Top ten tuesday : my favorite reads in 2010

Au moment d’établir une mini-liste de mes lectures les plus marquantes de 2010 (thème officiel de la semaine chez nos amis de The Broke and the Bookish), je m’aperçois qu’avoir chroniqué à peine la moitié des livres que j’ai lus ne va pas me faciliter la vie… et dire que je pensais pouvoir garder une trace de mes lectures grâce à ce blog… pfff ! Encore faudrait-il que je m’y tienne. Mais baste, inutile de nous apesantir, les bonnes résolutions n’arrivent que la semaine prochaine, pour le moment contentons nous de fouiller dans notre mémoire pour y choisir quelques lectures délicieuses.

Et à tout seigneur tout honneur, je commencerai par

Beowulf : une révélation ! Ainsi donc je peux lire en vers, une épopée écrite au Ve siècle et y prendre un plaisir exceptionnel, quel souffle, quelle magie… merci Tolkien, merci Isil, ce fut grand !

Les grandes espérances, mon premier Dickens, ça se fête… merci Fashion (car oui, j’ai des remerciements à faire pour chacun des items de cette liste ou presque) Une belle expérience qui se renouvelera.

Impulse and Initiative, je ne voudrais pas vous inquiêter par trop de sérieux, rassurez-vous donc, cette lecture mi-austenienne, mi-harlequinesque, merci ma Pimpi, restera un (très) grand moment de cette année… ah mr Dracy dans la bibliothèque avec un bougeoir, j’en frémis encore !

Le prince des marées, certes je ne l’ai pas encore chroniqué (mea maxima culpa) mais merci Cuné pour cette lecture magnifique que je recommende instament à chacun.

Percy Jackson,  une très jolie découverte jeunesse qui restera dans les annales familiale (avoir un demi-dieu à la maison est une expérience recommandable.

Fille de lune, re-merci Pimpi, le premier tome fut une très belle lecture et j’attends énormément de la suite qui patiente (évidemment) dans ma pal.

Le premier homme, merci Lou, une merveille ce roman…

Le monde d’hier de Stefan Zweig, merci Karine, (oui le billet manque mais je l’écrirai un jour) mon premier Stefan, impressionant.

les visages, merci Stéphanie, un excellent polar ET un beau roman.

le retour, parce que décidément l’écriture de Schlink me convient et que ce roman pourtant tout sauf sentimental, m’a transportée… 

Juliet, naked, mon premier Hornby, réjouissant…

Bonus

Dans la catégorie Poésie : Marceline Desbordes-Valmore et Louise Labbé, (re)merci  Lou, comment ai-je pu vivre sans elles si longtemps, that is the question…

Dans la catégorie Relecture : Le Silmarillion parce que ce fut un très grand moment, encore meilleur que la première fois

(illustration de Simone G. Des Roches)

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souffle, souffle, vent d’hiver

Noel s’achève, que diriez-vous de fêter cela avec un zeste de poésie du grand Will ?

 

Blow, blow, thou winter wind,
Thou art not so unkind
As man’s ingratitude;
Thy tooth is not so keen
Because thou art not seen,
Although thy breath be rude.
Heigh-ho! sing heigh-ho! unto the green holly:
Most friendship is feigning, most loving mere folly:
Then, heigh-ho! the holly!
This life is most jolly

 

Freeze, freeze, thou bitter sky,
Thou dost not bite so nigh
As benefits forgot:
Though thou the waters warp,
Thy sting is not so sharp
As friend remember’d not.
Heigh-ho! sing heigh-ho! unto the green holly:
Most friendship is feigning, most loving mere folly:
Then, heigh-ho! the holly!
This life is most jolly.

