L’Orphéon – Crématorium Circus

crematoriumAu quatrième étage de l’Orphéon, se trouve le très select, très luxueux et très artistique Phénix crématorium (ISO 9004). Et justement cette semaine là, son directeur est décidé à frapper un grand coup qui portera le Phénix (crémation luxueuse, soirée enlevante) au pinacle de la profession. Or un coup de canon malencontreux lors d’une représentation du Flagada circus vient de faire (en public) un mort spectaculaire et plusieurs blessés graves pour qui on garde peu d’espoir. Voila qui une affaire qui bien menée, pourrait redonner du gonflant à l’égo d’un directeur malmené par son épouse et du prestige à son Phénix  (soirée élitiste, prix non compétitifs). Ni une, ni deux, il décrocha son téléphone…

L’Orphéon est un immeuble de bureaux sis à Montréal dont les cinq étages sont peuplés par les personnages de cinq auteurs québécois*. Et au quatrième, c’est Roxanne Bouchard, l’auteure du magnifique Nous étions le sel de la mer et de Whisky et paraboles qui s’y colle mais dans un genre fort différent de ces deux romans. Car Crématorium circus est une farce au pays des croque-morts de luxe, burlesque, colorée où des personnages déjantés n’en font qu’à leur tête malgré les remontrances répétées de l’auteure, qui d’ailleurs ne se prive pas d’interpeler le lecteur au détour des sept chapitres de cette drôle de semaine. C’est léger, rapide, drolatique, fort bien écrit, totalement à l’ouest, ne boudons pas notre plaisir. Du bonbon !

L’orphéon – Crématorium Circus – Roxanne Bouchard – 2012 – vlb éditeurs

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*Dans le même bâtiment :
Stéphane Dompierre, Corax
Véronique Marcotte, Coïts
Geneviève Jannelle, Odorama
Patrick Senécal, Quinze minutes

 

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Madame Victoria

madame-victoria1Tout a commencé en 2001 par la découverte macabre, près du stationnement de l’hôpital Royal Victoria de Montréal, du squelette d’une femme morte environ deux ans plus tôt et toujours non identifiée à l’heure où je vous écris. Une énigme improbable qui a furieusement fait travailler l’imagination de Catherine Leroux – Après, dit-on, que Kathy Reich* elle-même – la célèbre écrivaine et anthropologue judiciaire – se fut penchée sur son cas. Qui était cette femme ? Qu’a-t-elle vécu ? Comment est-elle morte ? Pourquoi ne trouve-t-on aucune trace d’une disparition au Royal Victoria alors qu’elle portait des vêtements d’hôpital ?  Manque-t-elle encore aujourd’hui à quelqu’un ?

Je m’appelle Victoria, mais ce n’est pas mon vrai nom. Car ceux qu’on me donne sont tous inexacts. (…) Je m’appelle mystère, douleur, ou parfois verdict.

À partir de ces questions et d’une foultitude d’autres, Catherine Leroux aurait pu inventer une histoire complexe, détaillée, peut-être romanesque et… linéaire, mais linéaire voilà qui n’est pas le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’auteur de La Marche en forêt ou du Mur mitoyen. Plutôt que de lui inventer une vie, c’est dix vies qu’elle lui imagine et qu’elle ordonne en un singulier sonnet à la mémoire de toutes les femmes disparues, de leur existence évaporée, de leur nom perdu à jamais. Trois histoires crédibles et poignantes, trois qui basculent peu à peu dans l’étrange, quatre totalement fantastiques, le tout rythmé par trois fragments d’enquête et un final apocalyptique – un poème peut-être – refermant le tout. On pourrait y voir un exercice de style, je préfère y voir un hommage à l’écriture oscillant entre crudité et lyrisme, éclaté, brillant, décalé, cruel, aussi foisonnant que déchirant. Magnifique !

