moins quand j’ai un crayon sous la main. (Mon Beowulf est truffé de notes lexicales sur le west saxon, par exemple saviez-vous que theoden signifie prince et.. mais je m’égare.)

 

8. Je lis n’importe où, n’importe quand, à la moindre occasion…  assise, couchée, debout, immobile, en marchant, absolument partout (je cherche une solution pour la douche). Je suis un danger ambulant quand j’ai le nez dans un livre sur la voie publique et mes sacs finissent régulièrement par céder sous le poids des (au moins) deux livres que je traine systématiquement partout (au cas où…).

 

9. J’aime lire tout ce que je trouve sur un livre avant de rédiger mes billets, depuis wikipedia jusqu’aux résumés et avis de zozone en passant par tous les blogs que mon moteur peut dénicher… C’est beaucoup plus long quand c’est Dostoïevski si vous voulez mon avis.

 

10. Je relis mes billets cinquante fois avant de les publier et n’en suis jamais satisfaite (et le pire est qu’il reste souvent des bêtises quand même). Je coupe, je sabre, change les paragraphes de place et les phrases de sens, supprime des virgules, ajoute des points, essaie de limiter le texte à l’espace d’un écran (faire court, faire court), cela n’en finit pas… J’aime à croire que cela explique mon retard systématique ne matière de billets (hum !)

 

11. Je lis toujours la fin d’un livre avant d’y arriver, en particulier en cas de suspens (je déteste le suspens). En général cela se produit une fois passé le premier tier de l’histoire, mais parfois avant même de commencer, surtout dans le cas de séries. Et oui, j’ai déjà lu la dernière phrase du troisième tome d’Azilis alors que je n’ai pas même commencé le deuxième. (Du coup j’adore les spoilers mais j’évite d’en faire moi-même, sachant que la plupart de mes visiteurs détestent… et je comprends, je comprends.)

 

12. Je pratique un bovarysme militant. Je tombe amoureuse des livres, des personnages (comment ça,  vous le saviez déjà), je regarde systématiquement toutes les adatations cinématographiques ou télévisées, lis des variations pour peu qu’un de mes favoris s’y promène, j’éclate de rire dans des endroits incongrus, je ronchonne contre des auteurs qui n’en demandent pas tant, je crie même parfois contre les livres eux-même (J’ai cependant arrêté de les lancer à travers la pièce car j’ai des enfants et ne voudrais pas leur donner le mauvais exemple, jetons un voile pudique sur le passé).

 

13. J’aime relire, relire et relire encore mais je crois avoir déjà parlé de cette manie (du mot maniaque) récemment.

 

Rien que de très habituel non ? Et vous , vous avez des manies ? En attendant, vous pouvez lire celles de Karine ici, ainsi que les listes sur divers thèmes de Cuné, Caro , Cécile, Mlle Pointillés et Syl


PS : En parlant d’adaptations, je crois que je suis en train de craquer pour la nouvelle série holmesque de la BBC…

PPS : Ce billet est beaucoup trop long, mea maxima culpa, c’est l’effet liste…

Publié dans des listes, toujours des listes | 46 commentaires

L’orage

Chaque arbre est immobile, attentif à tout bruit.

Même le peuplier tremblant retient son souffle

L’air pèse sur le dos des collines, il luit

Comme un métal incandescent et l’heure essouffle.

 

Les moineaux buissonniers se sont tous dispersés

Avec le vol aigu et les cris d’hirondelles,

Et des mouettes vont, traînant leurs larges ailes,

Dans l’air lourd à gravir et lourd à traverser.

 

L’éclair qui brille au loin semble une brusque entaille

Et, tandis que hennit un cheval de labour,

Les nuages vaillants qui vont à la bataille

Escaladent l’azur âpre comme une tour.