 

Shakespeare – As you like it

 

Souffle, souffle vent d’hiver;
Tu n’es pas si cruel
Que l’ingratitude de l’homme.
Ta dent n’est pas si pénétrante,
Car tu es invisible
Quoique ton souffle soit rude
Hé! ho! chante; hé! ho! dans le houx vert;
La plupart des amis sont des hypocrites et la plupart des amants des fous
Allons ho! hé! le houx!
Cette vie est plutôt joyeuse

 

Gèle, gèle, ciel rigoureux,
Ta morsure est moins cruelle
Que celle d’un bienfait oublié.
Quoique tu enchaînes les eaux,
Ton aiguillon n’est pas si acéré
Que celui de l’oubli d’un ami.
Hé! ho! chante; hé! ho! dans le houx vert;
La plupart des amis sont des hypocrites et la plupart des amants des fous
Allons ho! hé! le houx!
Cette vie est plutôt joyeuse.

 

William – Comme il vous plaira

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Joyeux noël

yueyin de noel

Et un très joyeux anniversaire

à Mr Kiki.

(né dans la nuit du 24 au 25, il y a…)

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Bal de givre à New York

Anna revient à elle, allongée dans la rue, près d’une somptueuse limousine blanche… Un jeune homme magnifique se penche sur elle avec inquiétude. Il tombe sous le charme et ceci pourrait être le début d’une aventure digne d’un conte de fée, car Wynter, le dit jeune homme, est l’héritier d’une des plus riches familles de la ville et veut justement inviter Anna au fabuleux bal du givre dont rêve toutes les jeunes filles… Tout pourrait donc être parfait dans le meilleur des New York possible mais Anna depuis l’accident souffre d’une étrange amnésie, tout lui semble subtilement décalé, la ville s’effrite autour d’elle, sa demeure semble réagir de son propre gré, un mystérieux homme masqué inscrit, envers et contre tous, de poétiques graffitis  partout où elle pose les yeux et surtout, surtout, ses parents ont mystérieusement disparu sans qu’elle puisse se rappeler le pourquoi du comment…

Si cette histoire débute comme une romance, très vite le lecteur pressent autre chose mais il lui faut  un temps certain avant de mettre le doigt sur ce qui gêne. D’inexplicables évènements se multiplient mais sans que l’on puisse en cerner la signification. L’athmosphère passe insensiblement de l’étrange à l’onirique, devient pesante voire effrayante et l’écriture exceptionnelle de l’auteur nous plonge dans ce pourquoi-pas avec une efficacité digne des meilleurs cauchemards. Une très belle lecture, décalée en diable !

 

Bal de givre à New-York – Fabrice Colin – Albin Michal Wizz – 2011

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Le jeudi, c’est citation (19)

Comme le dit toujours Chiffonette

 

“_ C’est tout pour la résurrection de Lazare, fit-elle d’une voix basse et grave, et elle se détourna, puis resta immobile, n’osant jeter les yeux sur Raskolnikov. Son tremblement fiévreux durait toujours. Le bout de chandelle achevait de se consumer dans le chandelier tordu, et éclairait faiblement cette pièce misérable où un assassin et une prostituée s’étaient si étrangement unis pour lire le Livre éternel.”

 

Crime et châtiment – Dostoïevski

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Top ten tuesday : Books I Can’t Believe I’ve Never Read

La nouvelle liste de ce mardi prodigue (car premier jour de mes vacances et oui) sera donc celle des livres que je ne peux pas croire n’avoir pas lu, encore un thème de récupération en provenance directe de The broke and the bookish, notre aimable blog outre-atlantien. Des livres que j’aurais dû lire et depuis longtemps, il y en a beaucoup, mais à la réflexion, il y en a aussi énormement que je n’en reviens pas d’avoir lu mais passons, car ceci est une autre histoire.