Madame Victoria – Catherine Leroux – 2015 – Alto

L’avis de Lou conquis, celui de Karine moins enthousiaste

*Vous connaissez au moins son avatar Tempérance Brennan dites Bones soit par ses romans ou par la série télévisée 🙂

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Les impliqués

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Alors qu’il s’apprête à profiter de son dimanche matin, le procureur Theo Szacki est appelé sur le site d’un meurtre commis dans un ancien monastère de Varsovie. L’affaire, loin des habituelles querelles liées à l’alcool dont il fait son ordinaire, semble étrangement lié à une thérapie psychologique de groupe et très vite l’entraine sur des pistes à la limite du rationnel – à commencer par l’idée même de cette thérapie dite de la constellation familiale où les participants semblent plus ou moins possédés. De là à penser qu’on cherche à l’égarer…

Zygmunt Milosewski signe le genre de polar que j’aime, nous entrainant dans une enquête des plus classiques – je ne vous dirai pas à quoi j’ai pensé, ce serait vendre la mèche –  qu’on prend plaisir à suivre dans tous ses méandres mais qui est loin d’être le seul intérêt du roman.  Car celui-ci se trouve aussi dans la ville même de Varsovie, personnage à part entière, que notre procureur connait intimement et arpente à loisir, dans la vie quotidienne un peu trop tranquille de ce fonctionnaire intègre mais à l’insatisfaction grandissante, dans l’auscultation enfin de cette société polonaise qui semble avoir occulté l’avant “chute du mur”, mais dissimule dans les replis de sa mémoire collective, tant les ombres de son passé totalitaire que celles toujours vivantes des vestiges d’une corruption d’état. Le tout servi par une écriture fluide, voire élégante, avec un fond d’humour un tantinet cynique qui tempère plaisamment la noirceur du propos. Dépaysant !

Les impliqués – Zygmunt Miloszawski – 2013 – Mirobole

lire-le-monde-300x413L’avis de Tête de lecture qui m’a donné envie et qui a inscrit l’auteur dans son défi : Lire le monde

PS : Les aventure de Théo Szacki comptent à ce jour trois opus et je compte bien lire la suite des enquêtes de notre atrabilaire procureur

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Radisson

radissonAu milieu du XVIIe siècle, les aventures de Pierre-Esprit Radisson, explorateur, coureur des bois, commerçant, trafiquant, pirate – que sais-je encore ?  – qui marqua durablement et romanesquement – de part le récit* qu’il fit de ses voyages – l’histoire de la Nouvelle-France. Tout débute vers 1657 à Trois-Rivière alors que le jeune Pierre-Esprit s’échappe avec quelques amis pour aller chasser alors que les Iroquois rodent autour du village. Capturé puis adopté par le peuple des Hodinossonis, membre de la confédération iroquoise, il apprendra leur langue et leurs coutumes avant de se débrouiller pour rejoindre la Nouvelle-France et continuer à tirer profit de ses remarquables capacités d’adaptations en escortant notamment une mission jésuite en Iroquoisie, objet du tome 2 de la présente série.

radisson2La vie rocambolesque de Radisson se prête bien à la mise en image et Bérubé, l’auteur, a pris la peine de se documenter pour nous restituer un cadre et une atmosphère authentique. Son dessin est nerveux, tonique, plein de caractère et la colorisation dans des tonalités brun vert est fort réussie. L’histoire se suit hardiment, sans temps mort tout au plus pourrait-on regretter une certaine superficialité dans le traitement des personnages, peut-être un tantinet sacrifiés à une narration linéaire et rythmée. Tel quel s’est fort plaisant à lire pour les grands – nostalgiques de Fenimore Cooper et de son Bas-de-cuir –  comme pour les plus jeunes. fringant !

Radisson –  tome 1 Fils d’Iroquois 2009 – tome 2 Mission à Onondaga 2010 – Bérubé – Glénat Québec

album-page-large-8785*Voyages of Peter Esprit Radisson, being an account of his travels and experiences among the North American Indians, from 1652 to 1684, transcribed from original manuscripts in the Bodleian Library and the British Museum, G. D. Skull, édit. (« Prince Soc. », XVI, Boston, 1885 ; New York, 1943). Pas de chance le manuscrit français a été égaré, il faut dire que Pierre-Esprit a terminé sa vie comme citoyen anglais à Londres et oui quand je vous parlais d’une vie agitée.