 

Mais soudain, l’arc-en-ciel luit comme une victoire

Chaque arbre est un archer qui lance des oiseaux,

Et les nuages noirs qu’un soleil jeune moire,

Enivrés, sont partis pour des combats nouveaux.

 

Jules Supervielle (1884-1960)

Publié dans poèmes | 8 commentaires

Soulless

Depuis le règne d’Elizabeth 1ère, l’Angleterre a fait le choix d’accepter et intégrer les être surnaturels et ma foi, cela lui a parfaitement réussi. Nul ne doute en effet que les conseils avisés de loup garous en matière militaire et de vampires en matière diplomatique aient plus que contribué, et contribue encore, à la grandeur de l’Empire britannique.

Pour autant, il n’est pas question, en ce respectable XIXe siècle, de déroger aux convenances, Miss Tarabotti est donc particulièrement choquée, lors d’un bal de la bonne société, lorsqu’elle se faire attaquer sans présentation d’aucune sorte par un vampire des plus mal habillés. Non que cela lui fasse perdre ses moyens. En plus d’un caractère bien trempé, voire épineux, et d’un physique peu conventionnel, deux choses qui relativisent sensiblement ses chances de mariage, Alexia Tarabotti est née sans âme. Les êtres surnaturels qui s’aventurent à la toucher, se voient rendre dans l’instant  leur humanité et par là même leur vulnérabilité. De parasol en épingle à cheveux, le dit vampire décède définitivement, ce qui entraine toutes sortes de formalités et l’intervention de Lord Maccon, chef du bureau des êtres surnaturels, imposant, autoritaire, loup garou et singulièrement agaçant. Très vite les incidents impliquant vampires et loups garous se multiplient et miss Tarabotti, peu incline à la prudence, compte bien être partie prenante de l’enquête et comprendre de quoi il retourne…

Quelle femme cette Alexia et quel homme ce lord Maccon! Bien sûr ils font plus que rappeler, dans leur allure comme dans leurs dialogues, l’explosif couple Peabody Emerson, clin d’oeil pimenté d’un peu de surnaturel et agrémenté de sciences à la sauce steampunk. Des dirigeables sillonnent le ciel victorien au départ de Hyde park, des scientifiques cherchent à mesurer l’âmes et dompter l’électricité, la Reine Victoria dispose d’un conseil de l’ombre comprenant un loup garou et un vampire, et tout à l’avenant… J’ai adoré l’ambiance, pouffé de rire aux dialogues et grandement apprécié les  personnages tous plus pittoresques les uns que les autres,  mention spéciale à lord Akeldama, le vampire fashion victim (si !) aux vestes extravagantes et aux surnoms aussi comestibles que fleuris (mon préféré, j’hésite, little creampuff peut être)… excellent !

L’avis de Chimère qui m’a offert ce bijou fait pour moi et que je remercie un million de fois…

 

Soulless – The parasol protectorate 1 – Gail Carriger – 2009 – Orbit

 

PS : Ce premier tome vient de sortir en français sous le titre Sans âme chez Orbit

PPS : Deux suites sont déjà disponibles en anglais, Changeless et Blameless… tout un programme qui me tente terriblement, le second se passerait en grande partie en Ecosse me dit-on…

PPPS : Le site de l’auteur, on y trouve des pensées charmantes qui prête à méditations du genre “Les absurdes mœurs victoriennes et leurs modes ridicules étaient de toute évidence dictées par les vampires…”


Publié dans SFFF | 32 commentaires

Le jeudi, c’est citation (22)

Où grâce à  Chiffonette, on apprend qu’il n’y a pas que des vampires en Ecosse, il y a aussi des Loup-garous…

“All the London ton acknowledged Scotland as a barbaric place. (…) Highlands werewolfs had a reputation for doing atrocious and highly unwarranted things, like wearing smoking jackets for the dinner table. Lyall shivered at the delicious horror of the very idea”

 

Gail Garriger – Soulless – 2009

Publié dans citations | 12 commentaires