En projet donc…


Voyage au bout de la nuit, parce que je n’ai jamais réussi à le lire, un jour peut être ou pas…

 

Lettre d’une inconnue, j’en rougis rien que de l’écrire mais bien que je l’aie dans ma pal, bien que je sois inscrite au challenge ich liebe Zweig, bien que j’aime stefan et bien qu’il ait été au programme de la fashion klassik list et bien je ne l’ai quand même toujours pas lu…

 

La chute d’hypérion, Endymion et l’Eveil d’Endymion que j’ai emprunté à Fashion victim il y a quoi ? Trois ans et demi au bas mot (et alors que j’ai adoré Hypérion)

 

La foire aux vanités, qui pourtant m’a été (très) chaudement recommandé

 

Tout Will parce que Shakespeare

 

Un conte de deux villes parce que c’est mon prochain Dickens (et il faut lire Dickens me répète-t-on sur tous les tons)

 

L’affaire D. Parce que j’aimerai qu’Isil continue de me parler

 

L’amant éternel parce que je redoute la colère non moins éternelle de celle qui me l’a prêté (tina pardonne moi).

 

un roman de David Foenkinos par que Caro(line) (j’ai la délicatesse dans ma pal quand même)

 

Mansfield park  parce qu’il me reste un Austen à lire, est-ce bien croyable ?

 

La horde du contrevent que Lhisbei m’a offert il y a… je ne sais pas, longtemps (en années) et qui est toujours bien rangé sur une étagère (bon c’est toujours mieux que sur une pile par terre)

 

A la recherche du temps perdu parce que je n’ai même jamais tenté Proust

 

 

Les listes de Fashion, KarineCuné, Caro[line]Tamara et Stéphanie sont ici et là, pour nous donner des idées de lecture, nous faire culpabiliser et euh rire aussi…

 

PS : quoi comment ça  douze ?

 

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Le livre des contes perdus (saison 1)

Comme on le sait (peut être y ai-je déjà fait discrètement allusion) Christopher Tolkien compila ce qui allait devenir le Silmarillion après la mort de son père en 1973 et en fit la petite merveille dont je vous ai déjà parlé. Cela fait il lui restait énormément de textes et fragments écrits par JRR tout au long de sa vie à mesure qu’il inventait sa mythologie, testait ses idées, ébauchait ses contes.

Le livre des contes perdus rassemble en deux volumes, ceux de ces textes racontant peu ou prou ce qui allait devenir le premier âge. Certains retracent des variantes d’épisodes du silmarillion, d’autres portent encore nettement la trace de la culture classique de l’auteur, d’autres enfin explorent des pistes que Tolkien a par la suite abandonnées. Tel quel, c’est une plongée qui pourrait être fascinante dans l’univers de Tolkien puisqu’on y voit littéralement la terre du milieu émerger du néant. Malheureusement (et pour mes péché) je l’ai acheté en français (grave erreur) et la traduction m’a été une grande perturbation. Trop littérale et laborieuse, elle gomme à mon sens tout le charme et le souffle du style de Tolkien. Certes à l’époque où il écrivait ces ébauches, JRR pratiquait un style très archaïque qu’il a abandonné ensuite, mais au lieu de traduire ce parti pris par un français tout aussi archaïque, le traducteur a choisi de verser dans un littéral lourd et sans vie. Un véritable crime car ces histoires sont passionantes et j’ai aimé parcourir les chemins que cet imaginaire foisonnant a emprunté pour aboutir à la création d’un univers dans toute sa complexité. Car la terre du milieu existe, dans mon esprit comme dans celui de milliers de lecteurs, n’en doutez pas.

Une expérience de lecture mitigée donc mais je suis loin de désespérer de l’Histoire de la Terre du Milieu dont ces contes forment les deux premiers tomes. On m’y reprendra mais peut être en anglais cette fois…

 

L’avis certainement plus positif d’Isil qui a eu la sagesse de le lire en anglais…

 

Le livre des contes perdus – JRR Tolkien – Compilé par Christopher Tolkien –  1983-1984 – Traduit de l’anglais par Adam Tolkien (pfff)

qui avance son petit bonhomme de chemin (je dois me raisonner régulièrement pour ne pas me jeter sur mes toutes nouvelles et toutes belles éditions du Hobbit (illustré par Alan Lee) et du Seigneur des anneaux en VO… soupir !)