**La série compte deux tomes supplémentaires que je lirai bien un jour (j’ai dû fouiner dans la bibliothèque de Fils benjamin pour trouver de quoi participer à ce mercredi en bd québécois mais il n’avait que les deux premier tsss)

quebecennovembre_600Québec en novembre croise aujourd’hui les mercredi de la bd 🙂

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Histoires nordiques

nordDepuis toujours, Louise – fille des villes grises et encombrées, est  fascinée par le nord, par la lumière trop blanche, les nuits trop noires, l’immensité ou rien n’arrête le regard, les gens aussi, joyeux, chaleureux, différents… Et toute sa vie elle restera sous le charme, essayant de s’intégrer, de comprendre, de se rapprocher de ses élèves, de leurs parents, de ses collègues inuits qui mènent une vie si différente de tout ce qu’elle connait ailleurs, plus simple peut-être, plus dure certainement, cruelle souvent mais étrangement attirante à ses yeux. Adolescente en vacances, Jeune adulte enseignante installée à demeure, plus tard aussi, le regard de Louise aime le nord et ses habitants.

Histoires nordiques peut se voir comme un recueil de nouvelles mais je le vois plutôt comme des chroniques ou un journal du nord  ; tranches de vie du Nunavik vu par une blanche qui malgré toute sa bonne volonté et sa profonde affection pour les lieux et les gens faillira à vraiment s’intégrer, à se sentir totalement chez elle, faillira surtout à rester, à assumer la violence grandissante, la condition des femmes, le désespoir des jeunes. La narration articule ses treize chapitres autour d’un court texte central – petit poème en prose –  la Folie, celle qui guette le visiteur égaré au nord, les six premiers débordant de curiosité et d’espoir, les six suivants minés par la rudesse du lieu, qu’elle soit climatique ou sociale, jusqu’au départ. Inévitable. Le regard de Louise est sans jugement mais sans aveuglement non plus, sensible à la beauté, la poésie et l’entraide comme à la violence, l’alcool ou l’horizon bouché. J’aime ce regard, cette tendresse lucide qui nous invite ailleurs pour partager, célébrer, faire aimer peut-être, témoigner toujours. Vivifiant !

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle – 2013 – XYZ

quebecennovembre_600Une Lecture commune avec Hélène. L’avis de Karine

de la même auteure le merveilleux Rivière Mékistan

 

 

La Folie
Parfois les nuits sont noires, sans lune, sans étoiles, sans ciel. Un plafond de nuages sombres. Ce sont des nuits d’angoisse.
Parfois le jour se lève ainsi. Il sort de la nuit lourde, s’installe sans soleil. A peine une lueur. Une clarté. L’air ne circule pas. Les sons demeurent au sol.
Le ciel, la terre, la mer, tous trois confondus. L’enfant s’égare, le chasseur tombe dans une crevasse, le blanc devient fou.

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Oscar de profundis

oscarMême les étoiles s’éloignent, abandonnant à son sort une terre de plus en plus exsangue et toujours en plein déni. Dans un monde désormais entièrement globalisé ou les identités et les cultures se sont fondues et lissées dans le grand magma virtuel de l’internet et du prêt-à-penser, ceux qui le peuvent encore ferment les yeux et font comme si on pouvait vivre comme avant, comme si le climat ne se déréglait pas, comme si le papier était l’ennemi, comme si des hordes de gueux ne hantaient pas les rues des villes désertées, privés de tout et d’abord de droits, comme si la maladie noire ne ravageait pas ces pauvres encombrants, comme si l’armée ne les achevait pas à la mitrailleuse, comme si les étoiles n’étaient pas toujours plus loin, comme si dans les banlieues on pouvait vivre comme on avait toujours vécu, à l’abri et au chaud. Mais au cœur de Montréal, dans ses rues lézardées, entre ses bâtiments écroulés ou barricadés, la hordes des sans castes a peut-être encore de la ressource, il suffirait d’une occasion peut-être, de la visite du trop célèbre Oscar de Profundis* – universellement adoré ou haï, rockstar décadent, mécène érudit, excentrique notoire qui aime à se loger dans les villes plutôt que les banlieues,  oui une bonne occasion peut-être…

L’écriture puissante de Catherine Mavrikakis sert à merveille son vrai personnage, le seul qui compte vraiment dans un roman peuplé de fantômes, Montréal elle-même, à la fois lépreuse et effervescente, ravagée et vivace, recelant dans ses entrailles corrompues une vie qui ne veut pas s’éteindre en silence comme on le lui demande. Le surnom aigre-doux qu’Oscar attribue à la rue Sherbrooke où il loge donne le ton : Sunset boulevard, boulevard du crépuscule, d’un passé révolu, de perspectives vaines, d’espoirs sans objet. Ce roman est un étrange fourmillement de références – littéraires le plus souvent, mais aussi cinématographiques, musicales ou philosophiques qui épinglent notre présent à chaque coin de rue, climat détraqué, pauvreté galopante, aveuglement obstiné, environnement négligé, humanité brocardée, futur barré. L’histoire passe au second plan, les humains aussi, créant une distance qui nous fait spectateur fataliste d’une apocalypse rampante, aussi fataliste que ces gueux avides de mourir en faisant la fête une dernière fois, ou qu’Oscar désirant plus que tout être le spectateur de sa propre mort – et de la mort du monde, et sans doute est-ce la même chose. No futur !

Oscar de Profundis – Catherine Mavrikakis – 2016 – Héliotrope (Québec) – Sabine Wespieser (France)

*nom de scène choisi en l’honneur à la fois de la célèbre lettre d’Oscar Wilde à Lord Alfred Douglas écrite dans la prison de Reading et du De Profundis Clamavi de Baudelaire tatoué dans son dos et qui résume à lui seul tout le roman.

J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C’est un univers morne à l’horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème ;

Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre ;
C’est un pays plus nu que la terre polaire
– Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !

Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ;

Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,
Tant l’écheveau du temps lentement se dévide !

quebecennovembre_600Aujourd’hui c’était la LC Catherine Mavrikakis, l’avis de Lou sur Oscar, de Blue sur Le ciel de Bay city, d’autres à venir peut-être 🙂

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Elle et Nous

elle-et-nousElle, c’est Jeannette Gagnon ou Hirondelle, plus précisément Shashuan Pileshish en innu, sa langue maternelle, elle a cent ans et… elle est morte. Lors de ses funérailles, son petit-fils Michel prend pour la première fois la mesure de ce qu’il ignore de sa grand-mère, la rieuse, la silencieuse, celle à qui il a oublié de poser des questions quand il en était encore temps. Car Hirondelle était une fille des lacs et de la forêt, née au tournant du XXe siècle sur les bord du lac Peribonka, loin au nord du Piékouagami*, à l’époque territoire de chasse des Siméon, sa famille, petite partie de Nitassinan, pays de son peuple…

En alternance, Elle et lui racontent, Elle, sa jeunesse, ses apprentissages, le choix qu’elle a fait de renoncer à son peuple pour épouser l’homme qu’elle aimait (mais est-ce un choix quand la loi vous exclut d’office de votre tribu si vous vous mariez en dehors ?), Lui son parcours pour retrouver “l’indien en lui”, cette petite part d’identité dissoute dans l’ignorance, l’indifférence, le folklore aussi. Une invitation au voyage dans le passé, dans les profondeurs du bois, dans les bouleversements du monde, dans la tolérance aussi et les mélanges dont toute nation est faite car ainsi va l’humanité et comme il serait bon qu’elle s’en souvienne.

Ce roman m’a tellement touchée qu’il m’aura fallu le relire trois fois pour arriver à en parler. Sans doute parce qu’il sait nous prendre par la main et lever le voile non pas sur du spectaculaire ou du tragique – et il en aurait eu l’occasion – mais sur une vie dans sa simplicité et sa complexité, ses joies, ses renoncements assumés, son acceptation du changement inéluctable, ses zones d’ombre enfin tombées dans l’oubli quand il aurait fallu se souvenir. Ce livre est d’une douceur poignante car il montre sans démontrer et chante la réconciliation de tous nos fragments d’identité, chacun avec ses beautés et ses duretés. Vibrant !

Elle et nous – Michel Jean – 2012 – Libre expression

*le lac Saint-Jean

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Québec en novembre 2016 – billet récap

quebecennovembre_600Nous voici donc en novembre, le mois de la lecture québécoise… En plus il fait beau, ce qui ne gâche rien.

Au programme cette année, et bien comme d’habitude, lire des romans québécois et tout autre chose en rapport avec le Québec qu’il vous plaira de regarder, lire, manger ou écouter. Le billet de présentation est ici.

Pour les lectures communes, nous n’en sommes qu’à quatre mais tout peut arriver, n’hésitez pas à proposer.
5 novembre : Catherine Mavrikakis
8 novembre : Lucie Lachapelle
9 novembre : Une bande dessinée (coup double avec les mercredis de la bd)
16 novembre : écouter un livre audio ( coup double avec le rendez-vous de Sylire)
21 Novembre : Jacques Poulin
25 novembre : polar québécois

Comme à l’ordinaire Vous pouvez laissez  vos liens en commentaire ici ou chez Karine ou encore sur la page facebook de notre évènement… à vos lectures les gens !