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Descente de géants

Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d’ombres, de lumières,
L’univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos coeurs toujours en sang sous la peau.

 

Faut-il que pour nous brûlent tant d’étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?

 

Viendront les géants tombés d’autres mondes,
ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.

 

Jules Supervielle (1884-1960)

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L’amant

Une jeune française traverse un bras du mékong, accoudée à la rambarde d’un traversier. Vêtue d’une robe légère, de sandales dorées et d’un chapeau d’homme, elle a quinze ans. Un peu à l’écart un homme la regarde, assis dans une luxueuse limousine noire, il est chinois. Entre eux, une histoire va se tisser, une histoire interdite, faite de désir, d’argent et peut être d’amour.

Depuis le film de Jean-Jacques Annaud tout le monde a cette image en tête quand il s’agit de l’amant pourtant ce point de départ n’est qu’une introduction et il est question de bien autre chose dans ce court roman autobiographique. De quoi exactement, voilà la difficulté. Duras plonge dans ses souvenirs d’apprentissage, de transgression, de famille, elle mèle les époques, les personnages, revient sans cesse aux deux pôles de son récit, sa famille et l’homme de Cholen, ou plutôt la jeune fille qu’elle était à cette époque dans ce monde révolu de l’Indochine française. Non qu’elle s’attarde sur le décor d’ailleurs, son intérêt est ailleurs dans l’esprit des cette adolescente qui devenait une autre, qui devenait l’écrivain du roman.

J’avais déjà lu l’amant vers vingt ans, je n’avais pas aimé mais cette histoire m’était resté en tête… longtemps. Je pensais qu’une relecture me permettrait de mieux apprécier Duras et bien non. Je retrouve exactement le même ressenti, l’histoire me fascine, cette plongée dans un passé qui semble appartenir à une autre personne tout en étant le sien, cette relation transgressive mais pourtant étonnamment douce, cette famille dure à la limite de la folie, tout me plait sauf une chose et de taille l’écriture. J’ai lu qu’elle était magnifique, évocatrice, audacieuse… Elle est surement tout cela, je ne saurais dire, je déteste. Ces phrases qui n’en sont pas, ces enroulements sans fin de propositions tronquées, ces répétitions tirebouchonnées, m’ont constament agacée – pourtant j’aime assez l’oralité habituellement mais ici le mélange ne prend pas pour moi, le côté lancinant est bien là mais lassant et sans charme… Alors est-ce que j’ai aimé le livre disons, comme la première fois moitié oui moitié non, mais je ne suis pas sûre de lire autre chose de Duras. Définitivement !

 

L’amant – Marguerite Duras – 1984Les éditions de Minuit

 

PS : Sauf si ma fille m’oblige à lire Le ravissement de Lol V Stein, sous prétexte qu’elle l’a étudié et qu’il faut que je le lise pour qu’elle puisse m’en parler. Les enfants !

 

Lu dans le cadre de la chaine des livres (tolkien sait pourquoi mon logo a disparu) organisée par Yspaddaden et lecture commune avec Isil, c’était le choix de Bluegrey  (sorry ma blue, je n’ai pas autant aimé que toi)

Publié dans roman français | 30 commentaires

Le jeudi, c’est citation (18)

Piochée dans ma lecture en cours…

 

“Combien en ai-je vu comme ça et comment en arrivaient-elles là ? Eh bien, voilà, elles commençaient toutes comme celle-ci… Bah ! Que m’importe, on dit qu’il en faut. Un certain pourcentage doit finir ainsi chaque année… et disparaître Dieu sait où… au diable sans doute, pour garantir le repos des autres. Un pourcentage ! Ils ont de jolis petits mots ! Rassurants, techniques… On dit un pourcentage. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter… Voilà, si c’était une autre mot, ce serait autre chose… On s’en préoccuperait peut-être alors ?”

 

Fédor Dostoïevski – Crime et châtiment

 

Les citations du jeudi sont chez Chiffonette

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