1er novembre

2 novembre

3 novembre

4 novembre

5 novembre

6 novembre

La fiancée américaine – Eric Dupont – Icath
Les terroristes – Greg Thorez – Nath
La chronique exotique – Laurent Corbec – Argali
Bonbons assortis – Michel Tremblay – Delphine
Aaaah bécédaire – Elaine Turgeon et Martin Laliberté – Karine
Mini pâtés de viande – Sandrion
Lasagne Butternut épinard – Nahe
Croustade de pomme au sirop d’érable – Syl

7 novembre

Le ciel de Bay City – Catherine Mavrikakis – Martine
Les paratonnerres – Marc-Antoine Cyr et Didier Giraudon – Eimelle
Les larmes de saint Laurent – Dominique Fortier – Nadège

8 novembre

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle – Hélène
Histoires nordiques – Lucie Lachapelle – Yueyin
La Petite Fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy – Mark et Marcel
Le Magasin général – Loisel et Tripp – Nath
Soupe de légumineuse aux épices – Ennalit
Pets de soeur – Ennalit
Chanson française – Sophie Létourneau – Karine
Les sangs – Audrey Wilhelmy Delphine

9 novembre

Paul à Québec – Michel Rabagliati – Les sorcières
La petite patrie – Julie Rocheleau – Eimelle
Radisson – Bérubé – Yueyin
Paul dans le nord – Michel Rabagliati – Argali
Un léopard ne se déplace jamais sans ses taches – Bianca Joubert – Nath

10 novembre

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier – Sylire

11 novembre

Kuessipan – Naomi Fontaine – Karine
Kuessipan – Naomi Fontaine – Eimelle
La dévorante – Lynda Dion – Nath

12 novembre

Frida, c’est moi – Sophie Faucher et Cara Carmina – Karine
Joue de boeuf à la purée de chou-fleur – Mark et Marcel
Bondrée – Andrée A Michaud – Argali

13 novembre

Ceux qui restent – Marie Laberge – Lcath
Ceux qui restent – Marie Laberge – Valentyne
Le souffle de l’harmattan – Sylvain Trudel – Delphine
Le vertige des insectes – Maude Veilleux – Nath
Tarte du bûcheron – Les sorcières
Hamburger maison – Sandrion
Bouilli de légumes – Syl
Gaufres au potiron et sirop de pomme -Nahe

14 novembre

Un simple soldat – Marcel Dubé – Ti-coq – Gratien Gélinas – Mark et Marcel
Le loup de noël – Claude Aubry – Eimelle
Madame Victoria – Catherine Leroux – Yueyin
Jeanne Moreau a le sourire à l’envers – Simon Boulerice – Karine
La chambre verte – Martine Desjardin – Gambadou

15 novembre

Man – Kim Thuy – Pativore
Sous la surface – Martin Michaud – Catherine

La fabrication de l’aube – JF Beauchemain – Sylire
Chanson Française – S.Létourneau – Sylire
Jane, le renard et Moi – F. Britt et I. Arsenault – Sylire

16 novembre

Magasin général tome 5 et 6 – Loisel et Tripp – Mark et Marcel
L’orphéon – Crematorium circus – Roxanne Bouchard – Yueyin
Mon petit bled au Canada – Zarqa Nawaze – Sophie
S’enfuir – Guy Delisle – Karine
Renaud, petit renard – Katty Maurey et Véronique Boisjoly – eimelle
Chanson Française – Sophie Létourneau – Ennalit
Jeanne, le renard et moi – Isabelle Arsenault et Fanny Britt – Sorcière
Jeanne Moreau a le sourire à l’envers – Simon Boulerice – Ennalit

17 novembre

Bondrée – Andrée A Michaud – Claire Jeanne
Deux jours de vertiges – Eveline Mailhot – Argali

18 novembre

Le léopard ne se déplace pas sans ses tâches – Bianca Joubert – Nath
La fabrication de l’aube – Jean-François Beauchemin – Karine

19 novembre

Le nid de Pierre – Tristan Malavoy – Argalit

20 novembre

Le pâté chinois – Les sorcières
Boulettes de boeuf – Syl
Saumon au sirop d’érable et pets de soeur – Sandrion
Les grandes marées – Jacques Poulin – Ennalit
La marche en forêt – Catherine Leroux – Ici ou ailleurs
Jimmy – Jacques Poulin – Sylire
Florence et Léon – Simon Boulerice et Delphie Côté-Lacroix – Karine

21 novembre

La tournée d’automne – Jacques Poulin – Les Sorcières
Chat sauvage – Jacques Poulin – Martine
Chat sauvage – Jacques Poulin – Lou de libellus
Volkswagen blues – Jacques Poulin – Aifelle
La tradition est une histoire d’amour – Jacques Poulin – Lili des bellons
Jimmy – Jacques Poulin– Bluegrey
Les yeux bleus de Mistassini – Jacques Poulin – hélène Lecturissime
Nénuphar – Maryse Barbance – Karine

22 novembre

C’est ici mon pays – Cécile Gagnon – Ennalit
Paul dans le métro – Rabagliati – Nath
Amun – Michel Jean – Karine

23 novembre

Devant ma maison – Marianne Dubuc – Les Sorcières
Album Anne Hebert – Bernard Chassé et Nathalie Watteyne – Karine
Pavel – Matthieu Simard – Argali
Le gout du bonheur – tome 2 Adélaïde – Marie Laberge – Eimelle
Crime horticole – Melanie Vincelette – Delphine

24 novembre

Le cahier noir – Michel Tremblay – Karine

25 novembre

Repentirs – Richard Sainte-Marie – Eimelle
L’homme blanc – Perrine Leblanc – Karine
Sous la surface – Martin Michaud – Icath
Défense de tuer – Louise penny – Hélène
La chorale du diable – Martin Michaud – Yueyin
Dans le quartier des agités – Jacques Côté – Argalit

26 novembre

Le magasin général – tome 2 Serge – Loisel et Trip – Nath
La Belle Mélancolie – Michel Jean – Delphine

27 novembre

Les Paratonnerres – Marc-Antoine Cyr – Lou de Libellus
Une Casserole sur la tête – Alain Bergeron et Philippe Germain – Karine
Matisiwin – Marie-Christine Bernard – Nadège
Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier – Delphine
Madame Victoria – Catherine Leroux – Argalit

28 novembre

Pieds nus dans l’aube – Félix Leclerc – Hélène
Bilan du mois – Pativore
Muffins pore-chocolat – Sandrion
Ragout de boulettes – Hilde
Pets de soeurs – Syl
L’avalée des Avalés – Réjean Ducharme – Karine

29 novembre

Maria Chapdelaine – Louis Hémon – Les Sorcières
La chasse-galerie – Vanoli – Mark et Marcel
Le magasin général – tome 3 et 4 – Loisel et Trip – Nath
La Belle Mélancolie – Michel Jean – Yueyin
Pomme S – Eric Plamondon – Karine

30 novembre

L’Orphéon – Quinze minutes – Patrick Sénécal – Argalit
Volkswagen blues – Jacques Poulin – Eimelle
Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steve Gagnon – Nath
Louis parmi les spectres – Fanny Britt et Isabelle Arsenault – Ennalit
Guibord s’en va-t-en guerre – Philippe Falardeau – Yueyin
Rénovation – Renaud Jean – Karine

Prolongation

La femme qui fuit – Anaïs Barbeau-Lavalette – Delphine

 

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Le Justicier d’Athènes – Pain, éducation, liberté

justicierAprès Liquidation à la grecque, Petros Markaris continue son anatomie d’une Grèce en crise et ses chroniques de vies ordinaires confrontées à une déliquescence universelle. Car tout s’écroule autour des héros de Markaris, salaires rognés – voire suspendus – primes supprimés, retraites rognées, perspectives nulles. La vie de tout un chacun est de plus en plus précaire et si le commissaire Charitos s’attelle à faire contre mauvaise fortune, sinon bon coeur au moins travail sérieux, d’autres baissent les bras – les suicides se multiplient, certains émigrent, et pour quelques uns les solutions envisagés semblent plus drastiques. Comme lorsque des fraudeurs fiscaux sont assassinés à coup – si j’ose ainsi dire – de cigüe ou que l’assassinat d’anciens héros de la résistance démocratiques aux Colonels révèlent à tous le vrai visage de la compromission devenue corruption. Et bien que les assassins – comme souvent chez Markaris – soient bien plus sympathiques que leurs victimes – que d’ailleurs nul ne pleure, Kostas Charitos, lui entend faire son boulot et les arrêter…

painLes romans de Petros Markaris sont certes des polars mais ils nous séduisent essentiellement par la peinture qu’ils livrent du quotidien d’une Grèce contemporaine en déroute où les Grecs ne savent plus vers qui se tourner et, pour certains, qui rendre responsable de cette fameuse crise. Si le Justicier d’Athènes s’essouffle un peu entre une enquête un tantinet décousue et une atmosphère familiale délétère et passablement agaçante (Pour le coup je n’ai pas compris l’attitude de Charitos et de sa femme Adriani envers leur fille, mais bon c’est peut-être une question de point de vue et puis je ne suis pas fan d’Adriani de toutes façons), Pain, éducation, liberté retrouve souffle et verve, avec des personnages secondaires bien campés et attachants, une intrigue prenante et peut-être même au bout du tunnel une (toute) petite lueur d’espoir. Attachant !

Le Justicier d’Athènes – 2011 – Pain, éducation, liberté – 2012 – Pétros Markaris – Le seuil

evzonepaLu dans le cadre de l’année grecque organisée dame Cryssilda et moi-même 🙂

 

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Le Cercle

le-cercleQuand Mae est engagée par le Cercle grâce à la recommandation de sa meilleure amie, cadre haut placé de l’entreprise, elle croit voir s’ouvrir les porte du paradis. Hier encore elle était coincée dans un poste sans intérêt, d’un service public miteux d’une petite ville ennuyeuse et là voilà membre à part entière de l’entreprise “la plus influente au monde”. En fait de paradis, la réalité s’avère encore plus belle que prévue, car le Cercle qui vient d’absorber le Gafa* au grand complet, offre à ses employés des conditions de travail somptueuses, restauration haut de gamme, salle de sport high tech, fêtes incessantes, matériel de pointe et management hautement bienveillant car le Cercle se veut bienfaiteur de l’humanité en promouvant – grâce à son système TruYou – une transparence sans faille gage d’une sécurité et d’une probité parfaite. Et encore, Mae ne peut prévoir l’ascension fulgurante qui va être la sienne…

Est-ce de la science fiction ? Je crains que non. Le monde du Cercle, c’est déjà demain. Toute les innovations qui nous sont présentées ici et une grande partie de leurs usages sont déjà utilisés, prévus ou en test mais c’est plutôt l’évolution des comportements et des mentalités des utilisateurs – nous, en somme – et les – excellentes – questions que cela pose qui sont prenantes. Certes Dave Eggers n’a guère creusé ses personnages, faisant de Mae l’archétype de la cruche bien conditionnée, une jeune femme intelligente, éduquée même mais aussi imbue d’elle-même que crédule et influençable, et de tous ses personnages des caricatures du même acabit. Mais une psychologie sommaire convient finalement bien à cette simplification à outrance des relations sur une base binaire – j’aime/j’aime pas – ou l’opinion d’une multitude d’inconnus devient l’aune chiffrée de l’estime de soi et le but ultime de la vie même : être aimé à grand coup d’émoticônes. De même le style un peu pesant de l’auteur ne fait que renforcer le côté asphyxiant de l’histoire à mesure que les écrans, symboles d’asservissement s’il en fut, se multiplient dans le bureau de Mae et que l’angoisse du lecteur grandit tandis que ses propres habitudes défilent dans sa tête et qu’il se demande s’il est bien pertinent de publier une photo de son dernier repas sur un ou plusieurs réseaux sociaux car après tout « Les secrets sont des mensonges. Partager, c’est aimer. Garder pour soi, c’est voler ». Big Brother ne fait pas que vous regarder, en fait Big Brother c’est peut être bien vous. Bienvenue dans le totalitarisme inversé* ! Passionnant ET oppressant.

Le Cercle – Dave Eggers – 2014 – traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson – Gallimard – 2016

*Le Gafa, c’est le petit nom pour Google Apple Facebook Amazon les gens, les exploiteurs du big data quoi 🙂
** Théorie du philosophe américain Sheldon Wolin qui voir la domination de l’économique sur le politique  comme constitutive d’une nouvelle forme de totalitarisme.

L’avis de Papillon, Delphine-Olympe et Cuné

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